Iran-Exécution : les autorités refuse de donner la dépouille d’un prisonnier à sa mère
Selon les derniers rapports parvenue de l’intérieur de l’Iran jusqu’à jeudi après-midi, les agents du régime n’ont pas remis à sa mère, la dépouille d’un prisonnier politique exécuté.
Le prisonnier politique kurde, Behrouz Alkhani, agé de 30 ans, a été pendu mercredi 26 août par le régime iranien après avoir subi six ans de torture.
Amnesty International qui a condamné cette exécution s’est indigné devant l’attitude du régime iranien : « c’est révoltant que les autorités aient ajouté à la tristesse et à la souffrance des proches de Behrouz en refusant de leur donner sa dépouille pour qu'ils puissent l'enterrer ».
Selon sa mère, les agents ont encerclé la maison après la mort de son fils et lui ont interdit de faire le deuil et même selon ses termes : « de pleurer la disparition de mon fils.... ».
Selon plusieurs sources, les gardiens de la révolution ont encerclé la maison de la famille de Behrouz, dans le village de Ak-Barzeh, afin d’empêcher la tenue d’une cérémonie. Pourtant de nombreuses personnes des villages environnants et des villes d’Orumieh et de Salmas ont exprimé leurs solidarités et leurs compassions avec la famille endeuillée.
Behrouz savait qu’il serait exécuté, il avait pourtant conservé un moral élevé et appelait à résister au régime iranien. Lors de la dernière rencontre avec sa mère, il lui avait demandé de ne pas céder devant la pression des autorités et à tenir face à la tyrannie et le despotisme.
Selon une information sur les réseaux sociaux, il aurait courageusement embrassé la corde avant sa pendaison.
Dans une interview accordée aux organisations humanitaires, le frère de Behrouz a déclaré : Behrouz a été torturé sauvagement pendant sa détention. Les tortionnaires avaient percé sa cheville avec une perceuse, et ont brisé ses doigts, on a appliqué sur sa tête, l’électrochoc. Emu il dénonce ensuite : on a beaucoup frappé la tête de mon frère avec des câbles, et à la suite des coups, il avait perdu son équilibre à tel point que son avocat a dû demander le report de son procès»
Il a ajouté : « selon les conseils des médecins, Behrouz devait être hospitalisé en dehors de la prison, mais sous prétexte de sa condamnation, les responsables de la prison ont refusé de l'envoyer à l'hôpital.»
En signe de protestation contre les traitements inhumains et dégradants contre les prisonniers et leurs proches, Behrouz et 28 autres prisonniers politiques avaient participé à une grève de la faim qui a duré 23 jours.
Deux jours avant son exécution, la famille de Behrouz a entamé un sit-in pour réclamer l’arrêt de la sentence, jusqu'à ce que le dernier appel à la Cour suprême soit examiné.
Mais la police anti-émeute les a frappé violemment pour mettre fin au sit-in. Les proches se sont réunis encore une fois devant la prison d’Orumieh. Mais les garde spéciaux les ont encore dispersés violemment.
Selon Amnesty International « L’éxécution de Behrouz Alkhani alors qu'il attendait toujours que la Cour suprême statue sur un recours contre sa condamnation à mort est un acte cruel des autorités iraniennes, contraire tant à la législation nationale qu'au droit international ».
Les prisonniers politiques des prisons de Zanjan, Tabriz et Orumieh, ont condamné l’exécution de Behrouz lors d’une déclaration publique.
Les prisonniers politiques rendent ainsi hommage à leur camarade : « il a toujours résisté malgré de graves problèmes et difficultés physiques et psychologiques, suite à une détention dans une cellule d’isolement qui a duré 19 mois. (…) Il est devenu éternel dans le cœur de sa patrie » conclut cette déclaration diffusée à l’insu des autorités carcérales.