mardi 7 février 2017

Le rôle dangereux et destructeur du régime iranien en Irak et en Syrie - Struan Stevenson

 Iran Manif – Le 1e février 2017, Struan Stevenson, président de l'Association européenne pour la liberté en Irak (EIFA), présentait son livre « Le prix de la Liberté » sur la résistance en Iran dans une conférence à l’université Jean Moulin de Lyon:
C'est un grand privilège pour moi de m'adresser à vous ci à Lyon pour le lancement de la version française de mon livre 'Le Prix de la Liberté'. Avant d'expliquer ce livre, je dois dire qu'en tant que président de l'Association européenne pour la liberté en Irak (EIFA), je suis parfaitement conscient du rôle dangereux et destructeur du régime iranien en Irak et en Syrie. C'est le soutien des mollahs à l'ancien premier ministre Nouri al-Maliki en Irak et à Bachar Assad en Syrie, deux dictateurs corrompus qui ont réprimé leur propre peuple et particulièrement les communautés sunnites dans ces deux pays, qui a entraîné la montée de Daech dans la région. Parce que les sunnites ont été humiliés et brutalement réprimés, ils ont été poussés à être recrutés par les extrémistes islamistes. Ainsi, grâce à Téhéran, Daech a grandi pour pour menacer le monde entier. A présent, le régime iranien exploite la guerre contre Daech pour consolider sa politique d'expansionnisme agressif au Moyen-Orient.

L'accord nucléaire que nous avons signé avec l'Iran a permis la libération de 150 milliards de dollars d'avoirs gelés, ce qui a été une bonne surprise pour le gouvernement de Téhéran, qui était au bord de l'effondrement économique. Mais loin de les investir pour sa population exsangue, le régime a utilisé cet argent pour redoubler ses dépenses d'exportation de terreur par le bais du Corps des gardiens de la Révolution (les pasdaran) et la Force Qods, qui sont les deux listés comme organisations terroristes en Occident et impliqués dans presque tous les conflits au Moyen-Orient. Outre Bachar Assad en Syrie et les rebelles houthis du Yémen, l'Iran finance et arme le Hezbollah au Liban et les cruelles milices chiites en Irak.
Sous prétexte d'évincer Daech, les milices chiites pro-iraniennes en Irak sont engagées dans une campagne génocidaire de nettoyage ethnique visant à anéantir les sunnites de la province al-Anbar en Irak. D'épouvantables atrocités sectaires ont été commises pendant la soi-disant «libération» des anciennes villes de Fallouja et de Ramadi, et la même chose se produit actuellement à Mossoul. La même chose s'est produite en Syrie, où plus de 70 000 soldats iraniens sont impliqués à soutenir le régime sanguinaire de Bachar Assad, entraînant la guerre civile dans sa septième année et coûtant des centaines de milliers de vies et la crise migratoire en Europe. En effet, l'implication iranienne en Syrie est devenue le seul obstacle à un cessez-le-feu signé par la Turquie, la Russie et l'opposition syrienne. La coalition occidentale n'a pas besoin du régime iranien et de ses milices brutales pour vaincre Daech. Seule l'expulsion des pasdaran de Syrie et d'Irak assurera la paix.
C'est une erreur d'imaginer que seul l'extrémisme sunnite est une menace. L'extrémisme chiite est tout aussi dangereux et brutal. La source de l'intégrisme islamiste et la distorsion grotesque de l'islam à des fins politiques a commencé avec l'ayatollah Khomeiny en 1979 quand il a créé la soi-disant République islamique d'Iran. Par conséquent, dire que l'on devrait faire une alliance avec l'Iran pour combattre Daech est erroné à la fois en théorie et en pratique. C'est comme essayer d'éteindre un feu en y versant de l'essence. Une telle mesure va intensifier les conflits sectaires en Irak et en Syrie et rendre la situation incontrôlable.
Le véritable Iran est un État théocratique sous le régime fasciste des mollahs, dont l'Occident pense pouvoir faire affaire avec le président Rohani dit «modéré». Nous devrions nous réveiller ! Le Rohani «souriant» et «modéré» est en charge d'un gouvernement corrompu qui a exécuté près de 3 000 personnes depuis son entrée en fonction en 2013. Des dizaines d'exécutions ont déjà eu lieu cette année. Les pendaisons massives sont maintenant à l'ordre du jour. Beaucoup sont faites en public, même dans les stades de football. Par rapport au nombre de ses habitants, l'Iran est le premier bourreau du monde.
De nombreux journalistes sont en prison. Des femmes ont été condamnées à des peines d'emprisonnement de longue durée. Les minorités ethniques et religieuses comme les Kurdes, les bahaïs et les chrétiens sont violemment persécutés.
Malgré le vœu pieux de certains en Occident, l'accord nucléaire n'a abouti à aucune ouverture dans la société parce que ce que nous avons en Iran est une dictature théocratique. Tout relâchement des lois oppressives se traduirait par une faille dans le système, une fracture du climat de peur et de terreur. C'est le grand homme d'État américain et francophile Thomas Jefferson qui a dit : «Quand le peuple craint le gouvernement il y a la tyrannie. Quand le gouvernement craint le peuple il y a la liberté. "En Iran il y a la tyrannie.
J'ai écrit ce livre sur l'opposition iranienne parce que je suis convaincu que la seule solution à la crise actuelle au Moyen-Orient, la seule façon de contrer la montée de l'intégrisme islamiste et du terrorisme, est de soutenir la principale opposition démocratique iranienne dans sa lutte contre La République islamique d'Iran, comme l'antithèse de l'islamisme militant.
Dans ces circonstances, la seule opposition sérieuse et organisée aux mollahs est une organisation musulmane ; mais son interprétation de l'islam est à 180 degrés opposé à l'interprétation réactionnaire et médiévale des mollahs. Je parle de l'OMPI. Bien sûr, je vous suggère fortement de lire mon livre.
Mais brièvement je peux dire que l'OMPI a été formée par 3 étudiants, il y a 51 ans. Ils se sont rencontrés en secret dans une petite salle de Téhéran, pendant la dictature corrompue du chah, qui a ensuite exécuté la quasi-totalité de leurs dirigeants et emprisonné le reste.
Après la chute du chah, l'OMPI a commencé ses activités politiques contre Khomeiny. Son interprétation de l'islam comme religion tolérante, qui préconise les droits des femmes et la séparation de la religion et de l'État, a attiré beaucoup de gens, en particulier les jeunes et les femmes. Deux ans après la chute du chah, l'OMPI est devenue le plus grand parti politique de l'histoire de l'Iran. L'ayatollah Khomeiny, le fondateur impitoyable et criminel de la République islamique, a commencé un massacre sanglant de partisans de l'OMPI. Jusqu'à ce jour, plus de 120 000 prisonniers politiques ont été exécutés, dont plus de 30 000 au cours de l'été 1988 seulement. Les partisans de l'OMPI font face à une condamnation à mort obligatoire en vertu de la Constitution iranienne pour 'guerre contre Dieu'.
Téhéran craint et déteste l'OMPI et en particulier la leader de l'opposition iranienne Maryam Radjavi, qui vit ici en France, qu'ils reconnaissent comme leur principale opposition et la principale menace à leur emprise déchirante sur le pouvoir. Lorsque Mme Radjavi, en tant que musulmane, parle de la restauration de la liberté, de la justice, de la démocratie, des droits humains, des droits des femmes, d'abolir la torture et la peine de mort et d'éradiquer les armes nucléaires, elle fait trembler les tyrans de Téhéran.
L'OMPI a été la première organisation musulmane à s'opposer à la fatwa de Khomeiny contre l'écrivain britannique Salman Rushdie. Elle soutient fermement le processus de paix au Moyen-Orient. L'OMPI fait partie d'une coalition politique appelée Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), dirigée par Mme Maryam Radjavi et basée à Paris.
Aujourd'hui, l'intégrisme islamiste est une grande menace pour nous en Europe, comme nous l'avons vu tristement en France. Mais je voulais vous demander de l'examiner plus profondément. En fait ce que nous appelons l'intégrisme islamiste aujourd'hui, a commencé vraiment quand l'ayatollah Khomeiny est arrivé au pouvoir en 1979 et a instauré la première République islamique de l'histoire récente du monde. Depuis lors, Téhéran a été la principale source d'exportation e l'intégrisme islamiste et du terrorisme, tant pour les chiites que pour les sunnites. Le rôle de Téhéran dans le soutien et l'inspiration de l'extrémisme islamiste ainsi que dans l'apport de la logistique est semblable au rôle que Moscou pendant la propagation du communisme. Il y avait beaucoup de partis communistes et marxistes différents dans le monde avec beaucoup de différences idéologiques internes.
Mais Moscou a joué un rôle vital pour tous en tant que source d'inspiration et d'orientation. Dès que l'Union soviétique s'est écroulée et que Moscou a perdu ce rôle central, beaucoup de ces groupes communistes ont simplement disparu.
C'est pourquoi nous pensons que lorsque nous parviendrons à un changement de régime à Téhéran, tous ces groupes extrémistes islamistes disparaîtront. Il est temps d'ouvrir les yeux sur le fait que tant que les mollahs resteront au pouvoir, il n'y aura aucune possibilité de paix au Moyen-Orient. Les mollahs seront toujours le problème. Ils ne peuvent jamais faire partie de la solution.
J'ai travaillé en étroite collaboration avec l'OMPI pendant environ 15 ans. J'ai eu de nombreuses réunions avec leurs dirigeants, j'ai rencontré littéralement des milliers de leurs membres et partisans et j'estime qu'ils sont une véritable force démocratique et qui ne veulent rien pour eux-mêmes. Ce qu'ils veulent et ce pour quoi ils luttent, c'est la liberté et la justice pour 80 millions de citoyens iraniens. Ils sont un atout formidable.
Malheureusement, les gouvernements occidentaux ont fermé les yeux sur les violations des droits humains en Iran et misé sur certaines factions du régime. En même temps, au lieu de soutenir l'opposition, les gouvernements occidentaux ont agi comme des obstacles pour l'opposition iranienne en raison de leurs vues économiques et de leurs relations d'affaires avec Téhéran.
Mais en tant que politicien européen élu, j'ai toujours pensé que nous devions représenter et défendre les valeurs européennes et pas seulement les intérêts commerciaux. C'est pourquoi j'ai écrit ce livre 'Le Prix de la Liberté' et c'est pourquoi nous devons lutter pour un changement de régime en Iran pour rétablir la liberté et la justice pour 80 millions d'Iraniens opprimés.
STRUAN STEVENSON
Struan Stevenson a été membre du Parlement européen pour l'Écosse (1999-2014). Il a été président de la délégation du Parlement pour les relations avec l'Irak (2009-2014) et président de l'Intergroupe des Amis d'un Iran Libre (caucus) de 2004 à 2014. Il est aujourd'hui président de l'Association européenne pour la liberté en Irak (EIFA).

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