mercredi 10 janvier 2018

#IranProtests: Un billet de Maryam Radjavi dans le WSJ sur les récentes manifestations en Iran

 Dans un billet paru le Wall Street Journal je 9 janvier, Maryam Radjavi, présidente-élue de la Résistance iranienne, explique pourquoi la vague actuelle de manifestations en Iran est bien différente de celles de 2009.
La présidente du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a écrit : « A l’époque, la cause était une rupture au sein du régime. Maintenant, la population exige le renversement du régime. »
Les manifestations actuelles, qui ont débuté à cause d’une forte augmentation du coût de la vie en fin décembre, se sont transformées en manifestations généralisées pour renverser le régime théocratique.
Maryam Radjavi a expliqué : « Le régime théocratique se trouve sur un terrain glissant, et la population iranienne est inébranlable dans sa quête pour le renverser. Les slogans contre le Velayat-e faqih, ou système du Guide Suprême, ont exhorté à une véritable république et ont visé explicitement le Guide Suprême du régime, Ali Khamenei, et le président Hassan Rohani. Cela dissipe le mythe, encore entretenu par certains gouvernements, selon lequel les Iraniens font la distinction entre les modérés et les radicaux à Téhéran. Cela bat également en brèche les arguments erronés dépeignant un régime stable. »
Économie
Des millions d'Iraniens vivent dans la pauvreté, mais le régime ne fait rien pour y remédier. Au contraire, il dépense 100 milliards de dollars pour soutenir le régime syrien et soutenir des groupes terroristes comme le Hezbollah et le Hamas.
Le dernier budget du régime alloue plus de 26,8 milliards de dollars aux questions militaires et sécuritaires ainsi qu’à l'exportation du terrorisme en plus des dépenses militaires de 27,5 milliards de dollars des institutions contrôlées par Khamenei et les Gardiens de la révolution (pasdaran). En comparaison, le budget des soins de santé est de 16,3 milliards de dollars seulement.
Maryam Radjavi a écrit : « Faible et vulnérable, le régime dépense ces sommes astronomiques dans l'ingérence régionale dans le cadre de sa stratégie de survie »
Les manifestants iraniens ont scandé « Mort au Hezbollah » et « Quittez la Syrie, pensez plutôt à nous », prouvant ainsi qu'ils s'opposent aux destructions meurtrières au Moyen-Orient par le Régime, en particulier aux dépens de son propre peuple.
Il convient également de noter que la corruption du régime est généralisée et bien connue. C'est pour cela que les manifestants ne se font pas d'illusions sur des réformes internes ; le régime doit simplement partir.
Maryam Radjavi a écrit : « Cette mauvaise gestion économique institutionnelle a ses racines dans le système politique, et cela s’empire chaque jour. C'est pour cela que la demande en faveur d’un changement de régime est apparue presque immédiatement. Cela semble être la seule issue plausible. »
Bien plus grand que 2009
Non seulement les manifestations actuelles ont une plus large portée géographique, mais elles sont aussi beaucoup plus étendues en termes de données démographiques. Au lieu d'être composé principalement d'Iraniens de classes moyenne et supérieure, ces manifestations sont composées de personnes appartenant à toutes les classes, ethnies, religions et sexes.
Maryam Radjavi a écrit : « Les manifestations récentes couvrent un éventail beaucoup plus large de la population – la classe moyenne, les défavorisés, les travailleurs, les étudiants, les femmes et les jeunes. Presque toute la société a été représentée sur la ligne de piquetage. »
Les blâmes
Les responsables du régime accusent tout le monde sauf eux-mêmes pour les manifestations actuelles. Leur cible principale ? Le principal groupe d'opposition, l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI).
Tous les responsables iraniens, du plus haut gradé au moins gradé, ont critiqué l’OMPI pour avoir provoqué ces manifestations. Le régime a non seulement accusé l’OMPI pour les manifestations, mais a également interdit à tous les Iraniens de rejoindre l’OMPI.
Maryam Radjavi a écrit : « Le flot de communiqués des responsables du régime illustre leur panique face à l'expansion du soulèvement national et à la popularité croissante du MEK (OMPI) et du CNRI. »
Répression
Ce n'est pas un secret que le régime des mollahs est violent dans sa répression des manifestations populaires, comme c’est le cas tous les jours avec la population iranienne.
Maryam Radjavi a écrit : « Les pasdaran ont tué au moins 50 personnes et en ont blessé des centaines. À la fin du neuvième jour de manifestations, au moins 3 000 personnes ont été arrêtées, selon nos sources à l’intérieur du pays. De nombreux rapports indiquent que les forces de sécurité frappent littéralement aux portes des habitants et les avertissent de ne pas participer aux manifestations. Le filet de la répression a été jeté aussi large que possible. »
La communauté internationale ne peut pas garder le silence face à cela. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit adopter des mesures punitives contre les crimes du régime ; pas seulement les crimes actuels, mais aussi concernant le massacre de 1988 dans lequel 30 000 prisonniers politiques ont été massacrés. Leurs meurtriers n'ont pas été punis, mais promus.


Maryam Radjavi a écrit : « Peut-être que la véritable différence entre les manifestations de 2009 et le récent soulèvement sera que ce dernier réussira à renverser la théocratie en Iran. Le peuple iranien l'espère ardemment. »

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