Peu importe où ils travaillent, les ouvriers iraniens doivent subir l’oppression omniprésente du régime des mollahs. Comparer le salaire minimum, les régimes d’assurance, les coûts de traitement, la loi du travail et de nombreux autres sujets en Iran, par rapport à d’autres pays, pourrait révéler la profonde injustice à laquelle les ouvriers iraniens doivent faire face.
Le salaire minimum
Fixé à 1 114 140 tomans par mois, le salaire minimum dans le pays annoncé par le gouvernement Rohani équivaut à 212 dollars, étant donné qu’actuellement un dollar équivaut à 5250 tomans. Ce qui veut dire qu’un ouvrier iranien est payé 1,1 dollar de l’heure, ce qui est bien en deçà de ce que gagnent les ouvriers dans d’autres pays.
Un ouvrier en Turquie par exemple, gagne au moins 578 dollars par mois soit 3,2 dollars de l’heure. Un ouvrier turc gagne donc trois fois plus que son homologue iranien.
À Pékin, en Chine, les ouvriers gagnent 270 dollars par mois au minimum, un des salaires les plus bas dans le monde. Néanmoins, un ouvrier chinois gagne 1,3 fois plus qu’un ouvrier iranien.
Avec un salaire minimum d’en moyenne 15 dollars de l’heure, un ouvrier australien gagne 14 fois plus qu’un ouvrier iranien.
Le salaire minimum au Luxembourg, aux États-Unis et au Chili est de 14,7 et 2,32 dollars respectivement.
Assurance
Ali Khodayee, le représentant des ouvriers au Conseil suprême du travail du régime, a reconnu : « Au moins trois millions d’ouvriers ne sont pas assurés, ce qui est énorme comparé aux populations actives d’autres pays. » (Télévision d’État Khabar, le 2 novembre 2017)
Certains experts pensent que trois millions d’ouvriers qui ne sont pas assurés travaillent au noir en Iran, ce qui est illégal.
De plus, les ouvriers non assurés doivent payer au moins sept pour cent de leur salaire en taxe pour l’assurance. Cependant, la majorité des régimes d’assurance sont tels que les ouvriers doivent finalement payer les services dont ils ont besoin de leur poche.
Étant donné les prix exorbitants d’un séjour à l’hôpital et des médicaments, de nombreux ouvriers ne peuvent pas payer leur facture d’hôpital.
L’année dernière, le ministère de la Santé a exclus 162 médicaments de la liste de ceux remboursés par la couverture sociale. Ce qui a poussé les ouvriers et les membres de la société qui ont un petit revenu sous le seuil de pauvreté.
Les responsables de l’assurance santé et du ministère de la Santé ont prétexté que les médicaments « déremboursés » étaient les plus consommés et donc les moins chers, donc ils peuvent être achetés à bas prix dans les pharmacies.
Par conséquent, 160 médicaments soi-disant bon marché ne sont plus remboursés par l’assurance maladie. Mais c’est aussi le cas de médicaments onéreux qui ne sont plus remboursés alors que tous les mois, 380 000 tomans sont déduits de la paie des ouvriers en taxe pour l’assurance maladie.
Alors que les ouvriers iraniens subissent une telle injustice, les frais de santé pour les ouvriers et leur famille dans les pays développés sont totalement couverts par l’employeur ou bien une compagnie d’assurance.
Emplois précaires
Plus de 90 pour cent et même jusqu’à 95 pour cent des ouvriers iraniens signent des contrats temporaires ou en blanc.
Dans une interview avec la télévision d’État Khabar le 2 novembre 2017, le président de l’association de la guilde des ouvriers, Gholamreza Abbasi, a déclaré : « Malheureusement, nous devons faire face à un gros problème qui est les contrats temporaires qui touchent plus de 96 pour cent des ouvriers du pays. »
Étant donné que 13 millions d’ouvriers sont les soutiens de famille de 42 millions d’Iraniens – plus de 54 pour cent de la population – le manque de sécurité de l’emploi a un impact négatif immense sur la vie des ouvriers iraniens, ce qui en définitive affecte négativement la vie de toute la population du pays.
Comme l’a reconnu Esmaeil Zarifi-Azad, le directeur du Département des affaires sociales au ministère du Travail, des Coopératives et de l’Action sociale : « Plus de 90 pour cent des contrats écrits sont temporaires et les accords oraux baissent de jour en jour. Les employeurs préfèrent naturellement les accords écrits afin de pouvoir profiter des accords temporaires. » (Télévision d’État Khabar, le 2 novembre 2017)
Même les dirigeants du régime essaient de tirer profit des lois du travail afin de légaliser le travail temporaire et les contrats signés en blanc.
Selon la note 2 de l’article 7 du Code du travail du pays, les emplois qui sont de nature continue seront considérés comme permanents sauf si une période de travail est indiquée dans le contrat de travail. C’est pour cette raison que les employeurs ne veulent pas signer de contrat avec les ouvriers, car ils peuvent ainsi licencier les ouvriers comme ils le souhaitent.
Une telle injustice qui touche des millions de personnes est sans précédent dans le monde et comme l’a dit Esmaeil Zarifi : « Partout dans le monde, même dans les pays avec des économies libérales et ouvertes, les juristes et les gouvernements prennent des mesures pour limiter les contrats précaires. Il en existe de nombreux exemples. Alors que la majorité des pays dans le monde évoluent dans ce sens, il existe quelques pays dans le monde comme l’Iran qui permettent la signature de contrats précaires sans restrictions. » (Télévision d’État Khabar, le 2 novembre 2017)
De plus, alors que les systèmes de sécurité sociale des pays développés soutiennent les ouvriers qui perdent leur emploi, ce système n’existe toujours pas en Iran.
Partage de la production
Concernant le partage du travail – en termes de production – Esmaeil Zarifi a déclaré : « Son montant est de 70 pour cent aux États-Unis, 67 pour cent en Australie et plus de 50 pour cent pour les pays développés. Pour les pays dans la même catégorie que l’Iran, ce chiffre se situe entre 25 et 30 pour cent. Pourtant, l’Iran n’est qu’à 5 pour cent, le plus bas dans le monde, ce qui place l’Iran à la fin de la liste.
C’est pour cette raison que de nombreux ouvriers comparent les conditions sociales à des conditions d’esclavage.
Les ouvriers iraniens en tête du soulèvement de l’année dernière
Un résumé des manifestations de l’année dernière montre que plus de 5760 rassemblements de protestation ont été enregistrés, dont 1985 étaient organisés par des ouvriers. Ce qui les places en tant que numéro un et c’est la couche sociale qui a organisé le plus de rassemblements, de grèves et de sit-in pour avoir accès à leurs droits fondamentaux.
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