CSDHI – Arash Sadeghi, un militant des droits civiques et prisonnier politique qui purge une peine de 19 ans dans la prison de Rajaï Chahr à Karaj, a maintenant passé quatre ans en prison malgré la détérioration de son état de santé et le manque d'accès à des soins médicaux.
Selon Iran Human Rights, Arash Sadeghi, qui est en prison depuis quatre ans, est dans un état physique critique en raison de sa mauvaise santé et de la négligence des responsables de la prison qui ont continué à lui refuser tout traitement médical.
Arash Sadeghi a été arrêté pour la première fois par les forces de sécurité le 9 juillet 2009, alors qu'il protestait contre les résultats des élections présidentielles de 2009. À l'époque, il étudiait la philosophie à l'université d'Allameh et a participé à une manifestation étudiante devant l'université. Il a été conduit à l'unité 2A de la prison d'Evine, où il a passé 50 jours avant d'être temporairement libéré sous caution. Il n'a pas fallu longtemps avant qu'il ne soit arrêté une seconde fois le 23 décembre 2009 et transféré à la prison d'Evine. Le militant des droits civils a été libéré sous caution le 6 mars 2010 et il a été condamné à quatre ans de prison avec sursis.
Interdit de terminer ses études après sa libération, il a poursuivi ses activités de défense des droits humains en Iran. Il a été arrêté une troisième fois avec sa femme, Golrokh Irayee, le 6 septembre 2014. Golrokh a été libérée sous caution après 20 jours, tandis qu'Arash est resté derrière les barreaux pendant six mois, avant d'être libéré temporairement moyennant une caution de 600 millions de Tomans.
Arash Sadeghi a été jugé par la branche 15 du tribunal révolutionnaire de Téhéran et condamné à un total de 15 ans d'emprisonnement pour « rassemblement et conspiration contre la sécurité nationale », « blasphème » et « insulte au fondateur de la République islamique ». La sentence a été confirmée par la cour d'appel, qui a ordonné à Arash de purger une peine de 19 ans, y compris sa précédente condamnation de quatre ans avec sursis.
Il convient de noter que si l'article 134 (consolidation des peines) du code pénal islamique avait été appliqué, sa peine aurait été réduite à 11 ans et 6 mois, mais il n'y a eu aucun signe d'une telle application. Golrokh Irayee a également été condamnée à six ans de prison pour les mêmes accusations de « blasphème » et de « propagande contre le système ».
Le 7 juin 2016, après l'arrêt de la cour d'appel et alors qu'il s’enquérait de son affaire et celle de son épouse au bureau du procureur d'Evine, Arash Sadeghi a été arrêté et transféré à la prison d'Evine pour y purger sa peine.
Golrokh Irayee a également été arrêtée le 24 octobre 2016, après que des agents de sécurité aient fait une descente chez elle à Téhéran, pour purger sa peine de six ans de prison. En réponse, Arash Sadeghi a rédigé une lettre depuis la prison, qualifiant l'arrestation d'illégale et annonçant qu'il allait faire une grève de la faim en signe de protestation. Le prisonnier politique a ensuite écrit une autre lettre énumérant, avec des preuves documentaires, toutes les violations dans le processus d'arrestation, d'interrogatoire, d'audition, de condamnation et d'exécution de la peine dans le cas de sa femme.
La longue grève de la faim d'Arash Sadeghi a suscité de nombreuses controverses et a provoqué des protestations et des condamnations dans le monde entier, et même une tendance mondiale sur Twitter pendant un certain temps. Arash a finalement mis fin à sa grève de la faim de 72 jours le 3 janvier 2017, après que le pouvoir judiciaire ait accepté de libérer temporairement Golrokh. Il a été transféré à l'hôpital après avoir mis fin à sa grève de la faim mais il a été renvoyé à la prison d'Evine sur ordre du responsable du renseignement du Corps de Sarallah avant la fin de son traitement. Le congé de Golrokh Irayee n'a pas été prolongé et elle a été arrêtée à nouveau le 23 janvier 2016 par les forces de sécurité et transférée à la prison d'Evine pour y purger sa peine.
Arash a été transféré du quartier 350 de la prison d'Evine à la prison de Rajaï Chahr à Karaj le 17 octobre 2016. Sa santé a continué à se détériorer, car les complications dues à la grève de la faim n'ont pas été soignées.
Plus alarmant encore, Arash Sadeghi a été diagnostiqué en prison avec un chondrosarcome, un type rare de cancer des os, pour lequel il a été opéré afin de retirer une tumeur de son épaule. Selon les comptes-rendus, malgré les ordres du médecin de le laisser guérir et récupérer à l'hôpital après l'opération, les responsables de la sécurité l'ont renvoyé en prison, ce qui a provoqué une infection et lui a fait perdre toute mobilité et des engourdissements dans son bras.
Arash Sadeghi se voit actuellement refuser le droit de rendre visite ou d'appeler sa femme Golrokh Ebrahimi Irayee, qui est détenue à la prison de Qarchak à Varamin.
Source : Iran Human Rights
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