CNRI Femmes – La colporteuse n’est pas typique de la culture iranienne. Cependant, le régime misogyne des mollahs qui a siphonné des richesses du pays, a forcé les femmes à accepter des emplois non traditionnels. De plus, la propagation de la pauvreté et l’application par le régime de barrières légales à l’emploi des femmes ont fait monter en flèche le nombre de colporteuses.
« Il n’existe pas de statistiques précises sur le nombre de colporteurs, et plus particulièrement de colporteuses, en Iran. Sur la base de ces observations, on peut dire que la tendance à ce faux emploi a augmenté. Plus que jamais, les femmes sont devenues des vendeuses à la sauvette dans le métro, dans les bus et sur les trottoirs. » (Agence ILNA – 19 mai 2020)
Raisons de l’augmentation du colportage
Les principales raisons de la tendance à la hausse du colportage comme emploi primaire ou secondaire sont la crise du chômage et le fait que même les personnes ayant un emploi ne sont pas suffisamment rémunérées pour joindre les deux bouts.
Ces dernières années, l’augmentation des taux de divorce a fait augmenter le nombre de femmes chefs de famille, toujours plus nombreuses. Selon les dernières statistiques fournies par Massoumeh Ebtekar, on estime à 3,6 millions le nombre de femmes chefs de famille.
Rien qu’à Téhéran, 191 000 familles sont prises en charge par des femmes (Agence ISNA – 23 janvier et 24 juin 2020). A l’automne 2019, la participation économique des femmes n’était que de 17,5 %, et en générale les femmes ne forment qu’un cinquième des employés en Iran (Agence ILNA – 25 mars 2020).
Parlant des femmes forcées de travailler dans le secteur informel, l’agence ILNA écrit : « Pour trouver un emploi, les femmes se heurtent à des restrictions, jusque dans la sphère officielle. »
Selon Mahnaz Ghadirzadeh, une experte gouvernementale en relations de travail, « les emplois officieux ne sont pas enregistrés par le ministère du travail ou la sécurité sociale. Nous savons que l’emploi officiel d’une personne est soumis au paiement de primes, d’impôts, etc. D’autre part, une personne embauchée doit recevoir le salaire minimum. Ces dernières années, nous avons vu des employeurs déclarer qu’ils paieraient moins que le salaire minimum lorsqu’ils veulent embaucher une femme. Les obstacles à l’emploi des femmes font augmenter le nombre de femmes dans le secteur informel. Le nombre de colporteuses est en hausse, et dans certains cas, nous avons constaté une augmentation du nombre de femmes travaillant à domicile. Il y a beaucoup de femmes qui fabriquent des produits faits maison, mais les personnes qui vendent leurs biens sont leurs maris. » (Agence ILNA – 25 mars 2020).
« Le problème des femmes qui travaillent et qui ne sont pas officiellement enregistrées n’est que la partie visible de l’iceberg. Le travail de nombreuses femmes reste caché, et souvent l’argent qu’elles gagnent va dans les poches d’autres personnes, principalement leurs maris », a-t-elle ajouté (Agence ILNA – 19 mai 2020).
Ce qu’en disent les colporteuses
Les colporteuses ont décrit une partie des obstacles sur le marché du travail qui les ont acculées à faire ce métier.
Une colporteuse devenue une vendeuse bien connue du métro de Téhéran, explique : « Je suis chef de famille et je travaille depuis de nombreuses années, mais j’ai commencé à faire du colportage il y a environ trois ans. J’avais l’habitude de tricoter et de vendre mes tricots aux commerçants, mais leurs transactions avec moi étaient si inutiles que j’ai décidé de vendre moi-même mes produits dans la station de métro. Peu à peu, j’en suis venue à la conclusion qu’il valait mieux arrêter de tricoter. Maintenant, je prends mes produits au marché et dans les grands magasins et je les vends dans le métro. »
A propos des femmes qui deviennent colporteurs, elle déclare : « Je suis colporteuse toute l’année, mais il y a celles qui le font de manière saisonnière ou pendant les vacances, comme à l’occasion de l’Aïd (le Nouvel An iranien). Elles ne sont pas toutes chefs de famille comme moi. Certaines ont des maris et d’autres sont célibataires. La société ne voit pas d’un bon œil ce travail, mais que pouvons-nous faire ? Il n’y a pas de travail et on doit joindre les deux bouts. »
Les colporteuses sont de plus en plus nombreuses malgré la pandémie de COVID-19.
Les Iraniennes ont tellement besoin d’un revenu que les colporteuses sont obligés de risquer de contracter le virus et de travailler dans des espaces insalubres et surpeuplés.
À cet égard, plusieurs clips vidéo ont été publiés sur les médias sociaux. L’un d’entre eux montre une colporteuse dans un marché de Zabol, dans le sud de l’Iran. Par manque de revenus, elle a été contrainte de faire du colportage pour gagner sa vie.
L’organisation des colporteurs
Les experts officiels en Iran parlent depuis des années dans les médias d’organiser les colporteurs, mais le régime iranien continue de gaspiller les fonds publics alors même que la population est confrontée à toujours plus de difficulté dans la crise économique actuelle.
Le régime dépense environ 700 millions de dollars par an pour des activités terroristes. En Iran, le budget des forces de sécurité est passé de 11 521 milliards de tomans en 2019 à 17 444 milliards en 2020. Les forces de sécurité consacrent leur budget à la répression des femmes et des manifestants, ainsi qu’à l’arrestation et à l’intimidation des citoyens.
Les agents municipaux s’attaquent aux colporteurs sous prétexte de les organiser. Ils les frappent avec violence et confisquent le peu qu’ils ont.
Un clip vidéo publié en ligne montre que le 1er mai 2020, des agents de la municipalité de Kermanchah ont brutalement attaqué une colporteuse âgée dans la rue Kamalvand et ont détruit ses biens.
L’augmentation du nombre de colporteuses n’est qu’un aspect du système corrompu au pouvoir en Iran. Le problème de l’emploi en Iran ne sera résolu qu’avec le renversement du pouvoir clérical.
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