L’ancien président de la Chambre des communes du Royaume-Uni, John Bercow, a prononcé un discours lors du sommet mondial sur l’Iran libre le 1er juillet 2023. Le sommet a eu lieu au siège du Conseil national de la résistance iranienne et a réuni des centaines de dirigeants et de législateurs mondiaux. L’événement a été retransmis en direct à des dizaines de milliers de manifestants à Paris, des membres de la Résistance iranienne et des millions d’Iraniens à travers le monde
Vous trouverez ci-dessous la transcription du discours de M. John Bercow :
Madame Radjavi, distingués collègues parlementaires, vos excellences, mesdames et messieurs réunis ici pour une cause commune à la poursuite de la liberté trop longtemps refusée au peuple iranien. Permettez-moi de vous dire que je considère comme un énorme privilège d’être invité à être parmi vous. Une expression éloquente a déjà été donnée aux vérités clés, aux nécessités inéluctables, aux messages évidents que nous devons à maintes reprises assurer la diffusion à travers le monde s’il doit y avoir une pleine conscience, une pleine connaissance, une pleine reconnaissance de ce qui se passe en Iran et de ce qui doit se passer si le changement doit être réalisé. Et je voudrais, si vous me le permettez, Mesdames et Messieurs, faire trois remarques directes.
Premièrement, comme l’a dit avec éloquence l’ancien premier ministre Stephen Harper plus tôt, le changement est à portée de main. Cela peut sembler difficile, cela peut sembler incertain, mais il est essentiel de réitérer cette vérité essentielle que le changement est à portée de main et à quel point Stephen Harper a été sage et perspicace pour souligner que le fait de la brutalité, le fait de la tyrannie, le fait de violations des droits de l’homme flagrantes n’est pas synonyme de l’inévitabilité de la pérennité. Tout comme la vitesse des communications modernes est un phénomène saisissant, il en va de même pour la rapidité avec laquelle un régime apparemment dominant construit sur le sable peut, doit et tôt ou tard s’effondrera sous l’impact de la pression publique.
Et bien sûr, il a sagement rappelé qu’en 1978, les personnes chargées professionnellement à la CIA de savoir ce qui se passait sur le terrain, ont sans doute innocemment mais bêtement mal interprété les feuilles de thé et pensaient que l’Iran du Shah était un îlot de stabilité et que le pays était loin de la perspective d’un changement décisif. Un changement décisif s’est produit en quelques mois. Alors, je vous rappelle également, Mesdames et Messieurs, que cela s’est produit dans les années 1980 et 1990 en Europe orientale et centrale. De même, cela s’est produit il n’y a pas si longtemps en Libye et cela peut, doit, devrait et se produir également en Iran.
Mais cela m’amène à ce deuxième point, que je dois dire, que je considère comme un conseil de désespoir et une démonstration choquante de cynisme politique de la part du régime meurtrier, voyou et bestial en Iran : La notion de TINA ( There Is No Alternative). Notion qui prétend qu’il n’y a pas d’alternative ou pas d’alternative qui ne se reproduira pas immédiatement en chaos. Pourquoi dis-je ce cynisme choquant ? Eh bien, Khamenei et Raïssi, aucun des deux ne peut commencer à conceptualiser encore moins à articuler une défense de son propre bilan, de son bilan économique qui est désastreux, de ses violations des droits de l’homme ce qui est flagrant, leur mépris des principes de base d’un bon gouvernement, qui est implacable et continu et par conséquent, ils se retrouvent avec la position de repli pathétique, faible et méprisable de dire « nous ne pouvons pas vraiment dire beaucoup de bien de nous-mêmes, mais il n’y a pas d’alternative, sinon le chaos s’ensuit.
Et bien sûr, Il s’agit de la bataille des volontés, parce que s’ils peuvent persuader les gens qui ne font pas partie de leur régime d’être engourdis par l’apparente inévitabilité de tout cela et d’être victimes du monstrueux mensonge selon lequel « rien peut être fait à ce sujet », eh bien, ils sont alors aux deux tiers, trois quarts, neuf dixièmes du chemin pour assurer leur propre continuation égoïste dans l’effroyable décharge de leurs responsabilités.
Et bien sûr, cet argument s’enchaîne parfaitement dans ce que j’appellerai, si je puis me permettre, ce que je ne devrais probablement pas, la thèse de l’apaisement. La thèse de la complaisance. Eh bien, ils ne sont pas très gentils, mais nous devons les apaiser, nous devons les reconnaître, nous devons les accueillir, nous devons dans une certaine mesure pour le meilleur ou pour le pire, les accepter. Aucune de ces choses n’est vraie ! Pas un instant. Et nous avons eu des mots inspirants et sagaces aujourd’hui.
J’espère, Mesdames et Messieurs, qu’il me sera permis, en tant que Britannique, de vous rappeler ce que feu et grand Sir Winston Churchill avait à dire sur l’apaisement dans les années 1930 à l’égard d’un gouvernement alors dirigé dans les années 1930, mais très mal, par son propre parti. C’est ce que Churchill avait à dire avant que, heureusement, le pays ne bénéficie de ses services à temps.
On y voit mon très honorable ami le premier ministre sur la banquette avant poursuivre sa politique d’apaisement. Résolu seulement à être irrésolu, inflexible pour la dérive, solide pour la fluidité, tout-puissant pour être impuissant.
Mesdames et messieurs, c’était un conseil de désespoir alors et c’est un conseil de désespoir maintenant et c’est un conseil de désespoir que nous devons rejeter sans hésitation !
Bien sûr, le changement est possible si ceux qui sont les victimes de la barbarie actuelle veulent que cela change. Quelle que soit notre politique ici et je vois des gens de mon propre pays qui ont occupé des postes éminents des deux côtés de la division politique, aucun d’entre nous n’est susceptible de dire que la résolution des problèmes politiques est facile ou rapide. En effet certains problèmes sont insolubles. Ils ne sont pas simples. Ils ne sont pas sans complications ni hauts et bas. Mais ce qui est simple, c’est le choix entre un gouvernement choisi par le peuple et un gouvernement imposé au peuple.
Et sur ce principe central de savoir si vous avez un système politique libre ou non, vous ne pouvez franchement pas vous empaler sur une clôture hérissée ou non sans risque très considérable pour votre propre personne et pour bien d’autres encore. Il existe bien sûr une alternative. Il existe une alternative de plus de 40 ans de préparation qui est bien organisée, qui est bien structurée, qui est suffisamment dotée en ressources, qui est conceptuellement cohérente et qui est dirigée avec infatigabilité, avec indestructibilité et avec inépuisabilité par Madame Radjavi.
Et quel piquant il y a, Madame Radjavi, dans le fait que face à ce régime brutal, vicieux, inhumain et misogyne, se dresse un mouvement dirigé par une femme qui est un exemple pour le monde et mérite son soutien.
J’ai mentionné Winston Churchill il y a un instant. Veuillez excuser ma franchise, en disant que dans la poursuite du changement, dans l’effort de libérer le peuple iranien comme il le souhaite de l’horrible incube de son gouvernement actuel, nous devons tous nous résoudre à soutenir, à chaque tournant, comme nos amis américains l’ont fait de manière si inspirante, il y a quelques instants, et comme mes collègues de la Chambre des communes, continuent de le faire et nous devons continuer à le faire. Encore une fois, faisant écho à Churchill : Nous ne céderons pas, nous ne vous abandonnerons pas, nous n’échouerons pas, et nous parlerons et parlerons comme vous le faites et comme vous vous battez pour votre droit d’aînesse.
Trop de gens en Iran ont trop souffert pendant trop longtemps avec trop peu d’efforts pour y remédier. Cela doit changer et moi, Madame Radjavi, je pense comme tout le monde dans cette salle aujourd’hui, j’ai une confiance absolue que vous êtes la personne avec ce projet de société civilisée sous la forme du plan en dix points qui peut offrir un réel espoir d’un avenir meilleur, décent, prospère et propice à la vie du peuple iranien.
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