lundi 10 juillet 2023

Le sommet pour un Iran libre et l’indépendance de la résistance iranienne

 Du 30 juin au 3 juillet, pendant quatre jours consécutifs, le Conseil national de la Résistance iranienne a organisé cinq grandes conférences et panels, parallèlement à un grand rassemblement à Paris auquel ont participé des milliers de partisans. L’objectif : Attirer l’attention de la communauté internationale sur une question urgente : avec la disparition de la théocratie terroriste en Iran, le monde sera meilleur et ce changement est possible. Pourtant, le sommet de l’Iran libre de cette année s’est déroulé dans un contexte d’influence internationale dans lesquelles Téhéran était la partie la plus agitée.

Le 19 juin, quelques jours après que le CNRI eut annoncé son intention d’organiser le sommet Iran libre 2023, la police de Paris a informé par une déclaration à Reuters qu’elle avait informé le comité d’organisation de la décision d’interdire le rassemblement car il pourrait « générer des troubles à l’ordre public en raison du contexte géopolitique ».

Les analystes politiques ont lié la décision à un appel de 90 minutes entre le président français Emanuel Macron et le président du régime des mollahs Ebrahim Raïssi le 10 juin. Certains médias français ont spéculé sur l’implication de la question des otages européens.

Abdol-Reza Farajirad, ancien ambassadeur du régime en Norvège et en Hongrie, a confirmé que lors des négociations pour la libération des prisonniers français, danois et irano-autrichiens en Iran, des accords avaient été conclus sur le contrôle des activités de l’OMPI en Europe.

Le CNRI a publié une déclaration contestant la décision du gouvernement français devant les tribunaux.

« Les pressions du régime des mollahs sur la France pour imposer cette interdiction révèlent la paranoïa des mollahs face au sentiment populaire en faveurs l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK) et le rôle central de l’organisation dans le soulèvement national« , lit-on en partie dans le communiqué.

La série d’actes restrictives entrepris contre la Résistance iranienne a été accueillie avec un enthousiasme joyeux à Téhéran ainsi que sur toutes les scènes publiques où les responsables de l’État iranien les ont utilisés pour satisfaire les partisans du régime. Du ministère des Affaires étrangères du régime au pouvoir judiciaire, en passant par les chefs de prière du vendredi et les commandants de terrain du CGRI, le régime a affirmé qu’il avait réussi à persuader l’Occident de « tourner le dos aux hypocrites » [terme péjoratif du régime pour diffamer l’OMPI] et à la place de capturer, démanteler, expulser et ramener les membres de l’OMPI en Iran.

Cependant, les choses se sont finalement déroulées différemment et comme presque tout était bien couvert par les médias internationaux et persanophones, les observateurs se sont demandé comment et pourquoi. Ce qu’ils ont négligé, l’élément sur lequel ce mouvement s’est appuyé depuis le début : son indépendance.

La plus grande crainte du régime était d’empêcher une société agitée d’assister à un sommet sur l’Iran libre qui montrait comment une organisation iranienne avait réussi à fusionner des cellules de résistance nationales avec un soutien international. Mais finalement, au fur et à mesure que la lutte entre le régime clérical et son principal mouvement d’opposition s’est confirmé, le peuple iranien a été témoin d’une résilience audacieuse. Les Iraniens a appris que, contrairement aux affirmations du régime selon lesquelles la Résistance iranienne est soutenue par des puissances étrangères, celle-ci a réussi à défier l’adversité et à transmettre ce message : la politique de complaisance avec les mollahs est voué à l’échec et que le peuple iranien est voué à la victoire.

Il y a peu de mouvements de base ou de groupes de résistance qui ont réussi à être reconnus mondialement, sans parler d’atteindre avec succès leur objectif qui consiste à provoquer un changement social ou politique. Soit en étant soutenus par des puissances mondiales, soit en étant utilisés à des fins de négociation géopolitique, de nombreux groupes d’opposition ont sacrifié leur indépendance pour gagner ou accéder au pouvoir. Mais comme le soutien est assorti de conditions, ils ont perdu plus qu’ils n’ont gagné.

Depuis que la Résistance iranienne s’est exilée, elle a payé un lourd tribut pour maintenir son indépendance. En plus de quatre décennies, le mouvement est resté fidèle à ses objectifs et à ses idéaux malgré des changements majeurs dans la situation géopolitique ou les priorités toujours changeantes de la façon dont les puissances mondiales décident de composer avec le régime clérical en Iran.

« Je dois réitérer », a déclaré la présidente élue du CNRI, Maryam Radjavi, lors de son discours du 1er juillet. « Nous ne souhaitons ni n’avons jamais demandé à des gouvernements étrangers d’aider notre peuple et notre Résistance à renverser le régime. Au lieu de cela, nous les exhortons à cesser de soutenir les mollahs. »

Tout en s’adressant aux dirigeants mondiaux présents au sommet avec un nombre incommensurable d’audiences regardant via la télévision par satellite, Mme Radjavi a ajouté : « Mais ce que nous n’accepterons jamais, c’est d’échanger l’indépendance du mouvement de résistance et l’indépendance de la terre d’Iran contre les plus grandes richesses du monde, nous n’abandonnerons jamais les principes et les valeurs humaines, de combat et des idéaux pour accéder au pouvoir. Nous ne tolérerons pas d’être souillés ne serait-ce que par une poussière du chah et des mollahs et leurs devises tyranniques, et nous n’avons le regard tourné vers aucune puissance pour libérer l’Iran. Mais désormais, dans l’Iran plongé dans les ténèbres par Khomeiny, il y en a qui toute l’année mettent le feu à la nuit, d’une rue à l’autre et d’une ville à l’autre, et font des centres d’oppression, de pillage et de démagogie des cibles de la colère populaire. Cette aube de l’espoir, cet appel vivant à la révolution et à la liberté, portent aujourd’hui le nom d’« unités de résistance ».

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