Après la mort, la famille de Mme Khosravi Zand a décidé de faire don de son corps à des étudiants en médecine à des fins d’éducation médicale.
Afagh Khosravi Zand, l’épouse de Rahim Rahimian, un citoyen bahaï exécuté en 1984, est décédée le 21 novembre. Les autorités de sécurité de la République islamique n’ont pas donné l’autorisation de l’enterrer au « Golestan Javid » de Téhéran, le cimetière bahaï, et ont exigé qu’elle soit enterrée dans les fosses communes de Khavaran.
Suite à ce verdict, la famille de cette citoyenne bahaïe a annoncé le 27 novembre qu’elle ferait don de son corps à l’école de médecine de l’université de Téhéran. Elle a justifié cette décision par le souci de » maintenir l’indépendance de la communauté bahaïe » et de » respecter le sanctuaire du cimetière de Khavaran « .
Kamran Rahimian, l’un des enfants de Mme Khosravi Zand, a écrit sur son compte Instagram que la décision de donner le corps de sa mère a été prise sur la base du » désir d’Afagh d’apprendre et du soutien inébranlable » de ses enfants dans leur parcours d’apprentissage.
Le 28 novembre, 14 prisonnières de la prison d’Evine ont écrit une lettre évoquant la « souffrance et la persévérance » d’Afagh Khosravi après l’exécution de son mari en 1984 et ont salué la lutte qu’elle a menée tout au long de sa vie pour combattre « la faiblesse et l’abjection » ainsi que « l’injustice et la violence ».
Les prisonnières ont présenté leurs condoléances à sa famille, y compris à son fils, Keyvan Rahimian, lui-même incarcéré à la prison d’Evin.
Keyvan Rahimian a été arrêté à plusieurs reprises par les autorités sécuritaires et judiciaires iraniennes, et la dernière fois qu’il a été arrêté, c’était le 18 juillet de cette année et transféré à la prison d’Evine.
Mahvash Sabet, Fariba Kamalabadi, Narges Mohammadi, Golrokh Iraei, Sepideh Keshavarz, Mahvash Edalati, Sepideh Ghalian, Faezeh Hashemi, Nahid Taghavi, Shakila Monfared, Mahboobeh Rezaei, Rizvaneh Khanbeigi, Zahra Tohidi et Hoda Tohidi ont signé cette lettre.
Depuis le début de l’année, l’appareil de sécurité de la République islamique, dans le cadre de son harcèlement des citoyens bahaïs d’Iran, a creusé plusieurs nouvelles tombes dans le cimetière des charniers de Khavaran, obligeant ces citoyens à enterrer les corps de leurs proches dans cette section.
Dans ce contexte, la militante des droits de l’homme Atena Daemi a écrit sur son compte du réseau social X que « les citoyens bahá’ís subissent les pressions les plus intenses » de la part des agences de renseignement de la République islamique pour qu’ils n’enterrent pas les corps de leurs proches à « Golestan Javid », le cimetière bahá’í.
Simin Fahandej, la porte-parole de la Communauté internationale bahaïe au bureau des Nations unies à Genève, a annoncé début avril que les bahá’ís de Téhéran n’avaient pas le droit d’enterrer leurs morts dans une partie du cimetière de Khavaran qui n’est pas liée aux fosses communes.
Dans son tweet, Mme Fahandej mentionne que les représentants de Behesht Zahra veulent » forcer » les bahaïs à enterrer leurs morts dans les fosses communes des personnes exécutées pendant la révolution, au lieu de l’endroit habituel du cimetière de Khavaran (connu sous le nom de Golestan Javid). Golestan Javid a de la place, au moins pour les 50 prochaines années.
Quelques jours plus tard, le jeudi soir, un groupe de familles de prisonniers politiques tués dans les années 80 et de bahá’ís ont tenu une réunion virtuelle pour lancer la « Campagne pour maintenir le Khavaran en vie ». Ce groupe a condamné l’action du ministère de l’information de la République islamique d’Iran qui fait pression sur les familles bahaïes pour qu’elles enterrent leurs morts dans les fosses communes du massacre des prisonniers de 1988.
Le 1er mai, le ministère de l’information de la République islamique a arrêté quatre citoyens bahaïs, Shadi Shahidzadeh, Ataullah Zafar, Valiullah Eghdamian et Mansour Amini, dans le cadre des restrictions imposées au lieu de sépulture des bahaïs à Téhéran.
Le 29 avril, la même agence a enterré les corps de deux citoyens bahaïs, Firuzeh Akhtarkhavari et Ezzat Zarghami, dans le cimetière de Khavaran, sans en informer la famille et sans respecter les rituels bahaïs.
Source : Iran Press Watch/CSDHI : https://csdhi.org/actualites/repression/42830-14-prisonnieres-expriment-leur-sympathie-a-la-famille-de-la-bahaie-decedee-et-louent-sa-lutte-contre-linjustice/
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