Sans surprise, le régime iranien a rapidement condamné le verdict, le qualifiant de chasse aux sorcières politiquement motivée. Dans un geste calculé, Téhéran a orchestré un procès du citoyen suédois Johan Floderus dans les 24 heures devant la branche 26 du tribunal de la révolution islamique, dans le but de démontrer son influence dans les négociations sur les otages. Malheureusement, les médias occidentaux ont joué un rôle dans ce récit, en fournissant au régime la couverture médiatique qu’il recherchait.
Malgré le précédent historique du régime iranien qui a souvent obtenu la libération de terroristes condamnés ou présumés, le peuple iranien et les organisations de défense des droits de l’homme ont célébré la décision de la Cour suédoise pour des raisons qui dépassent le cas individuel d’Hamid Noury.
Le procès Noury crée un précédent juridique crucial, démontrant qu’avec une volonté politique, de nombreuses preuves et des mécanismes juridiques solides, l’impunité pour les crimes contre l’humanité peut être éradiquée. La reconnaissance du caractère systématique du massacre de 1988 et de l’implication directe de Noury dans les exécutions jette les bases de futures poursuites judiciaires contre d’autres responsables iraniens impliqués dans des atrocités similaires. Cette décision historique réaffirme le principe selon lequel personne, quelle que soit sa position d’autorité, n’est à l’abri de toute responsabilité.
Le procès souligne l’importance de la compétence universelle, permettant de poursuivre les crimes contre l’humanité dans n’importe quel pays, quels que soient le moment et le lieu où ils ont été commis. Ce principe prend de l’importance étant donné le refus persistant du régime de demander des comptes à ses responsables, perpétuant une culture de complicité assimilée à la loyauté.
Le fait qu’un responsable iranien ait été jugé et condamné par un tribunal suédois envoie un message puissant selon lequel la communauté mondiale ne tolérera pas l’impunité pour des crimes aussi odieux. Ce changement de paradigme remet en question la notion traditionnelle d’immunité diplomatique et souligne la responsabilité partagée des nations de traiter et de rectifier les violations flagrantes des droits de l’homme.
Depuis que Maryam Radjavi a lancé en 2016 la campagne nationale et internationale pour que justice soit rendue aux victimes du massacre de 1988, un chemin considérable a été parcouru. Ce mouvement a influencé les élections présidentielles du régime des mollahs en 2017, conduisant à une défaite embarrassante pour Ebrahim Raïssi malgré le soutien secret du Guide suprême.
Documentaire : Massacre de 30 000 prisonniers politiques en Iran en 1988 et rôle d’Ebrahim Raissi
En fin de compte, à la lumière des témoignages convaincants de survivants associés à la Résistance iranienne, de l’abondance de preuves présentées et des efforts dévoués de leurs représentants légaux, les machinations du régime ne se sont pas déroulées selon les plans du régime. Par conséquent, le verdict de Hamid Noury constitue une victoire historique contre la stratégie du régime consistant à contester la vérité et ses défenseurs légitimes.
Au mépris des politiques d’apaisement occidentales et de la capitulation face aux tactiques de prise d’otages de Téhéran, l’affaire Noury ne sert pas de point final mais de catalyseur pour de nouvelles actions juridiques. Les survivants et les groupes de défense des droits humains dans d’autres pays sont encouragés à suivre l’exemple de la législation suédoise et à lancer leurs enquêtes et poursuites. La communauté internationale doit saisir cette opportunité pour garantir que justice soit rendue aux victimes du massacre de 1988 et créer un précédent permettant de demander des comptes aux auteurs d’atrocités similaires dans le monde entier.
Alors que les violations des droits humains sous les régimes autoritaires n’ont jusqu’ici servi que de simples points de pression politique, le précédent juridique créé, associé à l’application de la compétence universelle, marque le début d’une nouvelle ère dans la quête de responsabilisation des hauts responsables impliqués dans des violations flagrantes des droits humains.
Source: CNRI : https://fr.ncr-iran.org/actualites/droits-humains-2/le-verdict-du-proces-dhamid-noury-rejouit-les-iraniens/
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