• Licenciements en représailles des manifestations ouvrières
L’agence officielle ILNA rapporte le 24 décembre que « deux ouvriers de l’entreprise pétrochimique de Chavar Ilam, nommés Javan Norouzi et Mostafa Abbassi, se sont pendus dans l’usine le jeudi 21 décembre (…) Le patron de l’usine a lancé un plan de licenciement massif. Jeudi, il a finalisé le licenciement de 13 travailleurs. Ce même jeudi, Javan et Mostafa se sont pendus à l’intérieur de leur usine pour que les dirigeants ne disent pas que la raison de leur suicide soient des problèmes familiaux. »
Il faut rappeler qu’auparavant quatre autres ouvriers s’étaient déjà suicidés dans cette usine: Mohammad Mansouri, Ali Mohammad Karimi, Arash Tabrak et Haidar Mohseni.
Les travailleurs de cette usine, comme de toutes les usines et institutions sous l’autorité de Khamenei et du corps des pasdarans, ne bénéficient pas des rares droits prévus dans la loi du travail instaurée par le régime. Ces employeurs prennent unilatéralement toutes les décisions qu’ils veulent contre les travailleurs.
Cette situation est plus désastreuse dans le cas des institutions économiques et des usines tombées aux mains des dirigeants du régime pour une bouchée de pain sous couvert de privatisation. Les nouveaux employeurs annulent tous les contrats d’embauche antérieurs pour imposer des « contrats temporaires » aux travailleurs en menaçant de les licencier. Or, selon l’article 12 du droit du travail du régime : « Tout type de changement juridique dans le statut de propriété de l’atelier, tel que la vente ou le transfert sous quelque forme que ce soit, le changement du type de production, la fusion dans d’autres institutions, etc, ne doit pas avoir d’impact sur le contrat d’embauche des travailleurs qui a été finalisé et le nouvel employeur agira comme suppléant de l’ancien employeur. »
L’agence officielle Ilna précise le 24 décembre que les ouvriers de la pétrochimie de Chavar Ilam « ont de 8 à 18 ans d’expérience professionnelle », mais que « leurs salaires se situent entre 10 et 12 millions de tomans ». Or, citant Mohammad Bagheri, de la commission économique du Majlis, le site officiel Bahar du 18 juin 2023 écrivait que « le seuil de pauvreté » à Téhéran se situe à 30 millions de tomans ».
Le quotidien Arman Emrouz citait le 11 octobre le rapport du Centre de statistiques d’Iran disant que « en tête de l’inflation, le prix de la viande de mouton a augmenté de 149,2 %, la viande de veau de 128,2 % et le thon en conserve de 108,2 % par rapport à septembre de l’année dernière. »
L’agence Tasnim de la force terroriste Qods cite le 25 décembre l’inspecteur de l’Assemblée suprême des travailleurs du pays déclarant : « Sur la base des statistiques internationales, le niveau des salaires de la main-d’œuvre en Iran figure parmi les dix derniers pays du tableau, tandis que les salaires de la main-d’œuvre dans les pays voisins sont beaucoup plus élevés. »
Les travailleurs ayant une expérience professionnelle de 10 à 18 ans sont licenciés sans pitié et même sans percevoir « d’indemnité d’expérience » stipulée par le propre code du travail du régime. Selon les articles 24 et 27 du droit du travail officiel, en cas de « rupture du contrat » ou encore de « violation du règlement disciplinaire de l’atelier » par le travailleur, entraînant son licenciement, l’employeur « outre les arriérés pour chaque année de travail précédente, doit verser l’équivalent d’un mois du dernier salaire au travailleur à titre d’indemnité et mettre fin au contrat de travail. »
Ces jours-ci, nous assistons aux protestations des ouvriers du groupe sidérurgique national d’Ahwaz contre le licenciement de 21 de leurs collègues. Ils protestent aussi avec force contre le non-paiement de leurs salaires et, les 23 et 24 décembre, ils se sont heurtés aux forces de sécurité en leur criant « ordures ! ordures ! »
Alors que les travailleurs sont privés du minimum vital et d’un toit, leur oppression cruelle et leur dépouillement impitoyables par Khamenei et le corps des pasdarans ont franchi de nouvelles limites. À titre d’exemple, le journal gouvernemental Setareh Sobh a écrit le 23 décembre sur la « remise de 150 hectares de terres agricoles et d’une ferme d’élevage de 1000 têtes à la belle-fille de Seyed Mehdi Khamouchi, responsable des dotations » avec un bail très bon marché.
L’expérience des 44 dernières années montre que tant que le système prédateur des mollahs sera en place, l’oppression brutale des travailleurs et leur dépouillement, le pillage des ressources nationales et la répression des manifestants s’intensifieront de jour en jour. La seule façon de mettre fin à la pauvreté, au chômage et à la corruption est de renverser le régime des mollahs et d’instaurer la démocratie et la souveraineté populaire.
La commission du Travail du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) appelle une fois de plus les syndicats et les unions de travailleurs, ainsi que l’Organisation internationale du travail et les autres organismes internationaux compétents, à condamner les mesures répressives des mollahs et à soutenir la lutte des travailleurs iraniens pour leurs droits fondamentaux.
Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 26 décembre 2023
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