Les conditions de vie des femmes dans les prisons iraniennes sont déplorables. Le régime clérical envoie les prisonnières en bannissement et les prive de leurs droits minimums, ce qui aggrave les conditions de détention déjà inhumaines.
Les conditions des femmes dans les prisons iraniennes sont particulièrement désastreuses pendant la pandémie de Covid-19, car la plupart des provinces se trouvent dans la zone rouge. La santé des détenues est précaire et le virus s’est propagé de manière incontrôlée dans la plupart des prisons.
Le régime a refusé de prendre la moindre mesure pour fournir des installations de santé et de soins aux prisonnières et leur accorder des permissions de sortie.
La concentration des prisonnières empêche toute distanciation sociale et augmente la possibilité de transmission de maladies. Dans la plupart des prisons, il n’existe aucune séparation entre les personnes infectées et les autres prisonnières.
De nombreuses détenues politiques ont été contaminées par le Covid-19. Parmi elles, Zeinab Jalalian, Massoumeh Senobari, Nejat Anvar Hamidi, Forough Taghipour, Parastou Mo’ini et Yasaman Aryani. Elles n’ont pas eu accès à un traitement médical pendant toute la durée de leur maladie.
Amnesty International dit avoir vu des copies de quatre lettres écrites par des responsables de l’Organisation carcérale. L’Organisation pénitentiaire opère sous les auspices du pouvoir judiciaire. Ces responsables ont écrit au ministère de la Santé pour l’avertir de la grave pénurie d’équipements de protection individuelle, de désinfectants, de matériel et de fournitures essentiels. Mais le ministère de la Santé a ignoré ces demandes, et les prisons iraniennes manquent cruellement d’équipements nécessaires face à la propagation des maladies infectieuses.
La crise du coronavirus a fourni au régime des mollahs l’occasion d’éliminer physiquement ses opposants résistants ou de les torturer en leur refusant un traitement. Les nouvelles quotidiennes de la mort due au virus dans le monde entier ont permis d’éviter de sensibiliser l’opinion publique et de susciter une condamnation internationale.
Prison d’Evine
Le quartier des femmes de la prison d’Evine se compose de deux salles principales. La première est un lieu réservé aux prisonnières politiques et d’opinion et comporte trois pièces séparées.
Le principe de la séparation des délits n’est pas respecté dans le quartier des femmes de la prison d’Evine. Les personnes accusées de délits de droit commun, tels que le trafic d’êtres humains ou de bagarres, sont incarcérées dans le quartier des femmes pendant plusieurs jours à plusieurs mois au lieu d’être transférées dans des prisons publiques.
L’épidémie de coronavirus
Avec l’épidémie de coronavirus et sur l’insistance des détenues du hall 1, le hall 2 a été transformé en quarantaine temporaire pour les femmes. Les fenêtres de ce hall sont recouvertes de fer et de talc plastique, ce qui empêche la lumière du soleil de pénétrer dans le hall.
Les prisonnières sont chargées de fournir des masques et des gants après l’apparition du coronavirus. Dans le magasin de la prison, chaque masque ou paire de gants est vendu aux prisonnières à un prix élevé. Les détergents et les désinfectants, distribués par la prison sous forme de rations, sont également insuffisants, et les prisonnières doivent les acheter au magasin à un prix plusieurs fois supérieur à celui de leurs dépenses personnelles. L’alcool et les désinfectants pour les mains sont proposés à des prix élevés dans le magasin de la prison, ce qui explique que de nombreuses prisonnières achètent collectivement ces articles.
Les nouvelles condamnées et prévenues seront gardées pendant 14 jours dans le hall 2 et dans une pièce du bureau administratif de la quarantaine. Mais l’emplacement des téléphones et des magasins de la prison est partagé avec les autres détenues.
Qualité de la nourriture
En raison de la mauvaise qualité de la nourriture en prison, la plupart des détenues sont obligées d’acheter de la nourriture à plusieurs fois le prix d’origine au magasin de la prison.
Certains des produits fournis par le magasin à la demande des prisonnières leur sont vendus à un prix plusieurs fois supérieur au prix d’origine.
Accès aux soins médicaux
Avant l’apparition du coronavirus, les autorités refusaient d’envoyer les prisonnières dans les hôpitaux et les centres médicaux, bien que ce soit à leurs propres frais. Les envois sont très irréguliers et ont lieu bien après le besoin d’un traitement médical. Même l’envoi de patientes de la prison vers des centres médicaux se heurte à de nombreux obstacles. Ce processus s’est aggravé après l’épidémie de coronavirus, et si le suivi se poursuit, les patientes sont rapidement renvoyées en prison avant d’avoir terminé leur traitement médical.
Prison de Qarchak à Varamine
La prison pour femmes de Qarchak détient environ 2 000 femmes. Il n’y a pas de séparation des délits dans cette prison, et les prisonnières politiques sont maintenues avec les criminelles de droit commun et les prisonnières dangereuses.
De nombreuses femmes arrêtées lors des soulèvements de novembre 2019 et janvier 2020 sont détenues dans cette prison, et aucune d’entre elles n’a été autorisée à partir en permission.
Conditions après le soulèvement
Selon les informations en provenance de la prison de Qarchak à Varamine, au moins 130 prisonnières ont contracté le Covid-19. Elles sont laissées sans soins médicaux ou de santé dans le « club » de la prison, un environnement insalubre sans ventilation adéquate.
Début avril 2020, deux prisonnières infectées par le coronavirus sont mortes en isolement à Qarchak par manque de soins médicaux. En juillet et août, des informations faisant état de suicides dus au Covid-19 ont fuité de la prison.
On peut ajouter le manque d’équipements de base, les problèmes de système d’égouts, l’eau saumâtre, les pénuries d’eau constantes en été, ainsi que le manque d’installations médicales et sanitaires, la forte densité de prisonnières et l’utilisation non hygiénique des téléphones à carte ont accéléré la propagation du virus dans cette prison.
Manque de soins pour les malades
La détérioration de la santé à la prison de Qarchak s’est même retrouvée dans les médias officiels.
Le 15 avril 2020, l’agence Khabar Online a cité une prisonnière qui venait d’être libérée de la prison de Qarchak et qui a déclaré que les détenues atteintes de la maladie de Covid-19 étaient détenues dans des salles de réunion sans aucune installation spéciale. Il n’y a pas de médicaments, de médecins, d’installations ou d’appareils respiratoires dans ces salles, alors que beaucoup d’entre elles ont des problèmes respiratoires. Les malades et non malades sont détenues ensemble.
Cent quatre-vingt-six personnes sont détenues dans une salle compartimentée par des lits, et même une des salles, appelée salle des mères, est réservée à un grand nombre d’enfants de moins de deux ans et de mères allaitantes.
Soins de santé et installations
La clinique de soins de santé en prison dispose de peu d’équipements, ce qui a exacerbé les problèmes après l’épidémie de Covid-19.
Il n’y a pas de masques ni de gants en prison, et les prisonnières qui vont voir le personnel pénitentiaire avec des symptômes de fièvre se voient dire d’aller au lit et d’utiliser leur foulard comme masque !
Le magasin de la prison ne fournit qu’un savon et un détergent à lessive par mois pour chaque prisonnière. Même dans des circonstances normales, cette quantité ne répond pas aux besoins d’une femme détenue. Étant donné que le régime a également interdit les visites, une prisonnière sans visite n’a pas l’argent nécessaire pour acheter ses produits de première nécessité. Malheureusement, cela a encore réduit le niveau de la santé en prison.
La surpopulation dans les quartiers
À Qarchak, certaines prisonnières dorment sur le sol de la prison, ce qui contribue encore à la propagation du coronavirus. Le nombre de prisonnières dans les salles et les cellules est élevé, ce qui entraîne une situation dangereuse si l’une d’entre elles est infectée. Même les toxicomanes, qui sont plus susceptibles d’être infectées, ne sont pas séparées des autres prisonnières.
Viols de prisonnières à Qarchak
Un autre problème signalé à la prison de Qarchak est le viol. Des prisonnières condamnées pour des délits violents ont cassé les caméras de sécurité des toilettes et des salles de bains et utilisent l’endroit pour battre et violer des prisonnières. Bien qu’elles soient conscientes de cette situation, les autorités pénitentiaires ne réparent pas les caméras et n’en installent pas de nouvelles. Le personnel pénitentiaire ferme les yeux sur le phénomène du viol en prison.
Prison de Sepidar à Ahwaz
La prison Sepidar d’Ahwaz a été créée en 2009. Elle s’étend sur 700 mètres carrés.
Le principe de la séparation des délits n’y est pas respecté. Les prisonnières politiques sont détenues au même endroit que celles de droit commun reconnues coupables de délits dangereux, de meurtre, de trafic de drogue et de vol.
Les conditions dans cette prison sont déplorables. Les femmes doivent rester dans un espace clos sans les installations nécessaires, dans un air chaud et contaminé. De nombreuses détenues sont malades et ont besoin de recevoir un traitement médical. Pourtant, elles sont privées de recevoir de simples médicaments. Au moins une détenue a perdu la vie en raison de l’absence de traitement médical.
Les repas de mauvaise qualité ne contiennent pas assez de viande pour être répartis entre les détenues.
Les conditions sanitaires dans le quartier des femmes sont désastreuses. Les femmes sont privées d’eau chaude pour se laver. Les chauffe-eaux sont généralement hors d’usage et ne sont pas réparés.
En été, avec la température élevée d’Ahwaz (50°C), le système d’air conditionné était en panne. Les prisonnières ont même été privées de ventilateur. Les coupures d’eau continuelles ajoutent également à ces problèmes.
Selon une prisonnière libérée de ce quartier, il y a un problème d’égouts et d’assainissement. Les cellules sont pleines de poux, d’insectes et de coléoptères. Le Centre de santé des femmes n’a ni médecin ni infirmière plusieurs jours par semaine.
Les tentatives de suicide sont en augmentation parmi les femmes détenues car elles espèrent être emmenées dans des centres médicaux après leur suicide afin de passer quelques jours dans de meilleures conditions ou finalement mourir.
50 cas de Covid-19 parmi les détenues
En raison de la propagation du coronavirus dans cette prison, les femmes sont maintenues dans des quartiers surpeuplés. Au moins 50 femmes détenues ont été infectées durant l’épidémie de Covid-19. Les détenues infectées ont été placées en quarantaine pendant une courte période, puis renvoyées dans la section générale.
Il n’y a pas de médecin pour les traiter et aucun soin médical ne leur est fourni. Les autorités pénitentiaires ne livrent même pas les médicaments que les familles ont apportés. La pièce où les femmes atteintes de Covid-19 sont mises en quarantaine n’est séparée des autres salles que par quelques barreaux.
Une soi-disant médecin nommée Mme Heydari travaille dans le dispensaire de la prison et ne s’occupe pas des malades. Elle refuse de leur donner des médicaments et empêche leur envoi dans un hôpital public. Elle dit aux prisonnières politiques qu’elles ne peuvent pas quitter l’enceinte de la prison parce que leur cas est politique. Par conséquent, elle les empêche de recevoir les soins médicaux dont elles ont besoin.
Dans la nuit du lundi 14 décembre 2020, Makieh Neissi a été emmenée dans la salle de quarantaine de la prison de Sepidar à Ahwaz alors qu’elle pleurait à haute voix de douleur, suppliant d’être emmenée dans un hôpital public. Cependant, les gardiens et les autorités de la prison ne l’ont pas emmenée à l’hôpital et l’ont abandonnée dans le service sans s’occuper d’elle.
Mardi matin, 15 décembre 2020, les prisonnières du quartier de quarantaine l’ont retrouvée sans vie.
Makkieh Neissi, 35 ans, était mère de trois enfants. Elle faisait partie des centaines de femmes de la minorité arabe iranienne arbitrairement arrêtées, torturées et détenues après une attaque contre un défilé des forces armées à Ahwaz le 22 septembre 2018.
Adelabad, la prison centrale de Chiraz
Le coronavirus s’est rapidement propagé dans cette prison. Au lieu de libérer les prisonnières, les autorités pénitentiaires exercent davantage de pression pour provoquer leur mort progressive.
L’une de ces pressions mentales et physiques consiste à ne pas délivrer aux patientes les médicaments spéciaux et vitaux dont elles ont besoin. Les responsables de la prison font également des promesses vides aux prisonnières qui viennent chercher leurs médicaments et protestent. Le manque de médicaments pose des problèmes et menace la vie des détenues.
Brouilleurs dans les salles de garde
De même, les brouilleurs dans les salles de garde ont sérieusement affecté la santé physique et mentale des prisonnières. Elles souffrent constamment de maux de tête et de nausées. Le fonctionnement continu de ces appareils cause de graves dommages aux détenues politiques.
Le 8 novembre 2020, il a été signalé que les responsables de la prison ont empêché une prisonnière d’être envoyée dans un établissement médical. Infectée par le Covid-19, elle souffrait de graves maux de tête et de nausées et se trouvait dans un état critique.
Prison centrale d’Oroumieh
La prison centrale d’Oroumieh, également connue sous le nom de Darya, est située sur la route reliant cette grande métropole à Tabriz, à 15 km du centre-ville. Cette prison compte 17 quartiers.
Le quartier des femmes est composé de quatre salles avec 36 lits, sans climatisation. Plus de 330 femmes sont détenues dans ces quatre salles, qui comptent un maximum de 144 lits.
Le temps de pause à l’air libre a été réduit à deux heures. Ces femmes doivent donc passer 22 heures dans des cellules surpeuplées, sans aération et sans climatisation.
Dans cette prison, les détenues politiques et de droit commun sont gardées ensemble, et le principe de séparation des délits n’est pas respecté.
Taux de mortalité élevé
Le taux de décès par maladie est élevé dans la prison d’Oroumieh, où de nombreux cas de Covid-19 ont été répertoriés. En avril 2020, au moins une prisonnière y est décédée du Covid-19.
Le 18 août 2020, 140 prisonnières ont entamé une grève de la faim pour protester contre le manque d’installations sanitaires, la négligence des autorités à prévenir la propagation du coronavirus et l’opposition des responsables de la prison à leur libération temporaire.
Surpopulation et manque d’hygiène
Selon les informations reçues, le 23 octobre 2020, environ 300 détenues ont été transférées des prisons d’Azerbaïdjan occidental à la prison centrale d’Oroumieh.
Avant cela, le quartier 15 comptait 200 prisonnières. Ce lieu est divisé en huit salles aux murs à mi-hauteur. Chaque salle comprend 16 lits avec environ 30 détenues. Par conséquent, la moitié de la population de chaque chambre dort à même le sol. Et si elles n’en ont pas les moyens, elles seront privées de couvertures et de vêtements pendant longtemps.
Il n’y a que cinq toilettes et trois douches pour toutes les détenues. La plupart du temps, les salles de bain sont hors d’usage. L’eau chaude pour la douche est généralement coupée, et les détenues sont obligés de se laver à l’eau froide.
Dans ce quartier, les enfants sont également en prison avec leurs mères. En raison de la surpopulation et de la saleté, les enfants sont exposés à diverses maladies, notamment des troubles gastro-intestinaux, des maladies de la peau, etc.
Mauvaise qualité de la nourriture et de l’eau
La nourriture en prison est très insuffisante et de mauvaise qualité, et les prisonnières ont souvent trouvé des souris et des insectes dans leur nourriture. L’eau insuffisante de la prison provoque également des maladies rénales. La viande a été complètement supprimée du régime alimentaire. En raison de la mauvaise qualité de la nourriture, les prisonnières sont obligées de préparer leur nourriture à leurs propres frais et les installations de la prison sont limitées. En raison du manque d’installations nécessaires et de l’environnement insalubre de cuisine, de nombreux prisonnières sont tombées malades.
Accès aux installations médicales
L’envoi de patients dans des hôpitaux et des centres de traitement ambulatoire n’a lieu que dans des circonstances exceptionnelles et avec une autorisation judiciaire. Cependant, les responsables de la prison empêchent les patientes de partir même après avoir délivré l’autorisation.
Contrairement au règlement pénitentiaire, la détenue doit payer la visite chez le médecin et le traitement à l’extérieur de la prison.
Seuls les analgésiques, les neuroleptiques et le sirop de méthadone sont prescrits et fournis dans la clinique de la prison. Le sirop de méthadone rend les détenues dépendantes. Si une prisonnières a un os cassé, le personnel s’abstiendra de faire un plâtre. Si une prisonnière a des problèmes respiratoires et de l’asthme, ils récuseront la maladie pour ne pas avoir à lui donner un spray. Supposons que les prisonnières protestent contre cette situation insalubre et inhumaine. Dans ce cas, la réponse du chef de service et du directeur de la prison n’est qu’injurieuse. Ils disent au prisonnières : “Vous n’avez pas le droit de protester”.
Dans cette prison, la méthadone est distribuée gratuitement dans la population carcérale. Les gardiens justifient cette pratique par la nécessité de prévenir l’indiscipline et de contrôler l’environnement pénitentiaire. Les gardiens n’utilisent que les coups, les insultes et les humiliations pour prévenir l’indiscipline. Cette méthode entraine souvent des bras et des jambes cassées parmi les prisonnières.
Les deux surveillants de la prison, un nommé Dehghan et une femme connue sous le nom de Baseri, agissent de manière totalement arbitraire et illégale en ce qui concerne les lois sur les permissions de sortie, la détermination du montant et du type de caution. Les prisonnières politiques sont interdites de contact et de visite. Le personnel pénitentiaire traite les prisonnières politiques avec bien plous de sévérité que les délits ordinaires.
Le 24 septembre 2020, le département du Trésor américain a inscrit sur une liste noire et boycotté deux juges et trois prisons, dont la prison de Vakilabad à Machad, pour leur rôle dans la torture brutale, inhumaine et dégradante, la détention arbitraire de personnes pour avoir participé à des rassemblements pacifiques.
Prison des femmes de Birjand
Le quartier de quarantaine de la prison de femmes de Birjand est un ancien gymnase où sont détenues environ 120 prisonnières. En raison du manque d’espace, il n’est pas du tout possible d’observer de distanciation sociale.
L’établissement ne dispose que de deux toilettes utilisables et de quatre douches pour toutes les détenues, et chaque détenue doit faire la queue pendant longtemps pour les utiliser.
En plus de l’hygiène personnelle, les détenues lavent les couches et la vaisselle de leurs enfants dans les toilettes. Il n’y a pas de désinfectant, à part du savon liquide.
Après l’épidémie de coronavirus et grâce au suivi des familles des détenues, trois toilettes ont été ajoutées et un certain nombre de masques et de gants ont été distribués.
En juin 2020, un certain nombre de détenues ont souffert de fièvre et de frissons, de maux de gorge et de courbatures. Mais ce problème a été ignoré par les autorités pénitentiaires. Comme le nombre de patientes augmentait, un médecin a examiné environ 80 patientes en consultation externe et leur a donné tous les médicaments contre le rhume et le sirop contre la toux. Il a été rapporté plus tard qu’un grand nombre de prisonnières ont perdu l’odorat et le goût.
Prison centrale de Tabriz
Plus de 150 détenues du quartier des femmes de la prison de Tabriz sont privées de leurs droits élémentaires et d’installations minimales.
La situation médicale de la prison de Tabriz est très insatisfaisante et les prisonnières ne bénéficient d’aucun soin. Il n’y a qu’une seule infirmière dans cette prison et le médecin ne vient qu’une fois par semaine, mais ils ne font rien pour les prisonnières.
Conditions de vie des patientes de Covid-19
Les responsables de la prison n’ont pas séparé et mis en quarantaine les patientes dès le début. Cela a entrainé un grand nombre de contamination. Au cours de la dernière semaine de septembre, au moins neuf femmes ont contracté le Covid-19.
Les femmes ne reçoivent pas de savon à utiliser dans la salle de bain. Aucune réponse n’est donnée aux protestations des détenues à ce sujet. Les détenues sont obligées d’utiliser de la poudre à laver pour se laver les mains.
Dans une situation où de nombreuses détenues de ce quartier ont été infectées par le Covid-19, elles n’ont reçu qu’un seul repas supplémentaire de nourriture de la prison et 45 000 tomans ont été déduits de leur compte de carte.
Mauvaise qualité de la nourriture et vol de rations
La nourriture de la prison est exécrable et les produits vendus magasin sont très chers et de mauvaise qualité. Ces femmes ne sont pas autorisées à avoir une cuisine ou une réchaud. Dans un acte illégal et un vol flagrant des maigres rations des prisonnières, les autorités de la prison de Tabriz ont, à deux reprises au cours de la troisième semaine de novembre, forcé les prisonnières à acheter au magasin l’huile nécessaire à la cuisson des aliments et à la donner au responsable de la prison.
Selon les rapports de cette prison, une prisonnière de 60 ans nommée Chahine Solhjou a contracté le zona, mais au lieu d’être traitée et soignée, elle a été transférée à l’isolement, puis renvoyée dans un quartier ordinaire. Puis, dans un acte inhumain, elle a dû dormir toute une nuit dans le froid de l’automne dans la cour, souffrant de la grande douleur du zona.
Travail forcé
Les responsables de la prison de Tabriz ont également forcé les détenues à ramasser les couvertures et les tapis et à les laver dans la cour par les températures négatives de Tabriz. Ils ont également obligé les femmes souffrantes à transporter les lits de la prison dans la cour de la prison, à les peindre et à les ramener à la prison.
Beaucoup de ces femmes sont tombées très malades à cause du froid. Une prisonnière, Massoumeh Bahrami, 28 ans, s’est suicidée en s’ouvrant les veines, souffrant du froid.
Vakilabad, la prison centrale de Machad
Quelque 700 prisonnières condamnées pour diverses accusations financières, vols, meurtres et prisonnières politiques sont détenues dans le quartier des femmes de la prison centrale de Machad.
Le quartier des femmes compte six salles. Pour torturer les prisonnières politiques, ils les détiennent délibérément à côté de prisonnières de droit commun condamnées pour meurtre, enlèvement et délits de drogue.
Les conditions des femmes sont pires que les hommes. Elles sont même privées du minimum dont bénéficient les prisonniers masculins.
Le quartier des punitions
La section générale de cette prison, utilisée comme quartier de punition, n’a pas de lits et est très insalubre. Cette section n’a que deux petites fenêtres qui sont toujours entièrement fermées. La porte de ce quartier est fermée, et lorsque les prisonnières veulent quelque chose, elles frappent à la porte, ce que les gardiens ignorent généralement.
Jusqu’à présent, plusieurs prisonnières se sont suicidées dans cette section. On dit que les autorités pénitentiaires n’ont pas retiré le foulard utilisé par l’un des prisonnières pour se suicider afin que les autres prisonnières puissent en tirer une leçon.
Les prisonnières sont confrontées à des problèmes tels que la mauvaise qualité de la nourriture, la rareté et le coût élevé des produits nécessaires dans le magasin de la prison, et l’impossibilité de se rendre dans les centres médicaux.
Les salles ne disposent pas de toilettes séparées, et ce n’est qu’au bout du couloir qu’il y a des toilettes que toutes les prisonnières partagent.
Soins médicaux
Il n’y a qu’un seul médecin généraliste et une seule gynécologue dans le centre de santé. Si les détenues demandent à être transférées dans des centres médicaux hors de la prison, leur demande est satisfaite dans un délai de 7 à 10 jours. Contrairement aux règles de l’Organisation des prisons, le coût du traitement est à la charge des détenues.
Prison de Zandjan
Sur un total de 18 femmes détenues à la prison de Zandjan, au moins 12 étaient infectées par le Covid-19. Les symptômes comprenaient une fatigue extrême et des douleurs abdominales, des diarrhées et des vomissements, ainsi qu’une perte de l’odorat.
Elles ont été laissées sur leurs lits sans médicaments ni alimentation appropriés. Le manque d’accès aux installations médicales, le manque d’espace adéquat pour la quarantaine et l’arrivée des nouvelles prisonnières, et le manque de contrôle sanitaire ont provoqué la propagation du coronavirus dans le quartier des femmes de la prison de Zandjan.
Dolatabad, la prison pour femmes d’Ispahan
Les conditions des femmes dans la prison de Dolatabad à Ispahan sont si dures et déplorables que de nombreuses femmes emprisonnées pour des délits de droit commun tentent de se suicider.
La qualité de la nourriture est horrible. La nourriture de la prison est immangeable. Le pain est de mauvaise qualité car il est rassis et contient une forte concentration d’huile de camphre. Pour le petit-déjeuner, les prisonnières reçoivent parfois un morceau de fromage ; d’autres jours, elles peuvent recevoir un peu de confiture.
Le déjeuner est également de mauvaise qualité. La quantité de soja contenue dans la nourriture la rend immangeable. Dans de nombreux cas, les prisonnières ont trouvé des insectes dans leurs repas.
Le magasin de la prison vend des produits de mauvaise qualité à des prix élevés, de sorte que les prisonnières ne peuvent pas acheter de toniques ou de légumes. Ainsi, la plupart des prisonnières souffrent d’anémie et d’une grande faiblesse physique.
L’hygiène des prisons est également déplorable. Le nombre de salles de bain est démesurément faible par rapport à la population carcérale, soit deux salles de bain pour 40 prisonnières. Le puits des toilettes est bouché la plupart du temps. L’eau des douches est toujours froide. Les femmes sont obligées de se laver à l’eau froide, et nombre d’entre elles souffrent de douleurs osseuses ou tombent malades.
La clinique de la prison
La clinique de la prison ne dispose même pas d’installations minimales. Par conséquent, si la santé d’une prisonnière se détériore, aucune mesure sérieuse n’est prise pour lui sauver la vie.
Persécution des prisonnières politiques
Les prisonnières politiques subissent les plus fortes pressions dans cette prison. Beaucoup d’entre elles sont transférées illégalement dans cette prison ; d’autres arrivent sans avoir été condamnées. Les transferts de prison ont pour but d’exercer une plus grande pression sur les détenues, de maintenir les prisonnières politiques à l’écart et d’empêcher les médias d’être informés à leur sujet.
La vie des détenues politiques de la prison de Dolatabad est en danger. Les autorités pénitentiaires engagent souvent des prisonnières accusées de meurtre pour harceler les détenues politiques.
Les prisonnières recrutées par la direction transmettent de fausses informations sur les prisonnières politiques, ce qui rend la situation plus complexe. Dans certains cas, des informations erronées ont entraîné de nouvelles mises en examen.
Comme dans de nombreuses autres prisons, la corruption est endémique parmi les autorités pénitentiaires, qui ont souvent recours à la violence et à la torture pour faire pression sur les détenues.
La prison de Semnan
La prison de Semnan ne dispose pas d’infrastructures sanitaires minimales. Les détenues n’ont pas suffisamment d’eau pour se laver et se relaient à chaque heure pour se laver.
Le système d’égouts s’est effondré, mais les autorités pénitentiaires n’ont pris aucune mesure pour le réparer. Au lieu de cela, elles ont débranché les siphons, ajoutant aux problèmes d’assainissement de cette prison. Outre les problèmes sanitaires, les salles de bains présentent le danger de s’effondrer complètement.
Les maladies de peau sont également très répandues dans la prison de Semnan, qui ne dispose d’aucune installation sanitaire ni de médecins pour soigner les détenues.
Les conditions de détention ont empiré pendant l’épidémie de coronavirus. Les nouvelles détenues sont envoyées dans le service sans rester en quarantaine pendant une période déterminée.
Prison de Lakan à Racht
Les informations venant de la prison de Lakan à Racht indiquent que les protocoles de quarantaine n’y sont pas respectés. Racht est la capitale de la province de Guilan, l’une des provinces les plus infectées avec un nombre élevé de décès dus au Covid-19.
Malgré l’aggravation de l’épidémie et notamment dans les prisons, les nouvelles arrivées ne sont pas mises en quarantaine avant d’être envoyées dans les cellules.
Le temps chaud et humide à Racht rend le port du masque particulièrement difficile pour les prisonnières dont la salle n’est pas climatisée pendant 8 heures.
En réponse aux protestations des détenues, les autorités de la prison de Lakan leur ont dit que les nouvelles arrivées seraient envoyées directement dans le quartier des femmes sans passer par la quarantaine.
Le principe de la séparation des délits n’est pas non plus respecté à Lakan.
L’une des règles en vigueur concerne les familles des prisonnières qui viennent leur rendre visite. Elles doivent porter un hijab complet, un tchador ou un vêtement long avec des chaussettes.
Les lignes téléphoniques de la prison de Lakan de Racht sont fréquemment coupées, et les détenues sont privées d’appeler leurs familles. La prisonnière politique Atena Daemi a entamé une grève de la faim pour protester contre cette situation. Mais aucune des autorités pénitentiaires n’a tenu compte du problème.
Dans un message envoyé de cette prison en août 2021, Atena Daemi écrivait : “Je suis en exil dans la prison misogyne de Racht depuis cinq mois. Comparée à la prison des hommes de cette province, (la prison des femmes) déborde de discriminations. Comme dans d’autres régions d’Iran, seules la contrainte, l’oppression, l’injustice et la répression règnent dans cet endroit. “
Prison de Fardiss à Karadj (Kachoui)
Le quartier des femmes de la prison de Fardiss de Karadj comprend une salle de quarantaine, quatre salles, un couloir général et une cuisine. Actuellement, entre 50 et 60 femmes sont emprisonnées dans chaque salle, avec trois toilettes et deux douches, qui sont insuffisantes pour ces nombreuses détenues.
Environ 200 femmes sont détenues à la prison Fardiss de Karadj, la plupart condamnées pour des délits de droit commun. Des prisonnières politiques sont également détenues avec ces femmes dans le même lieu, et le principe de séparation des délits n’est pas respecté.
La salle de quarantaine est très encombrée, avec seulement 20 lits. Par conséquent, de nombreuses femmes doivent dormir à même le sol. Il n’y a qu’une seule toilette et un seul lavabo dans ce service. La douche a été hors service pendant un mois, et les détenues se sont douchées en utilisant le tuyau d’eau des toilettes.
Ces pénuries ont compromis les conditions pendant l’épidémie de coronavirus. Au lieu de les réparer, les autorités pénitentiaires profitent des problèmes de toilettes et de douches pour exercer une pression accrue sur les femmes. Au début de l’hiver, le quartier des femmes ne dispose pas de système de chauffage et de nombreuses détenues tombent malades.
La nourriture de la prison est souvent pourrie et périmée. Dans de nombreux cas, on a donné aux détenues du fromage amer ou des œufs pourris en guise de nourriture. De nombreuses personnes ont faim la plupart du temps en raison de la mauvaise gestion des autorités pénitentiaires.
Une pratique qui impose une forte pression sur les prisonnières est de les forcer à participer aux programmes du régime.
Les autorités alignent les prisonnières trois fois par jour pour faire le décompte des détenues.
Source: CNRI Femmes : https://women.ncr-iran.org/fr/2021/12/10/les-conditions-des-femmes-prisons/
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