Le dimanche 19 novembre, Saeedeh Shafiei s’est rendue à la prison d’Evine, près de Téhéran, pour commencer à purger sa peine d’emprisonnement de trois ans et demi. Deux jours plus tard, le 21 novembre, elle a été rejointe par sa consœur, Nasim Sultan Beigi. Les deux journalistes indépendantes ont été jugées lors d’un procès public le 3 juillet, puis reconnues coupables, le 31 du même mois, de collusion, de participation à des rassemblements illégaux et de diffusion de propagande contre le régime.
Les deux femmes journalistes ont été initialement arrêtées en janvier 2023, et détenues jusqu’à leur libération provisoire le 7 février, pour avoir couvert le mouvement de soulèvement national “Femme, vie, liberté.” qui a débuté le 16 septembre 2022, à la suite du décès de Mahsa Amini. Dix autres journalistes arrêtés depuis cette date demeurent en prison.
« La République islamique continue d’exercer sa vengeance contre les journalistes qui, depuis le 16 septembre 2022, ne cessent d’exercer leur droit d’informer au service du droit à l’information de la population. Nasim Sultan Beigi et Saeedeh Shafieh, tout comme leurs dix confrères détenus pour avoir couvert les manifestations, sont des journalistes courageuses. Elles méritent d’être célébrées, pas d’être emprisonnées. Nous demandons leur libération immédiate et inconditionnelle.
Outre les peines d’emprisonnement, les tribunaux iraniens ont imposé aux deux journalistes une interdiction de voyager et d’adhérer à tout groupe ou organisation pendant deux ans. Les avocats des journalistes ont d’abord fait appel de la décision, mais la cour d’appel de la province de Téhéran a confirmé le verdict le 18 septembre.
Les condamnations de Saeedeh Shafiei et de Nasim Sultan Beigi interviennent un mois exactement après celles de deux autres femmes journalistes, Elaheh Mohammadi, correspondante du quotidien Ham Mihan et Niloofar Hamedi, correspondante de Shargh Daily. Celles-ci ont écopé de 12 et 13 ans de prison. Avec la journaliste indépendante Vida Rabbani, condamnée à sept ans de prison, et la journaliste et écrivaine Narges Mohammadi, qui a récemment reçu le prix Nobel de la paix, six femmes journalistes sont actuellement incarcérées en Iran.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire