lundi 13 janvier 2025

Le scandale des dénonciations au sujet de l’effondrement des pasdaran en Syrie

 Un fichier audio du général de brigade Behrouz Esbati, un haut commandant du CGRI, a suscité une large couverture dans les médias iraniens. Malgré la censure du régime, le fichier n’a toujours pas été supprimé plus de 72 heures après sa publication. Ces remarques détournent la responsabilité sur des acteurs extérieurs comme la Russie et Assad, dissimulant ainsi la véritable cause de l’échec catastrophique du régime en Syrie : l’effondrement des capacités opérationnelles du CGRI ou pasdaran. Cette tournure narrative cherche à masquer les échecs internes profonds de Téhéran et l’effondrement des fondations de son appareil militaire.

L’enregistrement audio, publié sur Didar News – une plateforme souvent utilisée par le régime clérical pour diffuser des « critiques » contrôlées – montre Esbati, le chef de la base des opérations cybernétiques de l’état-major général des forces armées du régime, faire des aveux sans précédent.

Esbati a accusé la Russie de saper la position de l’Iran en Syrie. « La Russie a été l’une des principales causes de l’effondrement de la Syrie », a-t-il déclaré dans l’enregistrement audio, largement cité par Setareh Sobh le 11 janvier. Il a affirmé que lors des frappes aériennes israéliennes critiques, « les radars russes ont été délibérément éteints, agissant entièrement en accord avec les intérêts sionistes ».

Esbati a détaillé un incident survenu lors de la visite de l’ancien président du régime Ebrahim Raïssi en Syrie : « Lorsque Raissi est arrivé, le ministère syrien de l’Information a déclaré qu’ils décoreraient la route de l’aéroport au palais avec des drapeaux iraniens. Mais il est devenu clair qu’aucun accueil officiel n’était prévu. Nous avons dû mettre en place à la hâte un centre de commandement et décorer la route en six heures ». Peu après, Esbati a affirmé que « la même route était décorée de drapeaux des Émirats arabes unis pour la visite de leur ministre des Affaires étrangères ».

Esbati a également révélé le pivot d’Assad vers les États arabes. « Le gouvernement d’Assad a accepté les offres des Émirats arabes unis et de l’Arabie saoudite pour couvrir les besoins financiers de la Syrie en échange d’une limitation de la présence de l’Iran », a-t-il déclaré, cité par Ensaf News. Ce réalignement a conduit à des mesures anti-iraniennes importantes, notamment l’expulsion de 80 % des familles iraniennes de leurs résidences.

La corruption au sein du régime d’Assad était un autre point central. « Même Maher Assad, le frère de Bachar, a accepté des pots-de-vin de la part de pèlerins irakiens », a affirmé Esbati. « Sur les lignes de défense de première ligne, seuls 40 des 400 soldats étaient présents ; les autres ont payé des pots-de-vin pour rester chez eux ».

Cette ouverture calculée dans les médias d’État, y compris des plateformes comme Etemad Online, suggère que le régime détourne la responsabilité de la perte de la loyauté d’Assad. En mettant en avant les trahisons extérieures, Téhéran tente de minimiser son influence déclinante et le rôle du CGRI dans l’effondrement de la Syrie.

Cela met en évidence la situation désastreuse dans laquelle se trouve le régime clérical. Malgré le coût politique élevé que représente la révélation de ses alliances fracturées, il continue à chercher désespérément à élaborer un récit qui dissimule la réalité troublante : les forces mêmes sur lesquelles ses partisans et ses responsables comptent pour protéger le régime sont tout sauf stables ou mentalement intactes. Cette démarche calculée souligne les véritables priorités du régime : sa propre préservation à tout prix, même si cela signifie sacrifier sa crédibilité et exposer ses vulnérabilités internes.

Source: NCRI 

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