Ahmad Khatami, l’Imam des prières du vendredi à Téhéran et vice-président de l'Assemblée des experts, s’est prononcé le vendredi 19 août 2016, sur les révélations choquantes du défunt Hossein-Ali Montazeri (successeur désigné puis déchu de Khomeiny), qui ont été rendues publiques la semaine dernière.
Ahmad Khatami réagissait dans la plus grande messe politico-religieuse du régime, à la publication d’un enregistrement d’une rencontre confidentielle entre l’ayatollah Montazeri et les membres de la commission de la mort chargé par une fatwa de Khomeiny de massacrer les prisonnier.
La Commission de la mort avait pour tâche de liquider en trois mois tous les prisonniers politiques qui défendaient leurs convictions à commencer par les Moudjahidine du peuple.
Faisant allusion, dans sa prêche, aux propos tenus dans l’enregistrement concernant les Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), l’Imam des prières de vendredi de Téhéran qui est un proche du Guide suprême a déclaré : « il semble que dernièrement le monde ait contre nous, un nouvel ordre du jour, qui consiste à faire revivre » l'OMPI.
Justifiant sans détour sur le massacre des prisonniers politiques en 1988, le mollah Khatami a affirmé « le comportement des prisonniers avait changé... peut-être était-ce une collusion avec les mohareb (ceux qui sont en guerre contre Dieu) ? Les prisonniers affirmaient qu’ils allaient rester fermes sur leurs positions. Ils étaient également considérés comme des ennemis de Dieu. »
Le membre de la direction de l’assemblée des experts a ajouté : « Ce que l’Imam (Khomeiny) défunt a exécuté en 1988 (le massacre des prisonniers politique) était une œuvre coranique, juridique, révolutionnaire et un grand service à la nation musulmane d’Iran. » Khatami ajouté : « si ce jour, l’Imam n’avait pas rendu ce grand service à la nation iranienne, alors aujourd'hui, nous serions confrontés à de graves problèmes. Il n'y aurait pas de sécurité. Aujourd'hui, nous devons notre sécurité à l'Imam Khomeiny. »
La bande audio de Montazeri qui a été postée sur Internet par son fils a eu l’effet d’une bombe en Iran. Le ministère du Renseignement et de la sécurité (VEVAK) a convoqué le fils de Montazeri et lui a ordonné de retirer l’enregistrement de son site web. Sur l’enregistrement, Montazeri a décrit le massacre des prisonniers politiques en 1988 comme le « plus grand crime » commis par le régime en Iran.
Selon Afchine Alavi, membre de la commission des affaire étrangère du Conseil national de la Résistance iranienne : « les propos d’un des plus hauts responsables du régime à la tribune officielle de la prière de vendredi à Téhéran est une reconnaissance flagrante du plus terrible massacre perpétré par le régime des mollahs. Khatami qui représente à cette tribune - en tant qu’Imam de vendredi - la totalité du régime, avoue que ce massacre était le moyen de survie du régime. »
Afchine Alavi a appelé les gouvernements et les organisations de défense des droits de l’homme à « condamner fermement ces propos criminels ». Il a réitéré l’appel de la Résistance iranienne aux instances internationales pour « traduire en justice l’ensemble des responsables du régime actuel, impliqués dans le massacre des prisonniers politiques ». Pour Afchine Alavi « ce massacre est d’actualité, d’autant plus que les exécutions des prisonniers politiques se poursuivent en Iran en toute impunité. Aujourd'hui encore le régime fragilisé trouve, en vain, dans les exécutions et la justification de ces crimes, le seul moyen de survivre ».
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