Un éminent avocat et un député, tous deux originaires du Royaume-Uni, ont pris part mercredi à une conférence en ligne pour discuter de la situation des droits de l’Homme en Iran particulièrement étant donné les récentes révélations sur le massacre des prisonniers politiques en 1988.
Lord Maginnis de Drumglass, membre de la Chambre des Lords du Royaume-Uni, et Malcolm Fowler, un ancien membre du Comité des droits de la Law Society d'Angleterre et du Pays de Galles, ont parlé de l'audio qui a fuité prouvant l'implication du régime des mollahs dans le massacre et ont exprimé l'espoir que le gouvernement britannique engagerait une investigation à ce propos.
Un enregistrement audio mettant en scène une réunion entre le défunt Hossein-Ali Montazeri, ancien héritier du Guide Suprême du régime, Khomeini, et des hauts représentants du régime iranien qui étaient responsables du massacre de 30.000 prisonniers politiques au cours de l'été 1988, a fuité plus tôt ce mois-ci. Les victimes du massacre étaient principalement des militants du principal groupe d'opposition, l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d'Iran (OMPI ou MEK).
Le fichier audio, qui a été publié par le site officiel de Montazeri le 9 Août, s’est répandu comme une traînée de poudre au sein de l'Iran. Il éclaire davantage sur l'exécution massive de 1988 de dissidents politiques en Iran et révèle la vraie nature du régime théocratique. Les forces de sécurité du régime ont convoqué le fils de Montazeri et lui ont ordonné de retirer le fichier du site Web.
Sur l'enregistrement, on entend Montazeri s’adresser aux hauts responsables : « A mon avis, le plus grand crime commis sous la République islamique ... pour lequel l'histoire nous condamnera, est en train d’être commis par vous. A l'avenir, vos (noms) seront gravés dans les annales de l'histoire comme ceux de criminels. »
Lord Maginnis a déclaré : « Les 3000 exécutions en Iran pendant ces trois dernières années sont en quelque sorte la continuation du massacre de 1988 ... l'exécution d'une jeune fille de 15 ans lors du massacre n’est malheureusement pas distincte, étant donné que l'exécution des mineurs a toujours qui lieu en Iran. »
Il a regretté le fait que le Royaume-Uni n'ait pas eu une politique morale réaliste envers l'Iran jusqu'à présent, mais il espère que le nouveau Premier ministre, Theresa May, adoptera une attitude plus raisonnée envers l'Iran et adoptera une politique mettant l'accent sur les violations des droits de l’Homme du régime en conformité avec la morale britannique.
Il a ajouté : « Aussi longtemps que l'Iran sera traité comme un partenaire commercial et que nous nous concentrerons sur les gains financiers, les exécutions dans ce pays continueront. La politique du Royaume-Uni doit se concentrer sur le sort du peuple iranien et renoncer pour cela aux accords commerciaux. »
M. Fowler a réprouvé le massacre comme étant une injustice aux proportions historiques et une violation flagrante du droit international. Il a souligné que les avocats ont la responsabilité d'aider à traduire les auteurs en justice, en particulier à la lumière des nouvelles révélations de Montazeri.
M. Fowler a déclaré : « Le massacre des prisonniers politiques en Iran en 1988 est inacceptable en vertu du droit international. Les prisonniers ont été exécutés pour des crimes vagues comme déclaration de guerre contre Dieu. Les procès étaient une farce, il n'y avait aucune procédure légale ... [cela] va même à l’encontre des conventions que le régime iranien a ratifiées. Nous devons intenter des poursuites pour ce crime par tous les moyens. »
Soulignant le rôle des hauts responsables iraniens tels que l’actuel Guide Suprême Ali Khamenei et l’actuel ministre de la Justice au sein du cabinet d’Hassan Rohani dans le massacre de 1988, M. Fowler a déclaré : « la responsabilité de Khamenei dans le massacre de 1988 montre le vrai caractère du régime, où les personnalités importantes sont capables d'injustice de grandes proportions ... Toutes les atrocités que les responsables du régime cachent dans le placard doivent être exposées. »
M. Fowler a déclaré : « Le gouvernement britannique doit mener une enquête sur le massacre de 1988 en Iran. [D'un point de vue judiciaire], le résultat final devrait être un renvoi de ceux qui sont responsables vers les tribunaux internationaux, et cela doit faire l’objet d’un procès, même s’il est à prévoir que certains pays du Conseil de sécurité de l'ONU causent des problèmes en opposant leur veto à de tels efforts. »
Il a ajouté : « Un acte de mise en accusation devrait être envoyé à la Cour pénale internationale à cette fin puisque la plupart des auteurs sont connus ... ce qui est arrivé durant le massacre de 1988 en Iran, était injuste hier, est injuste aujourd'hui et ne sera pas justifié. »
Faisant écho à ces remarques, Jim Fitzpatrick de la Chambre des communes britannique, a déclaré dans un message vidéo à la conférence : « Il devrait y avoir une enquête, il devrait y avoir des accusations portées. Quelqu'un doit être tenu responsable de la mort de ces personnes dont le seul crime fut d’avoir été une opposition politique à l'ayatollah Khomeini. »
Lord Maginnis a également soulevé d'autres préoccupations en ce qui concerne le régime iranien.
Il a déclaré : « L'Iran est impliqué dans des atrocités partout dans la région. [L’Iran a soutenu les procurations en Irak] a attaqué les résidents du camp Liberty avec des missiles [à plusieurs reprises] ... nous les avons laissé tomber. »
Il faisait allusion aux multiples attaques par missiles des forces terroristes alliées du régime iranien sur les membres de l'OMPI (MEK) au camp Liberty en Irak.
Il faisait allusion aux multiples attaques par missiles des forces terroristes alliées du régime iranien sur les membres de l'OMPI (MEK) au camp Liberty en Irak.
« Nous devons créer une nouvelle attitude pour aider les populations iraniennes, qui ont enduré tant de choses. Enfin de compte, il nous incombe de faire pression sur le gouvernement et le premier ministre de ne pas faire de compromis sur le sort du peuple iranien pour des gains financiers », a-t-il conclu, tout en exprimant ses préoccupations au sujet des médias ne couvrant pas le message sur le massacre des prisonniers politiques en 1988 en Iran autant qu'ils le devraient.
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