Iran : Procès d’Ahmad Montazeri sans avocat devant la Cour cléricale spéciale sur les accusations d’ « actes contre la sécurité nationale. »
Selon les rapports, Ahmad Montazeri, le fils de l’ayatollah Hossein-Ali Montazeri (ancien vice guide suprême et successeur nominé de Khomeiny à ce moment-là) a été mené devant la Cour spéciale pour les membres du clergé à Qom mercredi 19 octobre, pour avoir publié l’enregistrement audio de son père lors de la réunion du « comité de la mort », responsable du massacre de 30 000 prisonniers politiques en 1988 en Iran.
La famille de Montazeri a diffusé l’information sur la chaîne Telegram, ajoutant que la session de la Cour se tenait « à huit clos sans la présence d’un avocat de la défense ni d’un jury. » La déclaration affirme qu’Ahmad Montazeri a été accusé d’ « actes contre la sécurité nationale » et que les charges ont été lues par Ansari-Zadeh, le représentant du procureur.
La famille de l’ayatollah Montazeri a ajouté qu’Ahmad Montazeri avait démenti les accusations, mais que « sur la demande des autorités compétentes, le contenu du procès ne sera pas divulgué avant que le verdict de la Cour soit prononcé. »
Le procès a commencé à 9h et s’est terminé à 13h. La Cour spéciale pour le clergé n’existe pas dans la constitution de la République islamique, mais elle s’est occupée d’affaires d’allégations et d’offenses pendant des années. La Cour ne doit des comptes qu’au guide suprême.
En août 2016, le site officiel de l’ayatollah Montazeri a publié un enregistrement audio de feu son père, lors d’une réunion avec les membres du « comité de la mort », dont Hossein-Ali Nayeri, Morteza Eshraghi, Ebrahim Raeisi et Mostafa Pour-Mohammadi (actuel ministre de la Justice du gouvernement Rohani) qui ont passé en revue et approuvé toutes les exécutions pendant le massacre de 1988 de prisonniers politiques après la fatwa lancée par le régime du guide suprême, l’ayatollah Khomeiny. Pendant cette réunion, l’ayatollah Montazeri décrit les exécutions collectives de prisonniers politiques comme « les plus grands crimes commis sous la République islamique » et leur fait savoir qu’à l’avenir, on se souviendra d’eux comme des criminels.
La publication de cet enregistrement a rencontré de vives réactions en Iran et en dehors du pays. La plupart des membres des autorités et des personnages publics de la République islamique des factions conservatrice comme celles des réformistes, qui ont pris position sur cette affaire, ont défendu la décision de Khomeiny de faire exécuter collectivement les prisonniers en 1988. Cependant, des personnes comme Ali Motahari ont demandé pardon pour les responsables de ce crime.
L’organisation des moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI ou MEK), dont les membres et ses soutiens sont les principales victimes de ce massacre, a demandé une fois de plus la justice et un procès pour les dirigeants de la République islamique pour « crime contre l’humanité. »
De plus, 100 civils iraniens, universitaires et militants des droits de l’Homme vivant à l’étranger ont demandé dans une lettre au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU et à la Cour pénale internationale de reconnaître le massacre de 1988des prisonniers politiques comme « crime contre l’humanité. »
Lors des exécutions collectives de prisonniers politiques pendant l’été 1988 en Iran, plusieurs milliers de membres et de soutiens de l’OMPI et d’autres groupes d’opposition ont été exécutés par le régime iranien en quelques mois.
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