samedi 29 octobre 2016

« Ne pas oublier », un autre regard sur le tourisme en Iran

  Concernant le tourisme en Iran on assiste depuis quelques temps à une sorte d’euphorie : les reportages télévisés, les publicités, les voyages organisés, les clips, les témoignages se multiplient pour ventre les beautés magnifiques de ce pays millénaire. Jusque-là rien de mal.

Le problème c’est que dans les ustensiles mis en vitrine, aucune trace de la nature criminelle et cruelle de la théocratie qui sévit en Iran, aucune allusion aux violations terribles des droits de l’Homme, ni sur l’apartheid sexuel exercé contre les femmes, ou la pauvreté et en général le mal-vivre des Iraniens. Les aspects tyranniques du régime sont éclipsés dans ces présentations glamours. Pour des raisons souvent commerciales, afin d’augmenter le nombre de clientèles, une confusion est maintenue volontairement entre le peuple iranien, son hospitalité légendaire et le régime des mollahs qui opprime chaque jour les Iraniens.
Un jeune cinéaste vient de mettre en ligne depuis quelques jours un clip prenant le contre pieds de l’image incomplète présentée de ce pays. Voulant rester dans l’anonymat, Il explique lui-même sa démarche : « Je suis sensible à la cause et à l’avenir du peuple iranien. J’ai décidé de mettre mon art à son service pour dénoncer par l’humour et l’ironie le double jeu d’un gouvernement qui trompe le monde entier sur sa prétendue modération et bafoue chaque jour les droits de l’Homme. »
En quelques secondes ce regard humoristiques n’oublie aucun aspect : l’environnement, la répression des femmes, les châtiments cruels en publics, les pendaisons, les mariages forcés de petites filles, l’interdiction des paraboles et des réseaux sociaux…puis une longue liste des tristes records du régime en ces matières.
A propos du tourisme, une information qui ne risque pas d’être relatée par les médias qui habituellement font l’éloge des mollahs et de leurs représentants, c’est l’annulation des visites guidées des touristes, fin octobre, pour du site antique de Pasargades où se trouve le mausolée de Cyrus le Grand. Durant la période de l’anniversaire de la naissance de celui qui a promulgué la première chartre des droits de l’homme dans le monde, les autorités ont interdits les visites. Et pourtant dans la matinée du vendredi 28 octobre, des milliers d’Iraniens ont bravé l’interdit et sont venues de diverses villes d’Iran, pour lancer des slogans hostiles au régime. Cette manifestation sur la tombe de Cyrus le Grand à Pasargades (près de Chiraz dans le sud) a largement été relatée par les réseaux sociaux.
Les manifestants scandaient : « pas de liberté de pensée avec les barbes et les poils ». Ils ont lancé des slogans contre le pouvoir comme « le règne des mollahs signifie seulement l’injustice et la guerre». Dénonçant les ingérences bellicistes du régime dans la région, ils ont lancé également : « Ni Gaza, ni Liban, je sacrifie ma vie pour l’Iran ».
Un signe avant-coureur de l’état d’esprit des Iraniens qui profitent de la moindre occasion pour exprimer leurs dégoûts du régime des mollahs et mettent en avant les valeurs d’humanisme et de respect des droits de l’homme à l’antipode de la théocratie criminelle qui sévit dans leur pays. Le régime craint que ce genre de manifestations se développent pour entrainer une insurrection bien plus large encore que la révolte de 2009 qui a ébranlé le régime.

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