Dans une conférence de presse au parlement canadien le 6 octobre, les membres du parlement, les représentants de la communauté irano-canadienne, et des témoins oculaires du massacre de 1988 ont exhorté le gouvernement du Canada à mettre en œuvre une motion adoptée par le parlement en 2013.
Ce document a condamné le massacre des prisonniers politiques et exprimé de la solidarité à l’égard des prisonniers politiques détenus dans les prisons iraniennes aujourd’hui. Aussi, depuis 2003, le Canada a sponsorisé une résolution des Nations Unies dénonçant les violations permanentes des droits de l’homme en Iran.La conférence de presse du 6 octobre a exhorté le gouvernement canadien à mentionner le massacre de 1988 dans la résolution de cette année.
Les intervenants ont appelé le gouvernement canadien à jouer un rôle prépondérant en exigeant une commission d’enquête de l’ONU sur ce crime contre l’humanité, envoyant ainsi un message clair que l’Iran affronte les conséquences de ses violations des droits de l’homme.
A l’été de 1988, sur la base d’une fatwa décrétée par le fondateur de la République islamique, l’Ayatollah Khomeini, environ 30.000 prisonniers politiques ont été massacrés en l’espace de quelques mois et secrètement enterrés dans des fosses communes. La grande majorité d’eux était affiliée à l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran, qui demeure le principal mouvement d’opposition à ce jour.
En août 2016, un fichier audio de l’Ayatollah Hossein-Ali Montazeri alors héritier de Khomeini en qualité de Guide Suprême, parlant du massacre a émergé, ce qui a provoqué une crise à Téhéran. Dans l’enregistrement, daté du 15 août 1988, on peut entendre Montazeri critiquer sévèrement les membres du « Comité de la mort » de Téhéran qui avaient été désignés par Khomeini.
Shahram Golestaneh, porte-parole de l’Association pour l’Iran Démocratique a fourni de nouveaux détails au sujet de douzaines de responsables impliqués dans le massacre et sur quelques fosses communes où les victimes ont été enterrées.
En août 2016, un fichier audio de l’Ayatollah Hossein-Ali Montazeri alors héritier de Khomeini en qualité de Guide Suprême, parlant du massacre a émergé, ce qui a provoqué une crise à Téhéran. Dans l’enregistrement, daté du 15 août 1988, on peut entendre Montazeri critiquer sévèrement les membres du « Comité de la mort » de Téhéran qui avaient été désignés par Khomeini.
Shahram Golestaneh, porte-parole de l’Association pour l’Iran Démocratique a fourni de nouveaux détails au sujet de douzaines de responsables impliqués dans le massacre et sur quelques fosses communes où les victimes ont été enterrées.
Selon Golestaneh, « De nombreux fonctionnaires qui ont été responsables de ce crime contre l’humanité sont à la tête des institutions importantes iraniennes. Selon le rapport du Secrétaire général des Nations Unies en septembre, près de 1000 exécutions ont été enregistrées en Iran en 2015, le plus haut score dans les deux dernières décennies. Les mêmes personnes qui ont perpétré le massacre de 1988 continuent leurs crimes en toute impunité. »
Il a ajouté : « Selon les informations compilées par le Conseil National de la Résistance iranienne (CNRI) de sources iranienne, la plupart des institutions du régime iranien sont dirigées par les auteurs du massacre de 1988. Ces dernières semaines, environ 60 des plus hauts fonctionnaires responsables de ce massacre, dont les noms ont été gardés secrets pendant presque trois décennies ont été identifiés. Ces individus étaient membres des « Comités de la mort » à Téhéran et dans 10 autres provinces iraniennes. »
Golestaneh a dévoilé les détails au sujet de 8 fosses communes qui n’ont jamais été révélés avant. Ces fosses communes sont à Mashhad (au nord-est de l’Iran), Zanjan (au nord-ouest de l’Iran), à Kermanshah (à l’ouest de l’Iran), à Sume'e Sara (au nord de l’Iran), à Tonekabon (au nord de l’Iran – deux nouvelles fosses communes ont été trouvées là), Dezful (au sud-ouest de l’Iran), et à Bandar-e Gaz (au nord de l’Iran).
Candice Bergen, ancienne ministre d’Etat canadienne et ancienne députée conservatrice, a rappelé l’épouvantable situation des droits de l’homme en Iran, notamment la répression des femmes, comme décrit dans le récent rapport du Secrétaire général des Nations Unies. Elle a rejeté l’idée d’une modération éventuelle sous le président iranien Hassan Rohani et a déclaré que les mêmes fonctionnaires qui sont responsables des mesures répressives actuelles avaient été impliqués dans le massacre de 1988 et représentent à la fois la ligne dure et la faction « modérée » du régime. Elle s’est jointe à ses collègues en demandant au gouvernement canadien de mettre en œuvre la motion de 2013 et de demander une enquête de l’ONU.
Michael Cooper, un membre du parlement d’Edmonton, a réitéré que le régime iranien a exécuté dans le massacre de 1988 des enfants qui n’avaient que 15 ans. Il a déclaré qu’il était du côté de la communauté irano-canadienne lors des hommages aux 30.000 prisonniers politiques assassinés collectivement en 1988. Il a expliqué en détail le rôle du régime iranien dans la guerre en Syrie, dans les violations des droits de l’homme à l’intérieur de l’Iran, et dans le financement de groupes terroristes comme le Hezbollah. Il a déclaré que si le massacre de 1988 nous a appris une chose, c’est que le régime iranien est tout sauf normal.
James Bezan, une voix influente au parlement canadien sur les droits de l’homme, a utilisé la conférence de presse pour louer la motion de 2013 adoptée par le parlement. Bezan a appelé à une fin de l’impunité et a exhorté le gouvernement canadien à mettre en œuvre la motion et à demander aux Nations Unies de conduire une enquête sur ce crime odieux.
David Kilgour, Président des Amis Canadiens d’un Iran Démocratique, a souligné le rôle prépondérant que le Canada peut jouer dans le domaine des droits de l’homme. Il a cité l’exemple de l’Afrique du Sud sous l’Apartheid, lorsque le Canada a montré la voie pour changer le statu quo. En tant qu’ancien juriste, il a déclaré que l’impunité devrait disparaître et que le Canada devrait défendre la responsabilité et l’Etat de droit dans le cas de ce crime contre l’humanité.
Ahmad Hassani a fait part de l’exécution de son frère, Mahmoud Hassani, dans le cadre des 30.000 prisonniers politiques assassinés collectivement en 1988. Il a dit qu’à ce jour, le régime n’a fourni aucun détail au sujet du lieu où son corps a été enterré. M. Mehdi Garmroudi, qui avait également perdu son frère dans le massacre de 1988, a apporté son récit de témoin.
Amis Canadiens d’un Iran Démocratique
6 Octobre 2016
6 Octobre 2016
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