The Media Express - Publié le 4 mai 2017 par Sara Diamond - Au cours des cinq dernières années, la communauté internationale a sans cesse renouvelé les appels à l’adresse de l'Iran pour instituer un moratoire sur toutes les exécutions dans le pays. Les condamnations ont été mises en causes sur la base de procès défectueux, du manque de représentation juridique et des confessions obtenus sous la contrainte ou la torture pure et simple.
Les personnes qui sont reconnues coupables d'infractions liées à la drogue courent également le risque d’être condamnés à la peine de mort, malgré le fait que ces infractions ne répondent pas aux normes internationales en matière de peine de mort.
« Les responsables iraniens devraient mettre fin à toutes les exécutions et interdire l'utilisation de la peine de mort pour les délinquants coupables d’une infraction liée à la drogue, laquelle ne respecte pas les normes juridiques internationales », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice du Moyen-Orient à Human Rights Watch en janvier 2017. « Remplir les prisons avec des délinquants et se précipiter pour les envoyer dans couloir de la mort en l’absence de procédure régulière dans des procès très imparfaits empirera simplement le problème de la justice iranienne, en ne faisant rien pour résoudre le problème de la drogue en Iran ».
L'Iran a exécuté des centaines de personnes en 2016, dont la majorité d'entre elles pour des infractions liées à la drogue. Leur loi sur les drogues prévoit la peine de mort pour le trafic, la possession ou le commerce d'un peu moins de 30 grammes de drogue de synthèse ou de ses dérivés chimiques.
« La peine de mort est un châtiment cruel, inhumain et dégradant qui viole le droit à la vie. Son utilisation est répugnante en toute circonstance, mais commettre ces exécutions serait particulièrement tragique, compte tenu des débats en cours au parlement iranien qui pourraient aboutir à l'abolition de la peine de mort pour les infractions non violentes liées à la drogue », a déclaré Phillip Luther, Directeur de la recherche et de la défense des droits pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Amnesty International.
Ce n'est qu'un exemple des personnes qui reçoivent la peine de mort. L’autre catégorie de personnes visées par la peine de mort sont les mineurs délinquants condamnés à mort pour des crimes commis alors qu'ils étaient mineurs.
Pourtant, ces exécutions continuent en Iran. Juste cette semaine, un homme de 21 ans a été pendu en public pour avoir tué un autre homme au cours d’une bagarre. Un autre prisonnier a été pendu sur des accusations liées à la drogue dans la prison de Borojerd. Il était le mari et le père de deux enfants. Il s’appelait Saied Papizadeh, il a passé 6 années en prison avant d’être exécuté.
Encore un autre prisonnier a été pendu dans la prison de Parsilon après avoir été condamné sur des accusations liées à la drogue. Il a passé trois ans, enfermé, avant son exécution.
Pour ceux qui n'ont pas encore été exécutés, les groupes de défense des droits de l'homme font des demandes urgentes auprès de la communauté internationale, dans l'espoir de faire pression sur l'Iran pour stopper ou commuer les peines. Un de ces individus est Peyman Barandah, âgé de 15 ans au moment de son arrestation. Il doit être exécuté, demain, le 10 mai. En août 2012, il a été condamné à mort par la branche 5 du tribunal pénal de la province de Fars pour le meurtre à l’arme blanche d'un adolescent lors d'un combat en juin 2010. Barandah a maintes fois maintenu son innocence affirmant que c’est un autre adolescent qui participait au combat qui a infligé le coup fatal. Sa peine de mort a été confirmée par la branche 6 de la Cour suprême en septembre 2013.
Ce n'est qu'un exemple parmi des centaines qui illustre le système de justice pour les mineurs en Iran. Pour ceux qui entrent en contact avec le pouvoir judiciaire de l'Iran, ils ont peu de chances de bénéficier d'un procès équitable et la probabilité d'une sentence qui défie les traités et les lois internationaux.
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