jeudi 23 novembre 2017

Iran : Dans quels domaines le régime s'oppose-t-il aux droits des femmes ?

 Chaque année, la journée du 25 novembre nous rappelle que nous avons encore beaucoup à faire pour atteindre la parité entre les sexes. Il existe encore de nombreux pays dans le monde où les femmes ne peuvent exercer pleinement le droit de forger leur propre destin.
La violence contre les femmes est un autre vestige détestable des sociétés essentiellement patriarcales héritées par notre génération.

Il peut sembler que nous avons parcouru un long chemin depuis l'âge des ténèbres, mais il y a encore quelques pays dans le monde qui ont fait peu de progrès en accordant des droits égaux aux femmes et aux hommes. Il y a même un pays où la misogynie est de rigueur et où les femmes n'ont aucun droit légal.
Cela peut choquer beaucoup de monde, mais l'Iran continue de fonctionner de cette façon. Le régime iranien peut maintenir des prétextes en public sur des questions liées aux droits des femmes, mais dans la pratique, les femmes restent des citoyens laissés au second plan dans ce pays.

Traitement inhumain des femmes
Il n'est pas difficile de prouver que les théocrates iraniens sont opposés à l'idée de l'égalité des sexes. Selon le Guide suprême iranien, Ali Khamenei : « L'égalité des sexes est un « complot sioniste » visant à corrompre le rôle des femmes dans la société ». Dans la version iranienne de la loi religieuse, les femmes sont considérées comme une propriété.
Leur héritage correspond à la moitié de ce que les hommes reçoivent et les femmes ne sont pas autorisées à quitter le pays sans le consentement de leur mari. Elles sont également contraintes d'observer un code vestimentaire très strict. Il y a plusieurs mesures de sécurité en place en Iran pour imposer ces lois. La plus répressive est l'infâme « police de la moralité » qui parcourt les villes en arrêtant les jeunes femmes qui ne respectent pas le code vestimentaire.
Il y a des vidéos horribles sur YouTube et d'autres médias sociaux montrant de quelle manière les femmes sont traitées en Iran pour ce qu'elles portent. Dans un incident récent, une jeune fille de 14 ans a été battue et détenue pour avoir porté un jeans déchiré en Iran (l'un des nombreux cas de la brutalité policière contre des femmes). Après son arrestation par l'unité des Pasdarans, elle a déclaré : « Je porte toujours les contusions subies à cause de leurs coups sur le visage ... mes côtes me font encore mal ».
Les femmes en Iran n’ont également pas le droit d'entrer dans les stades sportifs. Dans une affaire récemment rapportée par Human Rights Watch (HRW), une femme nommée Mina a tenté de passer sous le radar des forces de sécurité pour assister à un match de volleyball en 2016. Malgré sa tentative de regarder le match depuis le toit d'un café près d'un stade de volley-ball, elle et quelques autres femmes ont été capturées par les Pasdarans et elles ont été expulsées de leur point d’onservation.
Indépendamment de leur position dans la société, les femmes en Iran n'ont pas le droit de voyager sans le consentement de leur mari ou de leur père. Hassan Rohani et son prédécesseur Mahmoud Ahmadinejad avaient déjà fait des fausses promesses de donner plus de droits aux femmes afin de recueillir leurs voix. En mai de cette année, Rohani avait promis qu'il pourrait nommer une femme dans son cabinet. Mais peu de temps après sa fausse élection, il n'a inclus aucune femme dans son cabinet.
Les femmes en Iran sont légalement tenues de porter un hijab en public et cette loi est strictement appliquée par la police de la moralité.

Les femmes iraniennes défient la répression
Cependant, les femmes iraniennes saisissent toutes les occasions de montrer leur résistance contre les mauvais traitements qu’elles subissent de la part du régime. Après la fatwa ridicule de Khamenei interdisant aux femmes de faire de la bicyclette en public l'année dernière, les femmes iraniennes sont apparues en masse sur leurs vélos en signe de défi. Selon les médias officiels, M. Khamenei a publié un décret le 10 septembre 2016 dans lequel il a déclaré : « Faire du vélo attire souvent l'attention des hommes et expose la société à la corruption, et comme cela contrevient à la chasteté des femmes, ça doit être abandonné ».
Depuis le premier jour de l'installation du régime, les femmes iraniennes ont résisté à leurs tentatives d'oppression. Au bon vieux temps, l'Iran, comme d'autres pays du Moyen-Orient, pouvait à peine imaginer un rôle pour les femmes, à part rester à la maison et s'occuper des enfants.Une femme a pris les devants dans cette lutte pour la liberté qui ne consistait plus seulement à libérer les femmes iraniennes mais toute la société iranienne, prise en otage par le régime. Maryam Radjavi, présidente du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), une femme éduquée, a fait l'impossible et elle a instillé à des milliers de femmes et d’hommes iraniens l'idée que tous les citoyens du pays peuvent lutter pour une cause commune : la liberté.
 Elle a prouvé à travers son rôle de leader que la même femme démunie et défavorisée n'est pas différente de son homologue masculin dans la lutte pour une société libre et démocratique. Elle a bâti un plan en 10 points pour construire un meilleur Iran, dans lequel les femmes sont considérées comme entièrement égales aux hommes dans toutes les sphères de l'activité sociale.
Il n'y aurait aucune limite pour les femmes dans ce nouvel Iran. Remplir les plus hautes positions politiques ne sera plus seulement un rêve pour les femmes. Les Moudjahidine du peuple d’Iran (MEK) - le plus grand groupe d'opposition iranien et membre du CNRI - suit ses enseignements depuis des années et il est maintenant dirigé par elle.
La violence contre les femmes en Iran est institutionnalisée simplement parce que la moitié de la société est considérée comme infirme et a besoin d'être guidée par des hommes ; que ce soit le chef masculin de la famille ou les hommes dans l'état lui-même. Ainsi, le statut des femmes ne changera jamais en Iran tant que le régime actuel sera au pouvoir.
 Reza Shafiee (@shafiee_shafiee) est membre du Comité des affaires étrangères du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI).
 Source : Al Arabiya, 21 novembre 2017

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