Le compagnon de cellule d’un jeune prisonnier politique qui a été tué la semaine dernière dans la prison Fashafuyeh de Téhéran a déclaré dans une lettre écrite depuis la prison que l’activiste d’Internet avait été assassiné sur ordre des responsables pénitentiaires. Alireza Shir Mohammad Ali, 21 ans, a été poignardé à mort par deux prisonniers, le 10 juin.
Le prisonnier politique a été condamné à huit ans de prison pour « blasphème », « insulte au fondateur de la République islamique », « insulte du Guide suprême » et « propagande contre le régime ».
Shir Mohammad Ali a été arrêté le 15 juillet 2018 en raison de ses activités sur Internet. Selon son avocat, il devait comparaître devant le tribunal pour faire appel de sa peine, le 9 juillet. Selon sa mère, le juge avait fixé une caution de 80 millions de tomans (16 770 € environ) pour la libération de son fils. Un montant qu'elle n’avait pas les moyens de payer.
Alireza Shir Mohammad Ali avait entamé une grève de la faim avec un autre prisonnier politique, Barzan Mohammadi, arrêté lors des manifestations d'août 2017 à Téhéran. Ils protestaient contre leur « manque de sécurité » à la prison de Fashafuyeh.
Dans une lettre du mois de mars, Alireza a écrit à propos de sa grève de la faim : « Vivre dans la crasse du Grand Pénitencier de Téhéran est indigne de nous ».
Des rapports indiquent que la mère d’Alireza, Mahnaz Sarabi, s’est rendue au bureau du procureur aujourd’hui pour enquêter sur le meurtre de son fils.
Mme Sarabi a déclaré au juge que sa plainte ne se limitait pas aux deux personnes accusées de meurtre mais visait également les autorités pénitentiaires. Elle a également demandé une enquête sur les raisons pour lesquelles son fils avait été tué.
Elle pense que les responsables de la prison sont à l’origine du meurtre de son fils.
Une semaine après le meurtre, Barzan Mohammadi, le compagnon de cellule de Shir Mohammad Ali, a écrit une lettre depuis la prison révélant la vérité sur le décès de l'activiste d’Internet emprisonné.
« Mohammad Reza Khalilzadeh, l'assassin et son complice, sont dans le couloir de la mort depuis plusieurs années, pour plusieurs accusations, dont deux meurtres, l’un dans la prison de Rajaï Chahr et l’autre à l'extérieur de la prison, ainsi que pour des enlèvements », a écrit Mohammadi.
Dans sa lettre, le prisonnier politique expliquait comment les deux criminels avaient été autorisés à pénétrer dans leur cellule et comment ils les ont constamment menacés de meurtre.
« Ils ont dit : nous devons assassiner l'un de vous pour pouvoir être transférés à la prison de RajaÏ Chahr », a-t-il écrit.
Mohammadi a déclaré que les responsables de la prison étaient parfaitement au courant de leurs menaces mais n'avaient rien fait pour empêcher le meurtre.
« Je suis très surpris que ces deux-là aient choisi d’assassiner Alireza. C'était inattendu car Alireza les avait aidés dans le passé », a-t-il conclu.
Le régime iranien a également eu recours par le passé à des criminels pour assassiner des prisonniers politiques et non politiques.
Source : Iran News Wire
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