L'arrestation violente d'une adolescente à Téhéran cette semaine, pour n'avoir rien fait de plus que jouer dans le parc avec ses amis, a provoqué un tollé public en Iran.
Dans un clip vidéo qui est largement diffusé sur les médias sociaux, un agent en civil des forces de sécurité de l'État s'empare d'une jeune femme, âgée de 15 ou 16 ans, et la pousse violemment dans une voiture de police. Le conducteur et tous les autres agents des environs étaient en civile.
Au total, cinq jeunes femmes et jeunes hommes ont été arrêtés par des agents en civil dans un parc de Téhéran-pars le 22 juin pour avoir simplement joué avec des pistolets à eau, selon des témoins oculaires.
Le lundi 24 juin, Hossein Rahimi, chef de la police de Téhéran, a déclaré aux journalistes que les cinq jeunes avaient été arrêtés et accusés de « refus d'obéir aux ordres de la police, de violation des normes sociales, de heurt avec des agents de police et aussi de non-port du voile ».
Les jeunes sont encore en garde à vue, mais on peut se demander comment ils pourraient être accusés de refus de se conformer aux ordres de la police ou de résister à des agents de police si ces derniers n'étaient pas en uniforme. Et c’est sans tenir compte des accusations grossières de « non-port du voile » ou de « violation des normes sociales », qui sont spécifiquement conçues pour réprimer le peuple iranien.
Cette arrestation violente avait suscité l'indignation du peuple iranien à tel point que même une agence de presse officielle avait publié une condamnation d'un observateur des maux sociaux.
Ce dernier a déclaré : « Ce type de comportement n'est ni punitif, ni humanitaire, ni islamique. Nous avons des lois. La loi ne permet à personne d'agir comme bon lui semble. En même temps, nous avons des policières. Dans de tels cas, où les femmes sont impliquées, les femmes policières doivent agir et parler. »
Le tollé général a même poussé le commandant des Forces de sécurité de l'État de Téhéran à ordonner le renvoi et la détention des deux agents de police directement impliqués dans l'arrestation, quelques heures à peine après la diffusion de la nouvelle. Cependant, il est revenu sur cet ordre le mardi 25 juin, affirmant qu'il le reportait jusqu'à la « conclusion des enquêtes », ce qui sonne comme un code pour « jusqu'à ce que tout cela s'apaise ».
Dans le même ordre d'idées, une autre vidéo diffusée sur les médias sociaux montre une jeune femme en sanglots qui a été battue par des agents des forces de sécurité de l'État dans une station de métro de Téhéran pour mauvais port du voile.
Il semblerait que le régime cherche à stationner des patrouilles dans les zones de loisirs dans les jours à venir pour surveiller le respect par les femmes du port du voile obligatoire et donner des avertissements verbaux, mais il semble clair que cela pourrait bien se transformer en avertissements physiques.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire