Par Hamideh Taati
Des rapports récents indiquent que plusieurs militantes iraniennes sont détenues dans des conditions épouvantables depuis les manifestations de la fête du travail au début du mois dernier, quand plusieurs militantes ont été arrêtées devant le Majlis (Parlement des mollahs). Trois d'entre elles sont Neda Naji, Marzieh Amiri et Atefeh Rangriz et ont été maltraitées et torturées par des agents de sécurité.
Les mandats autorisant les agents à garder Naji et Amiri en détention ont été prolongés d'un mois. Amiri a été conduite dans la sinistre prison d'Evine à Téhéran, où elle est détenue dans le quartier général. Naji est maintenant en isolement cellulaire après avoir subi des interrogatoires rudes et violents.
Le mandat de détention de Rangriz a maintenant été converti en caution, mais les responsables pénitentiaires ne permettront pas sa libération. Ils ont fait traîner les choses en longueur, prétendant qu'il y a maintenant une nouvelle accusation contre elle. Après avoir également subi des interrogatoires, elle a été renvoyée à la prison pour femmes de Shahr-e Ray à Varamin.
La prison d'Evin abrite actuellement un grand nombre de militants, dont de nombreuses femmes. Elle est très connue pour les violations des droits humains qui s'y produisent, en particulier contre les dissidents politiques. Les minorités ethniques et religieuses sont également incarcérées, tout comme les étrangers qui ont été arrêtés dans le pays.
Les conditions sont épouvantables en termes d’hygiène et de sécurité. Plusieurs personnes sont entassées dans des endroits exigus et où la ventilation est limitée. Plusieurs parmi eux se voient refuser l'accès aux médicaments essentiels. Les mauvais traitements infligés aux détenus dans les prisons du pays sont également courants.
Un membre du comité de rédaction du magazine GAM, Sanaz Allahyari, est en prison depuis cinq mois. Elle a été malade, mais on lui refuse des soins et des traitements médicaux. A ce jour, elle a perdu environ 10 kilos et est faible et chancelante. Son état se détériore de jour en jour. Allahyari a été arrêtée chez son père en ville avant d'être emmenée dans un lieu inconnu. Les responsables de la prison n'ont pas tenu compte des requêtes de sa famille qui demande à l’emmener à l'hôpital afin qu’elle y reçoive les traitements adéquats.
Au cours des dernières décennies, sous le régime théocratique, le traitement des femmes a été très injuste. L'égalité des femmes en Iran se classe au bas de l'indice de la Banque mondiale. Les femmes sont nettement moins payées que les hommes et elles sont particulièrement ciblés par le régime des mollahs. L'une des raisons en est que le régime est très conscient de la force des femmes dans le pays, surtout lorsqu'il est question du mouvement d'opposition dirigé par des femmes. L'opposition valorise la position des femmes dans la société et dans la direction politique du pays. L'égalité figure en tête de sa liste de priorités.
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