mardi 25 juin 2019

Le président de la FIFA annonce que l'Iran doit prendre des « mesures concrètes » pour autoriser la présence des femmes dans les stades


Iran et FIFA- Dans une lettre adressée au dirigeant de la Fédération de football de la République islamique d'Iran (FFIRI), Mehdi Taj, le président de la FIFA a fixé le 15 juillet 2019, date limite pour que Taj l'informe des « mesures concrètes » à prendre par le gouvernement iranien, pour lever l’interdiction de présence des femmes dans les stades, en septembre de cette année.

« … Je vous serais très reconnaissant de bien vouloir informer la FIFA, le plus tôt possible mais au plus tard le 15 juillet 2019, des mesures concrètes que la FFIRI et les autorités de l'État iranien vont maintenant prendre afin de s’assurer que toutes les femmes iraniennes et étrangères, qui le souhaitent, seront autorisées à acheter des billets et assister aux matches de qualification pour la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022, qui débutera en septembre 2019 », a écrit le président de la FIFA, Gianni Infantino, dans une lettre datée du 18 juin 2019, obtenue par le Centre pour les droits de l'homme en Iran (CDHI).
« Alors que nous sommes conscients des défis et des sensibilités culturelles, nous devons simplement continuer à progresser ici, non seulement parce que nous le devons aux femmes du monde entier, mais aussi parce que nous avons la responsabilité de le faire, conformément aux principes les plus fondamentaux énoncés dans les Statuts de la FIFA », a-t-il ajouté.
Infantino n'a pas précisé ce qui se passerait si l'Iran ne répondait pas d’ici septembre.
L’Iran est le seul pays au monde qui interdit aux femmes de fréquenter les stades de sport. La politique officieuse est soutenue par les conservateurs religieux et les extrémistes politiques en Iran depuis 1980, un an après la création de la République islamique.
L’interdiction, qui a parfois été assouplie mais jamais totalement levée, constitue une violation des règles de la FIFA pour des équipes qui participent à des manifestations internationales de football. L'article 4 de ses statuts stipule que toute forme de discrimination à l'égard d'un groupe de personnes est « strictement interdite et passible de la suspension ou de l'expulsion ».
Les militantes des droits des femmes en Iran et à l’étranger demandent depuis longtemps au gouvernement iranien de lever cette interdiction discriminatoire et elles ont été victimes de harcèlement et d’arrestations pour avoir manifesté pacifiquement contre elle.
En juin 2019, un nombre indéterminé de femmes ont été empêchées d’entrer dans le stade Azadi pour assister à un match entre des équipes masculines, iranienne et syrienne. Des témoins ont déclaré au CDHI que certaines de ces femmes avaient été agressées physiquement par les forces de la sécurité.
En mars 2018, 35 femmes ont été arrêtées devant le stade Azadi pour avoir tenté d'assister à un match entre deux équipes iraniennes, en présence du président de la FIFA, Infantino et du président Hassan Rouhani.
Alors que les célébrités dans le pays sont souvent réticentes à dénoncer des problèmes politiques sensibles dans le pays en raison de la menace d'arrestation et d'emprisonnement, le joueur de football de l'équipe nationale iranienne, Hossein Mahini, a tweeté son soutien à la campagne « Laissez les femmes entrer » (Let Women In).
« Dans l’espoir du jour où la moitié d’Azadi (le stade de Téhéran) sera à vous », a tweeté Mahini, membre de l’équipe iranienne Melli.
En novembre 2018, le Conseil consultatif des droits humains de la FIFA a publié un document dans lequel il était recommandé que la FIFA « précise explicitement le calendrier dans lequel elle s'attend à ce que son association membre (l’Iran) s’aligne sur les attentes de la FIFA en matière de droits humains et des sanctions prévues, le cas échéant, y compris en vertu des Statuts, du Code disciplinaire et du Code d'éthique de la FIFA ».
La campagne Open Stadiums, qui se décrit comme un « mouvement de femmes iraniennes qui cherchent à mettre fin à la discrimination et à laisser les femmes entrer dans les stades », a salué les recommandations du conseil d’administration sur « l’Iran » comme une « grande réussite pour les iraniennes, fans de football, qui ont lutté pour leur droit d'entrer dans les stades depuis plus de 13 ans ».
Source : Le Centre pour les droits de l’homme en Iran

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