CNRI Femmes – Najafi est née en 1963 dans la ville de Racht en Iran. En 1979, à l’époque de la révolution antimonarchique, elle avait à peine 15 ans. Elle est entrée dans l’arène politique à dix-sept ans, alors qu’elle étudiait à l’Ecole de génie mécanique. Pouran a été emprisonnée pendant 5 ans dans les prisons médiévales de Khomeiny pour avoir été sympathisante de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK). A sa libération en 1987, elle a rejoint la Résistance plus déterminée que jamais. Pouran, une femme iranienne courageuse et exemplaire, a été tuée le 9 février 2013 lors d’une attaque de missiles des mercenaires des mollahs sur le camp Liberty en Irak. Dans son livre intitulé « L’envol des compatriotes », Pouran écrit : « Etre une femme et une militante politique est quelque chose qui n’était pas toléré par les mollahs… Les femmes sont confrontées à une oppression deux fois plus dure que celle des hommes dans ce système, mais je n’ai toujours pas trouvé les mots pour exprimer l’ampleur exacte de ce à quoi les femmes et les filles sont soumises dans le cadre du système clérical ». Dans son livre, Pouran souligne l’ampleur de la répression à l’encontre des filles et des femmes engagées dans des activités politiques. Elle écrit qu’après deux ans et demi d’activité politique en 1981, « lorsque je vendais des journaux, ils [agents du régime] essayaient de m’arracher mon foulard et m’insultaient régulièrement. Je me suis toujours demandé pourquoi ils sont si sensibles au phénomène des filles qui sont politiquement actives et pourquoi ils ne peuvent pas tolérer les partisans de l’OMPI ».
Arrestation et emprisonnement
Pouran Najafi a été arrêtée par les gardiens de la révolution en août 1981 et soumises à des tortures physiques et psychologiques des plus violentes. Au cours de son procès, le juge de la charia lui avait dit « tu es condamnée à mort ». Pouran avait protesté et déclaré : « Comment des gens qui prétendent être des défenseurs de l’islam et de la Révolution peuvent-ils frapper des femmes et des filles sans défense dans les rues ? C’est cela votre islam et votre charia ? » En entendant cela, le juge de la charia avait enlevé sa chaussure et la lui avait jetée à la tête en criant : « qu’on l’exécute ! »
Forcer les prisonniers à renoncer et à se soumettre
Le directeur et le personnel de la prison voulaient que Pouran et le reste des prisonniers renoncent et se soumettent à n’importe quel prix ; à cet égard, Pouran a écrit : « On nous donnait 10 minutes par jour pour aller aux toilettes, nous laver et laver notre linge. Ils utilisaient toutes sortes d’excuses pour nous punir. Ils réduisaient le temps des toilettes à 2 minutes par jour et toute personne qui ne pouvait pas finir dans le temps imparti était punie. Ils nous interdisaient de nous laver et, par manque d’hygiène, les prisonniers souffraient de la galle ». Les gardiennes avaient l’habitude de dire : « Nous vous rendons la vie dure, mais vous ne vous y conformez pas. » Nous n’avons jamais renoncé et nous ne nous sommes jamais soumises ».
Liberté
La condamnation à mort de Pouran Najafi a été commuée à cinq ans de prison en raison du climat et des bouleversements politiques de l’époque. Elle a passé ces cinq années dans les prisons de Racht, Roudbar, Evine et Ghezel-Hesar à Téhéran pour finalement être libérée en août 1986, après avoir accumulé beaucoup d’expérience. Pouran a rassemblé toutes ses expériences dans un livre intitulé « L’envol des compatriotes ». Ce livre est un recueil brillant de souvenirs d’une femme courageuse qui présente un éclairage nouveau de la misogynie des mollahs dans les prisons médiévales.
Immédiatement après sa libération, Pouran Najafi a rejoint l’OMPI à la cité d’Achraf et pendant ses 25 années de lutte ininterrompue, elle a incarné un nouveau visage de la résistante iranienne. Une femme engagée dans la lutte contre la dictature dès son adolescence et qui a consacré toute sa vie et son énergie à la cause de la libération et du bonheur des Iraniennes et de la liberté de son peuple. Pouran a passé 25 ans à Achraf et au camp Liberty, durant lesquels elle a été un exemple de force et de confiance contre toute adversité. Les dix dernières années à Achraf et à Liberty, le blocus et les terribles conditions dans ce camp n’ont pas pu effacer son sourire. Le 9 février 2013, Pouran Najafi a été tuée lors d’une attaque à la roquette des mercenaires du régime iranien sur le camp Liberty
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