La prisonnière politique Maryam Akbari Monfared est privée de visites familiales depuis trois semaines.
Maryam Akbari Monfared est détenue dans le quartier des femmes de la prison d'Evine. Selon le règlement pénitentiaire, si une détenue commet une infraction, elle doit d'abord être entendue par le comité de discipline, puis un verdict est prononcé. Mais Mme Akbari a été punie sans passer par ce processus.
Selon une source informée, Maryam Akbari Monfared n'a commis aucune infraction. La seule chose qu'elle a faite, a été de s'opposer aux mauvaises conditions de détention d'un prisonnier nouvellement arrivé.
Abdol-Hamidi, directeur du quartier des femmes, a informé Mme Akbari de cette punition et l'a appliquée à partir du dimanche 16 février 2019.
Selon la source, Maryam Akbari Monfared n'a pas contesté le verdict. Lors d'une réunion avec Ziaii, le directeur d'Evine, on lui a suggéré de demander une révision par écrit, mais elle a déclaré n'avoir rien fait d'illégal pour demander une révision.
Plus tôt en octobre 2019, à la suite de restrictions supplémentaires imposées aux prisonniers par le nouveau directeur d'Evine, Gholamreza Ziaii, Maryam Akbari avait été privée de ses visites familiales.
L'interruption des contacts d’une détenue avec ses enfants est une violation non seulement de ses propres droits, mais aussi des droits de ses enfants. L'emprisonnement d'un ou des deux parents ne les prive pas de leur droit d'être parent, ni pour leurs enfants d'avoir des parents.
Mme Akbari a trois enfants et a été privée de libération conditionnelle, même pour une journée, pendant ses dix années de prison. Elle est condamnée à 15 ans de prison.
Maryam Akbari Monfared a été arrêtée en décembre 2009 pour s'être engagée dans l'opposition politique.
En mai 2010, elle a été condamnée à 15 ans de prison, à la suite de la condamnation de la section 15 du tribunal révolutionnaire de Téhéran, pour « ennemi de Dieu » (mohareb). Le tribunal a rendu son verdict malgré l’absence de toute preuve de son implication dans des activités armées.
Elle a d'abord été jugée pour avoir soutenu l'Organisation des Moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI/MEK) et condamnée en mai 2010 d’être mohareb (ennemi de Dieu), qui appartient à la catégorie des infractions hodud avec des peines fixes et graves en vertu de la charia islamique.
Sa condamnation était fondée uniquement sur le fait qu'elle avait téléphoné à ses proches, qui sont membres de l'OMPI, et leur avait rendu visite une fois en Iraq. Elle a toujours nié être membre ou adepte de l'OMPI/MEK et aucune preuve ne prouve le contraire.
Elle a été condamnée par le célèbre juge Abolghasem Salavati de la section 15 du tribunal révolutionnaire de Téhéran à 15 ans de prison. En août 2010, sa condamnation a été confirmée par la cour suprême iranienne. Elle est emprisonnée depuis son arrestation initiale le 29 décembre 2009.
Début 2016, Maryam Akbari Monfared a soumis la demande d’un nouveau procès à la cour suprême sur la base de l'article 279 du code pénal islamique iranien de 2013, qui limite la portée du délit d’être « ennemi de Dieu » aux situations où un individu recourt personnellement à l'utilisation des armes.
Avant l'adoption du code pénal islamique de 2013, tout membre ou partisan d'une organisation qui cherchait à renverser la République islamique en se procurant des armes était passible d’une condamnation pour mohareb même s'il ne participait pas individuellement aux activités militaires de l'organisation.
La cour suprême a rejeté la demande de nouveau procès en avril 2016 et a statué que toute demande de peine plus légère sur la base des récentes modifications du code pénal islamique de 2013 devait être adressée au tribunal qui avait initialement prononcé la peine de mort.
La Cour suprême a fait référence à une note à l'article 10 du Code pénal islamique de 2013, qui permet aux tribunaux de première instance de réduire ou de commuer une peine qu'ils ont déjà prononcée lorsqu'une nouvelle loi prévoyant une peine plus légère entre en vigueur.
Le cas de Maryam Akbari Monfared a ensuite été renvoyé à la branche 15 du Tribunal révolutionnaire de Téhéran et le tribunal a maintenu son verdict initial.
La soeur de Maryam Akbari Monfared, Roghayeh, et son frère Abdolreza faisaient partie des milliers de prisonniers politiques qui ont été exécutés lors du massacre de 1988. Ils ont ensuite été jetés dans des fosses communes non marquées.
Dans une lettre ouverte qui s'est échappée de la prison d'Evin en octobre 2016, Maryam Akbari Monfared a écrit : "Trois de mes frères et une de mes sœurs ont été exécutés dans les années 1980... Mon plus jeune frère Abdolreza avait 17 ans lorsqu'il a été arrêté pour avoir distribué de la littérature de l'OMPI et condamné à trois ans de prison. Les autorités ont refusé de le libérer pendant des années après qu'il ait purgé sa peine et l'ont exécuté en 1988... Mon autre frère Alireza a été arrêté le 8 septembre 1981. Il a été jugé et exécuté 10 jours plus tard... Le septième soir de deuil pour mon frère Alireza, les forces de sécurité ont fait une descente dans notre maison et ont arrêté un certain nombre d'invités ainsi que ma mère et ma sœur, Roghieh. Ma mère a été libérée après cinq mois mais ma sœur a été condamnée à huit ans de prison. Elle a été exécutée en août 1988 alors qu'elle n'était qu'à un an de la fin de sa peine. » À la suite du dépôt de sa plainte, le procureur adjoint de la prison d'Evine a déclaré à la famille de Maryam Akbari Monfared : « De telles plaintes ne sont d’aucune utilité. Elles ne feraient que rendre ses conditions de détention plus difficiles et entraveraient sa libération. »
Source : Iran HRM
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