vendredi 3 juillet 2020

141 violations des droits des minorités religieuses en Iran en un mois

 CNRI Femmes – Le mois dernier, il y a eu au moins 141 violations des droits des minorités religieuses en Iran. Un nombre considérable de ces violations ont été commises à l’encontre des femmes. Au moins 121 violations des droits des citoyens bahaïs ont été répertoriées, en plus de 15 cas de violations des droits des chrétiens et 5 cas de violations des droits des derviches.

L’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme stipule que « Tout individu a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, individuellement ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites ».
En Iran, cependant, les minorités religieuses sont soumises à des violences ciblées car leur libre choix de croyance équivaut à contester la dictature religieuse au pouvoir. 
Les bahaïes
Selon les chiffres obtenus de sources crédibles, 121 violations des droits fondamentaux ont été commises à l’encontre des bahaïs. Ces violations comprennent au moins 5 peines de prison, 9 arrestations, 34 procès, 26 convocations au tribunal, 10 perquisitions, 8 saisies de biens et d’actifs, et 6 cas de retour en prison pour non renouvellement de leur permission de sortie.
  • Shahzad Hosseini, une bahaïe, ainsi que son fils Shayan, ont été libérés sous caution le samedi 30 mai 2020, après un long interrogatoire à Ispahan. Ils ont été autorisés à partir sous une caution provisoire de 200 millions de tomans jusqu’à la fin du procès.
  • Le même jour, Parvaneh Hosseini, une autre bahaïe vivant à Ispahan, a été arrêtée et emmenée dans un lieu inconnu à la suite d’un raid des agents de renseignement des pasdarans.
  • Mitra Bandi-Amirabadi et Hiva Yazdan-Mehdiabadi, bahaïes vivant à Yazd, ont été arrêtées le samedi 30 mai 2020, après une perquisition à leurs domiciles ayant entrainé une saisie de leurs biens personnels.
  • Vida Haghighi-Najafabadi, une bahaïe vivant à Najafabad, dans la province d’Ispahan, a été incarcérée à la prison centrale d’Ispahan le 1er juin 2020, pour y purger une peine d’un an de prison.
  • Mahboubeh Misaghian, bahaïe vivant à Yazd, a été soumis à une perquisition à son domicile le 1er juin 2020 par les forces de sécurité. Les agents ont saisi ses effets personnels et l’ont emmenée dans un lieu inconnu.
  • Didar Ahmadi, Boshra Mostafavi, et Nahid Naeimi, de la ville de Rafsanjan, ont été arrêtées le 7 juin 2020, après que des agents aient perquisitionné leur domicile et confisqué leurs effets personnels.
  • Le 9 juin 2020, le tribunal révolutionnaire de Chiraz a convoqué des citoyens bahaïs en audience : Mahyar Sefidi Miandoab, Nasim Kashaninejad, Noushin Zanhari, Vargha Kaviani, Yekta Fahndaj Saadi, Lala Salehi, Mojgan Gholam Poursaadi, Marjan Gholampour, Maryam Eslami Mehdi Abadi, Parisa Rouhi Zadegan, Bahareh Norouzi, Samareh Ashnaie, Shadi Sadehgh Aghdam, Shamim Akhlaghi, Sahba Farahbakhsh et Ahdieh Enayati.
  • Fariba Ashtari, une bahaïe vivant à Yazd, a été condamnée le 20 juin 2020 à 6 ans de prison. Elle a été accusée d’ « appartenance à des groupes anti-régime » et de « propagande contre l’État ».
Un autre exemple notable de violation des droits des minorités religieuses est la situation des femmes dans les prisons, surtout au vu du taux de propagation spectaculaire de Covid-19.
À cet égard, quatre bahaïes ont signalé avoir peut-être contracté le virus, comme d’autres prisonnières à Birjand.
Saghar Mohammadi, Sheida Abedi, Simin Mohammadi et Maryam Mokhtari ont été placées dans le quartier de quarantaine de la prison pour femmes pendant plus de trois semaines, et se sont vu refuser le droit de retourner dans la section générale de la prison. Ces détenues se sont vu refuser les visites de leur famille pendant plusieurs semaines car le parloir n’est accessible que par la section générale. 
Les chrétiennes 
Les Iraniennes de confession chrétienne ont également été soumises à la répression, malgré le fait que les articles 13 et 26 de la Constitution de la République islamique reconnaissent le christianisme. Ces citoyennes ont été prises pour cible dans au moins 15 cas au cours des derniers mois. Cela comprends 5 convocations au tribunal, 5 arrestations et 5 cas d’emprisonnement.
Le dimanche 21 juin 2020, le tribunal de Bouchehr a condamné sept convertis chrétiens, dont trois femmes – Maryam Fallahi, Marjan Fallahi et Fatemeh Talebi – à des peines d’emprisonnement, des amendes, le banissement et la privation d’emploi et de droits sociaux. 
Les derviches
Les derviches de Gonabadi ont également été pris pour cible par des agents dans au moins cinq cas au cours du mois dernier. Les mesures répressives comprennent deux citations à comparaître devant un tribunal pour purger des peines de prison, deux cas d’emprisonnement et un cas d’emprisonnement en un lieu éloigné.
En ce qui concerne les violations des droits des minorités religieuses en Iran, le rapport annuel du Département d’Etat américain sur la liberté religieuse dans le monde a été publié le mercredi 10 juin. Quelque 33 pages ont porté sur les violations des droits des minorités religieuses en Iran.
Selon ce rapport, en 2019, le régime iranien a continué à harceler, interroger et détenir les bahaïs, les chrétiens – en particulier les nouveaux convertis – les adeptes sunnites et d’autres minorités religieuses.
Le rapport a relevé un exemple choquant : En janvier, les autorités ont infligé à Elham Ahmadi, membre de l’ordre soufi Gonabadi emprisonné en Iran, une peine supplémentaire de 148 coups de fouet pour avoir dénoncé le refus de soins médicaux et les mauvaises conditions de vie dans la prison… »
Il est à noter que dans le cas d’Elham Ahmadi, la peine de 74 coups de fouet a été appliquée avant qu’Ahmadi ne soit libérée de prison le 13 août 2019.
Les exemples cités ici représentent un petit échantillon des violations quotidiennes et systématiques des droits des minorités religieuses en Iran par le régime.
En réprimant les défenseurs des droits de l’homme, la dictature au pouvoir a empêché la possibilité d’informer le monde sur ces violations des droits de l’homme.

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