Cette prisonnière politique a envoyé un fichier audio en kurde depuis la prison centrale d’Oroumieh, dans lequel elle décrit les tortures et les pressions exercées sur elle pour obtenir des aveux forcés.
Mère de deux enfants, elle déclare dans son fichier audio : « C’est Golaleh Moradi de la prison d’Oroumieh. Je suis emprisonnée depuis deux ans dans les limbes. Je suis une victime emprisonnée sans avoir commis le moindre crime. Les services de renseignements de Piranshahr m’a arrêtée et transférée dans le centre de détention des pasdarans appelé « hôtel ». Ils m’y ont gardée pendant 40 jours. Ils m’ont interrogée tous les jours de 9 h à 14 h. Ils ont essayé de me terrifier. Ils ont menacé mes enfants. Ils ont joué avec le revolver sur la table d’interrogatoire pour me faire peur. Ils ont dit : « Tu dois parler et avouer. Nous avons reçu des rapports sur toi, et tu dois dire que tous ces rapports sont corrects. Sinon, nous arrêterons tes fils, nous les emmènerons au sous-sol et nous les mettrons sur gaz à pique-nique que nous allumerons. Alors tes fils verront de leurs propres yeux que tu vas avouer. »
Dans une autre partie de son message, Mme Moradi a déclaré : « Ils ont dit ‘cela n’a pas d’importance si tu n’avoues pas’. Nous avons eu des cas où on a arrêté quelqu’un, et il n’avait pas commis de meurtre, mais il a été forcé d’avouer. Ils ont arrêté mon fils, un mineur, et l’ont forcé à avouer contre moi. Puis ils m’ont forcée à signer et à confirmer les déclarations de mon fils. Ils m’ont également dit : « Aie pitié de tes enfants et de ta famille et avoue. Sinon, nous traînerons chaque membre de ta famille ici… ». J’ai été interrogée et torturée de cette manière pendant 40 jours. Ensuite, ils m’ont filmée et m’ont dit qu’ils vont diffuser ces images et me torturer. »
Golaleh Moradi privée de visites familiales
Dans le fichier audio, Golaleh Moradi a également mentionné qu’elle n’était pas autorisée à voir ses enfants. Elle a déclaré : « S’il vous plaît, aidez-moi. Ma fille et mes enfants me manque. Ma petite-fille me manque. Je souhaite voir ma mère. Lorsqu’elle est venue me rendre visite, elle ne pouvait pas ouvrir les yeux pour me regarder car elle sanglotait. S’il vous plaît, je vous supplie de prouver mon innocence à tout le monde. Le monde entier doit savoir que je suis innocente et que je suis une victime dans cette affaire. Je n’ai commis aucun péché. Par Dieu, je n’ai joué aucun rôle dans l’assassinat de cette personne (Osman Haji Hosseini, pasdaran à Piranshahr) … ».
Une source proche de la famille de Golaleh Moradi a déclaré : « Une fois, ils lui ont montré une photo de la main de son fils, ils lui avaient coupé un doigt. Bien sûr, c’était une photo truquée. Ils ont mis Golaleh dans des conditions difficiles. Elle a d’abord demandé à voir son fils et à s’assurer qu’il allait bien avant de faire des aveux. Les agents pénitentiaires ont bandé les yeux et attaché les mains du fils cadet de Golaleh Moradi derrière son dos et l’ont emmené en prison. Ils ont permis à Golaleh de le voir de loin. Golaleh a crié : « Qu’il s’approche et que je voie sa main ». Mais ils ne leur ont pas permis de se voir de près. Ils avaient dit à son fils qu’il n’avait pas le droit de parler tant que sa mère était là. Golaleh et son fils ont donc connu des situations éprouvantes. »
Golaleh Moradi a été arrêtée par les forces des renseignements des pasdarans le 17 avril 2021 et transférée à Oroumieh. Après 45 jours de détention, elle a été transférée dans le quartier des femmes de la prison centrale d’Oroumieh. Deux des enfants de Golaleh Moradi, Taher et Matine Bazzazi, 14 ans, ont également été arrêtés dans le cadre de cette affaire, mais ont été libérés par la suite.
Golaleh Moradi, prisonnière politique kurde, a entamé une grève de la faim en février 2022. Elle se trouve actuellement dans un état mental et physique déplorable en raison de son emprisonnement, de ses interrogatoires et de ses tortures. Sa famille est très inquiète pour sa santé.
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