Iran Human Rights appelle la communauté internationale à empêcher l’exécution de Jamshid Sharmahd en prenant des mesures urgentes et appropriées, et à ne pas rester silencieuse face l’usage politique des otages par la République Islamique.
Mahmood Amiry-Moghaddam, directeur d’Iran Human Rights, a déclaré : « Jamshid Sharmahd risque sérieusement d’être exécuté et on ne pourra mettre fin à un tel crime qu’en augmentant le coût de son exécution par une action décisive de la communauté internationale, en particulier de l’Union européenne ».
Lors d’une conférence de presse tenue le 26 avril, le porte-parole du pouvoir judiciaire de la République islamique, Masoud Setayeshi, a déclaré que la condamnation à mort de Jamshid Sharmahd avait été confirmée par la Cour suprême et que « des mesures d’exécution seront prises en conséquence ».
En outre, les relations publiques de la Cour suprême ont annoncé que « l’affaire de Jamshid Sharmahd a été confirmée par la Cour suprême sur la base de l’article 469(a) du code de procédure pénale ».
Jamshid Sharmahd est un militant dissident germano-iranien qui a été enlevé lors d’une escale à Dubaï alors qu’il se rendait aux États-Unis, son pays de résidence, depuis l’Inde. Il a parlé à sa femme pour la dernière fois le 28 juillet 2020. Le 1er août, le ministre du renseignement et de la sécurité, Mahmoud Alavi, a annoncé à la télévision officielle que Jamshid Sharmahd, le chef du groupe Tondar, avait été arrêté « à la suite d’une opération complexe » et a diffusé une vidéo de lui prononçant son nom alors qu’il avait les yeux bandés par un tissu noir. Des accusations liées à l’attentat à la bombe commis en 2010 dans une mosquée, pour lequel trois hommes avaient déjà été exécutés, ont été portées contre lui.
Tondar était le groupe médiatique de la « Kindgom Assembly of Iran », considérée comme un groupe politique dissident de la République islamique. Le ministère du renseignement a qualifié ce groupe d’organisation terroriste.
Après avoir été placé en détention provisoire pendant plus d’un an et demi, sa première audience a eu lieu le 6 février 2022. Présidée par le juge Salavati, un « juge qui pend » figurant sur la liste des sanctions américaines, la section 15 du tribunal révolutionnaire de Téhéran a tenu plusieurs audiences sur les accusations d' »efsad- fil-arz en planifiant et en dirigeant des actes terroristes », y compris l’attentat à la bombe de 2010. Il a été condamné à mort aujourd’hui. Jamshid est détenu à l’isolement depuis son arrestation et n’a pas eu droit à une représentation juridique, à une procédure régulière et à un procès équitable. Jamshid a été condamné à mort le 21 février 2023.
L’enlèvement de dissidents dans les pays voisins devient une pratique courante. Iran Human Rights a précédemment prévenu que « l’absence de réaction adéquate de la part de la communauté internationale face à ces actes illégaux conduira à leur normalisation ».
L’arrestation de dissidents politiques en dehors de l’Iran n’est pas sans précédent. Ruhollah Zam, le directeur de la chaîne Telegram Amad News, a été arrêté en Irak en octobre 2019 et transporté en Iran. Il a été exécuté le 12 décembre 2020. Le dissident irano-suédois, Habib Chaab a également été enlevé en Turquie en octobre 2020 et jugé pour des accusations de corruption. Il est actuellement en attente d’une sentence.
Source : IHR/ CSDHI
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