Une source proche de sa famille raconte à IranWire que Haji-Hosseini a enduré 412 jours d’isolement et d’interrogatoires épuisants visant à lui faire avouer qu’elle avait partagé des secrets scientifiques et militaires avec Israël.
Elle purge actuellement une peine de 10 ans de prison pour des crimes qu’elle n’a pas commis.
Brevets, esprit d’entreprise et récompenses
Maryam Haji-Hosseini est diplômée en ingénierie des polymères de l’université de technologie Amir Kabir de Téhéran et titulaire d’un diplôme en matériaux non métalliques de l’université MATI de Moscou.
En février 2008, elle a obtenu la deuxième place dans la catégorie Initiative au festival international de Kharazmi. Elle est alors âgée de 35 ans.
En 2009, elle a également obtenu une médaille d’or au concours international des inventeurs qui s’est tenu à Zagreb, en Croatie.
Cette membre de la Fondation nationale de l’élite a enregistré avec succès deux inventions dans son pays.
Selon la source, Maryam Haji-Hosseini est la fondatrice et PDG de la société Asr Carbon Sazeh, basée sur la connaissance, qui employait 34 personnes avant son arrestation le 16 septembre 2019. L’entreprise a réalisé de nombreux projets dans le domaine de la science et de la technologie des composites.
Interrogatoire et isolement
Maryam Haji-Hosseini a subi deux séries d’interrogatoires depuis qu’elle a été envoyée derrière les barreaux. La première phase d’interrogatoire a duré six mois et a été menée sous l’égide du Ministère du Renseignement ; la seconde, qui a duré sept mois, a eu lieu dans un centre de détention supervisé par l’Organisation du Renseignement du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique (IRGC).
La source d’IranWire dit que Maryam Haji-Hosseini a d’abord été interdite de contacter son fils Alireza pendant quatre mois. Après cela, elle a été autorisée à lui parler pendant trois minutes, trois fois par semaine. Par la suite, elle a été autorisée à avoir une conversation téléphonique de 15 minutes avec Alireza chaque semaine.
La salle d’interrogatoire était toujours plongée dans l’obscurité et Haji-Hosseini n’a jamais vu ses interrogateurs.
« Pendant les 85 premiers jours, vacances comprises, elle a été interrogée par une équipe pendant 10 heures chaque jour. Finalement, ses interrogateurs lui ont assuré qu’elle pourrait retourner dans son entreprise, en lui disant : ‘heureusement, vous n’avez rien fait de mal’. Maryam pensait que coopérer avec les forces de sécurité pendant les interrogatoires était la bonne chose à faire, et elle a répondu honnêtement, assurant qu’elle ne s’était jamais livrée à des activités susceptibles d’embarrasser qui que ce soit », précise la source.
Les interrogateurs ont informé Maryam Haji-Hosseini qu’un jeune homme, qui serait un agent israélien, avait été arrêté sur ordre du juge Salavati. Ils ont affirmé que l’homme, nommé Abbas Samimi et né en 1992, avait reçu l’ordre de les aider, elle et son fils, à s’enfuir en Turquie et de les emmener ensuite en Israël.
La source affirme que, pendant qu’elle était à l’isolement, le personnel de sécurité a filmé l’homme avec le fils de Mme Haji-Hosseini et une valise devant sa maison, afin d’étayer leur récit.
La langueur de la prison
Mme Haji-Hosseini purge actuellement une peine de dix ans de prison pour avoir « transféré des connaissances techniques » à Israël.
Elle n’a pas bénéficié d’un seul jour de permission, même pendant la pandémie de COVID-19. Alors que de nombreux prisonniers ont bénéficié d’une libération temporaire, Haji-Hosseini a été maintenue en quarantaine pendant 32 jours après avoir contracté le coronavirus.
« Maryam Haji-Hosseini est très inquiète pour son fils. Elle ne peut communiquer avec lui que lors de brefs appels téléphoniques et il est devenu moins bavard, ce qui inquiète beaucoup Maryam », précise la source.
Source : Iran Wire/ CSDHI
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