mardi 11 juillet 2023

L’augmentation des crimes d’honneur et de la violence domestique contre les femmes : Signe d’une crise profonde en Iran

– Les crimes d’honneur ne cesse d’augmenter en Iran. Le 25 juin 2023, le corps mutilé d’une femme non identifiée, âgée de 35 à 40 ans, a été retrouvé dans un congélateur à côté d’une benne à ordures dans le quartier de Khazaneh, à Téhéran, ce qui témoigne de l’escalade de la violence domestique et des crimes d’honneur en Iran.

Cette révélation choquante fait suite à un autre incident macabre survenu le mois dernier, lorsque le corps ensanglanté d’une femme a été retrouvé dissimulé dans un sac de sport sur la place Azadi de Téhéran.

L’horrible tendance aux crimes d’honneur a été soulignée par le cas déchirant de Maryam Soltani, 28 ans. Mère de trois enfants, Maryam Soltani a été brutalement assassinée par son père et ses frères dans un village de Khoy, à la suite de la diffusion d’une vidéo privée. Cet incident a mis en lumière le problème sociétal profondément ancré des mariages forcés d’enfants, puisque Soltani elle-même a été mariée à l’âge de 15 ans.

Les taux de criminalité, notamment ceux liés à la violence domestique, reflètent une mesure de la sécurité sociétale, en particulier de la sécurité psychologique. Des données récentes suggèrent que les femmes sont plus souvent victimes d’homicides domestiques et de crimes d’honneur en Iran.

Il est choquant de constater qu’environ 20 % de tous les meurtres commis dans le pays sont des crimes d’honneur, alors que les homicides domestiques représentent 40 % du total des meurtres.

En 2021-2022, les crimes d’honneur ont connu une hausse significative, en particulier dans les provinces occidentales de l’Iran, contribuant à environ 10 % des crimes d’honneur dans le monde.

La recrudescence des crimes d’honneur et des violences domestiques en Iran est alimentée par des lois religieuses régressives qui sanctionnent les pratiques misogynes. Ces lois accordent aux parents le droit de forcer leurs filles à se marier, autorisent les hommes à abuser des femmes et semblent approuver tacitement les actes de torture et les meurtres perpétrés à l’encontre des femmes. En conséquence, on estime que 450 femmes sont victimes chaque année de crimes d’honneur et de meurtres domestiques perpétrés par leurs maris, leurs pères ou leurs frères.

L’incapacité du régime iranien à promulguer des lois garantissant la sécurité des femmes et criminalisant la violence à leur égard ne fait qu’aggraver la situation. Cette négligence, associée à une idéologie misogyne bien ancrée, fait des femmes des citoyennes de seconde zone et favorise une culture du comportement brutal à leur égard.

Dans une société où la notion de voile obligatoire est liée à la sécurité nationale et entraîne des sanctions sévères, la lutte contre cette violence est encore plus complexe.

Si les auteurs individuels peuvent être punis, la structure générale perpétue le cycle de la violence à l’égard des femmes. Il est clair que si l’on ne s’attaque pas aux idéologies misogynes profondément enracinées, l’horrible tendance des crimes d’honneur et de la violence domestique en Iran se poursuivra sans relâche.

Source : Stop au Fondamentalisme/ CSDHI 

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