jeudi 17 avril 2025

Hamid Hoseinnezhad risque une exécution imminente en Iran

 Le prisonnier politique Hamid Hoseinnezhad Heydaranlu, condamné à mort, a été transféré du quartier politique de la prison centrale d'Urmia vers le quartier de quarantaine. Des sources des droits de l'homme ont indiqué que ce transfert, ainsi que la confirmation de sa condamnation par la Cour suprême, ont intensifié les inquiétudes quant au risque imminent de son exécution.

Les organisations de défense des droits de l'homme ont rapporté mercredi 16 avril 2025 que Hamid Hoseinnezhad Heydaranlu a été transféré au quartier de quarantaine de la prison d'Urmia et ont déclaré que cette décision le mettait au bord d'une exécution imminente.

La famille de Hoseinnezhad a été informée de se rendre à la prison pour une dernière réunion, et son avocat a écrit que l'exécution est prévue pour le vendredi 18 avril 2025.

Dans le même temps, le site Internet de défense des droits de l'homme Hengaw a également rapporté son transfert dans l'une des cellules d'isolement de la prison d'Urmia, affirmant que sa vie était en danger.

Le 29 mars 2025, la neuvième chambre de la Cour suprême iranienne avait confirmé la condamnation à mort de Hoseinnezhad Heydaranlu sans modification. Le jugement lui avait été officiellement remis à la prison d'Ourmia.

En juillet 2024, Hoseinnezhad a été jugé par la première chambre du tribunal révolutionnaire d'Ourmia, présidée par le juge Najafzadeh. Il a été condamné à mort pour « rébellion armée par appartenance au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ».

La condamnation à mort a été prononcée malgré le fait qu'il ait nié toutes les accusations portées contre lui lors de l'audience.

Le ministère du Renseignement du régime iranien a accusé Hoseinnezhad, sans fournir aucune preuve, de coopérer avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le juge, ignorant sa défense, a prononcé une condamnation à mort lors d'une audience de quelques minutes seulement, se fondant uniquement sur ce qu'on appelle la « connaissance du juge » – une notion vague qui autorise des décisions sans preuves tangibles. 

Hoseinnezhad, né en 1985 et père de trois enfants, travaillait comme « kolbar » — un porteur qui transporte des marchandises à travers les frontières montagneuses de l'ouest de l'Iran — pour joindre les deux bouts ces dernières années. 

Il a été arrêté par les forces de la police des frontières le 13 avril 2023, près du poste-frontière de Chaldoran. Après quelques heures d'interrogatoire, il a été transféré au centre de détention des services de renseignement d'Ourmia.

Hoseinnezhad a été soumis à des tortures psychologiques et physiques pendant onze mois et dix jours afin d'obtenir des aveux forcés concernant sa participation présumée à un affrontement armé entre des membres du PKK et les forces frontalières du régime iranien. Les interrogateurs l'ont contraint à signer des documents pré-rédigés.

Ces derniers mois, le nombre croissant d’exécutions ainsi que la délivrance et la confirmation de condamnations à mort pour des prisonniers politiques en Iran ont déclenché une vague de protestations tant à l’intérieur du pays qu’à l’international.

Dernier exemple en date : un groupe de familles de prisonniers politiques condamnés à mort s’est rassemblé devant la prison d’Evin le 15 avril 2025, lors de la 64e semaine de la campagne « Non aux mardis des exécutions ». Cette campagne comprend des grèves de la faim menées par des prisonniers dans 40 prison à travers le pays.

Selon des sources des droits de l’homme, environ 60 personnes dans les prisons iraniennes sont actuellement condamnées à mort pour des motifs politiques ou liés à la sécurité nationale.

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