Un groupe de familles de prisonniers politiques condamnés à mort a manifesté devant la prison d'Evin lors de la soixante-cinquième semaine de la campagne « Non aux mardis des exécutions ». Elles ont protesté contre la coupure des appels téléphoniques et la pression accrue exercée sur cinq prisonniers politiques condamnés à mort, contraints de se transférer à la prison de Ghezel Hesar à Karaj, à l'ouest de Téhéran.
Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent un groupe de membres de familles de prisonniers politiques condamnés à mort se rassemblant devant la prison d'Evin à Téhéran, le mardi 22 avril.
Les personnes présentes à la manifestation brandissaient des photos de prisonniers politiques condamnés à mort et des pancartes portant des slogans tels que « Non à l’exécution », « Abolissons la peine de mort » et « Non aux peines d’exécution injustes ».
Les familles de certains prisonniers politiques condamnés à mort ont signalé que les détenus subissaient diverses formes de pressions pour obtenir leur transfert à la prison de Ghezel Hesar. Elles ont cité comme exemples la coupure de leur accès téléphonique et le blocage de leurs cartes bancaires.
La prison de Ghezel Hesar à Karaj est l'une des prisons les plus tristement célèbres d'Iran, où de nombreuses peines d'exécution pour des prisonniers accusés de diverses infractions sont exécutées.
Refus du droit d'appeler pour cinq prisonniers politiques condamnés à mort
Le 21 avril, les médias spécialisés dans les droits de l’homme ont rapporté qu’Akbar Daneshvarkar, Mohammad Taghavi, Babak Alipour, Pouya Ghobadi et Vahid Bani-Amerian, cinq prisonniers politiques condamnés à mort, se sont vu refuser par les autorités pénitentiaires le droit d’appeler leurs familles par téléphone.
Plus tôt, le 16 avril, les responsables de la prison d'Evin ont tenté de transférer ces prisonniers à Ghezel Hesar, mais les prisonniers ont résisté et refusé le transfert.
Javaid Rehman, le rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme en Iran, a exprimé le 17 avril sa profonde inquiétude face aux informations faisant état de tentatives de transfert forcé de ces cinq prisonniers politiques du quartier 4 de la prison d'Evin à Ghezel Hesar.
Les accusés sont emprisonnés depuis l'automne et l'hiver 2023 et, outre la peine de mort, ont été condamnés à l'emprisonnement et à l'exil pour des chefs d'accusation tels que « rassemblement et collusion en vue de perturber la sécurité nationale, destruction de biens, formation de groupes illégaux et franchissement illégal de frontières ». Ces prisonniers sont accusés d'appartenance à l'Organisation des Moudjahidine du peuple d'Iran ( OMPI/MEK ), principale organisation d'opposition au régime iranien.
Ces derniers mois, de nombreux rapports ont fait état de prisonniers politiques, hommes et femmes, privés du droit de téléphoner à leurs familles et à leurs avocats et de leur rendre visite.
Ces derniers mois, le nombre croissant d’exécutions et la condamnation à mort de prisonniers politiques en Iran ont déclenché une vague de protestations à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Selon des sources des droits de l'homme, une soixantaine de personnes dans les prisons iraniennes sont actuellement sous le coup d'une condamnation à mort pour des motifs politiques ou liés à la sécurité nationale.
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