dimanche 20 avril 2025

Prison de Vakilabad à Mashhad : violation systématique de la dignité humaine et des droits fondamentaux des femmes détenues

 Le quartier des femmes de la prison de Vakilabad, à Mashhad, est devenu un véritable camp d'exil pour les détenues – un environnement marqué par la négligence , la souffrance et le mépris total des droits humains. Les prisonnières sont soumises à des conditions sanitaires, nutritionnelles et médicales déplorables, et leurs droits fondamentaux sont régulièrement bafoués.

Malgré sa capacité limitée, la prison accueille actuellement au moins 3 500 détenues. Nombre d'entre elles souffrent de graves pénuries de biens essentiels tels que l'eau potable, une alimentation adéquate et des produits d'hygiène de base. Les repas sont de très mauvaise qualité et manquent de valeur nutritive, ce qui entraîne de nombreux problèmes de santé physique chez les femmes incarcérées.

Déficiences critiques en matière d'assainissement et de soins de santé

Les détenues sont contraintes de se laver à l'eau froide , même pendant les hivers rigoureux, faute d'eau chaude, ce qui entraîne de fréquents rhumes chroniques, douleurs articulaires et autres affections. Les installations sanitaires sont extrêmement limitées, avec seulement huit toilettes fonctionnelles disponibles pour l'ensemble de la population carcérale. Les soins médicaux sont quasi inexistants ; la petite infirmerie de la prison manque de ressources, de médicaments adéquats et de personnel qualifié.

Travail forcé et exploitation systématique

Le travail forcé est devenu monnaie courante pour les femmes de Vakilabad. Les détenues sont contraintes de travailler dans des ateliers pénitentiaires – tissage de tapis, couture, cordonnerie, nettoyage des zones de quarantaine, par exemple – de 6 h à 16 h, certaines, notamment dans l'atelier de chaussures, travaillant jusqu'à 22 h. Malgré ces longues heures de travail pénible, les femmes ne perçoivent qu'un maigre salaire mensuel. Les profits générés par leur travail profitent largement à l'administration pénitentiaire, et notamment au directeur. Tout refus de participer au travail forcé est sanctionné par des sanctions collectives, notamment la révocation des droits téléphoniques.

Restrictions de communication et de visite, en particulier pour les prisonniers politiques

Les prisonnières politiques se voient totalement refuser l'accès au téléphone et sont délibérément maintenues à l'isolement, sur ordre du directeur de la prison, afin d'empêcher tout contact avec les autres détenues. Les visites sont extrêmement limitées et de courte durée, et dans de nombreux cas, les demandes répétées des familles sont ignorées.

Violence systématique et exécutions quotidiennes

Les violences physiques et psychologiques sont institutionnalisées à la prison de Vakilabad. Les femmes sont quotidiennement soumises à des humiliations verbales, des menaces et des traitements dégradants de la part des gardiens. Les exécutions sont monnaie courante à l'intérieur de la prison, ajoutant un climat de peur et de traumatisme constant à une situation déjà désastreuse.

Trafic de drogue à l'intérieur de la prison — avec la complicité des autorités

Des rapports indiquent que des stupéfiants, dont la méthadone, sont facilement disponibles au sein de la prison. La méthadone est distribuée par l'infirmerie, et d'autres drogues, comme le nas (une forme de tabac sans fumée), sont vendues ouvertement à l'intérieur de l'établissement, parfois jusqu'à 400 000 tomans le paquet. Ces transactions se feraient au vu et au su des responsables de la prison, y compris du directeur lui-même.

Ce rapport met en lumière une infime partie des conditions inhumaines endurées par les femmes détenues à la prison de Vakilabad, à Mashhad. Le déni des biens de première nécessité, le travail forcé, les interdictions de communiquer, les violences physiques et mentales, ainsi que la cruelle routine des exécutions, sont autant de signes de violations systématiques et généralisées des droits humains.

L’ampleur et la gravité de ces abus soulignent l’urgence pour les organisations internationales de défense des droits de l’homme d’enquêter et de faire pression sur le régime iranien pour qu’il autorise une surveillance indépendante et mette fin à ces violations flagrantes de la dignité humaine.

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