L’histoire : Un héritage de répression répétée
Massoumeh Senobari est une militante politique qui a été arrêtée à plusieurs reprises en raison de son soutien à l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI) et de ses critiques à l’égard du régime de la République islamique.
Arrestations précédentes
- 6 mars 2019 : arrêtée à Tabriz, Mme Senobari a été soumise à de graves tortures, notamment des coups à la tête provoquant des troubles de la vision, une fracture de la jambe et un talon fêlé. Elle a été libérée en août 2019 moyennant une caution de 600 millions de tomates, dans l’attente de son procès.
- 5 février 2020 : Arrêtée de nouveau au domicile de sa sœur à Tabriz, elle subit de nouvelles tortures. En octobre 2020, elle contracte le COVID-19 pendant sa détention et est finalement libérée au début de l’année 2021.
- Condamnation antérieure : Mme Senobari a déjà été condamnée à huit ans de prison pour « propagande contre l’État » et « insulte au Guide suprême », peine qu’elle a purgée à la prison centrale de Tabriz.
Arrestation actuelle
- 13 décembre 2022 : arrêtée à Karaj, elle a été transférée à la prison de Fardis le 4 janvier 2023, après 40 jours d’interrogatoire.
- Condamnation : Le 14 février 2023, la branche 1 du tribunal révolutionnaire de Karaj l’a condamnée à neuf ans de prison pour « collaboration contre la sécurité nationale par l’appartenance à l’OMPI », « propagande contre l’État par la participation à des rassemblements illégaux » et « distribution d’images de dirigeants de l’OMPI ». Elle a notamment été condamnée à l’isolement total pendant toute la durée de son emprisonnement.
- Conditions actuelles : Elle est isolée et subit des tortures psychologiques.
Selon les dernières informations disponibles datant de janvier 2024, Massoumeh Senobari est toujours à l’isolement dans le quartier des femmes de la prison de Fardis, à Karaj, plus précisément dans la section de quarantaine. Ses conditions sont les suivantes :
- Confinement en isolement : Depuis plus de deux ans, Mme Senobari est maintenue en isolement total, un état largement reconnu comme une torture psychologique. Il lui est interdit d’entrer en contact avec d’autres prisonniers et elle n’a droit qu’à une heure d’air frais tous les deux jours, pendant laquelle les autres détenus sont évacués de la cour afin de garantir son isolement total.
- Contacts familiaux restreints : Ses communications avec sa famille sont sévèrement limitées, se limitant à des appels téléphoniques de trois minutes sous la supervision d’agents des services de renseignement. Elle n’est pas autorisée à composer elle-même les numéros, et les appels sont interrompus si sa famille s’exprime en turc, sa langue maternelle.
- Conditions de vie : Mme Senobari est privée des droits fondamentaux des prisonniers, notamment l’accès à une bibliothèque, à l’éducation ou à des activités culturelles, ce qui rend ses conditions de détention inhumaines.
Ces conditions, qui durent depuis décembre 2022, violent les normes internationales, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), qui considère l’isolement prolongé comme une torture ou un traitement cruel, inhumain ou dégradant.
Santé en péril : Malade et seul, privé de soins médicaux
Massoumeh Senobari souffre de graves problèmes de santé, aggravés par le manque d’accès aux soins médicaux.
Problèmes cardiaques : Elle souffre d’une maladie cardiaque avérée, mais les autorités pénitentiaires lui ont refusé à plusieurs reprises l’accès aux médicaments fournis par sa famille.
Cancer présumé : Mme Senobari est soupçonnée d’avoir une tumeur cancéreuse au sein, mais les autorités pénitentiaires ont bloqué les tests de diagnostic et le traitement, malgré la volonté de sa famille de couvrir les frais.
Blessures physiques dues à la torture : Elle continue de souffrir de blessures subies lors de détentions antérieures, notamment d’une fracture de la jambe, d’une fissure du talon et de troubles de la vision.
Infection au COVID-19 : En octobre 2020, alors qu’elle était détenue à la prison centrale de Tabriz, elle a contracté le COVID-19, présentant de graves symptômes tels qu’une forte fièvre, une toux persistante, des douleurs pulmonaires et des courbatures, mais on lui a refusé des soins médicaux adéquats ou un congé médical.
Blessures récentes : Elle a payé environ un million de toman pour le traitement d’une blessure à la main, mais les autorités l’ont empêchée d’être transférée dans un hôpital pour y recevoir des soins.
Compte tenu de son isolement prolongé et de l’absence de soins médicaux, les inquiétudes concernant la détérioration de sa santé physique et mentale sont vives, ce qui constitue une violation de son droit à la vie et à la santé tel que protégé par la Convention contre la torture.
Récents développements : un acte désespéré au milieu d’une pression incessante
Le 14 mai 2023, submergée par la pression psychologique et les tortures en cours, Massoumeh Senobari a tenté de se suicider en se coupant le poignet. Cet acte désespéré souligne les conditions insupportables dans lesquelles elle se trouve et accroît les préoccupations au sujet de sa santé mentale. L’incident, combiné au manque d’information depuis janvier 2024, brosse un tableau sombre de sa situation actuelle.
Absence d’information : Perdu dans le système, où est Massoumeh ?
Depuis janvier 2024, aucune information officielle ou vérifiée sur le statut de Massoumeh Senobari n’a été publiée au 19 avril 2025. Ce silence prolongé, associé à ses graves problèmes de santé et sa récente tentative de suicide, est profondément alarmant. Le manque de transparence peut indiquer une aggravation de son état et d’autres violations de ses droits. Son isolement complet l’a rendue invisible, soulevant des questions urgentes sur son bien-être.
Violations des droits humains : un cas de répression systématique
Le cas de Massoumeh Senobari illustre les graves violations des droits humains, notamment :
- Isolement prolongé : Contrairement aux normes internationales, son isolement prolongé constitue une torture psychologique.
- Refus de soins médicaux : Le refus de fournir un traitement pour des conditions graves viole son droit à la vie et à la santé.
- Procès inéquitable : Sa condamnation était fondée sur des accusations politiques sans respect des normes internationales en matière de procès équitables.
- Torture et préjudice physique : Des rapports antérieurs font état de tortures infligées lors de ses détentions, qui ont causé des blessures durables.
- Manque de transparence : L’absence d’information actuelle reflète le fait que l’Iran n’a pas rendu compte du traitement réservé aux prisonniers politiques.
Appel à l’action : Rompre le silence, exiger justice pour Massoumeh Senobari
Compte tenu de la situation grave et incertaine de Massoumeh Senobari, les organisations et organismes internationaux des droits de l’homme doivent prendre d’urgence les mesures suivantes :
- Exiger la transparence : Faire pression sur le gouvernement iranien pour qu’il fournisse des informations complètes et vérifiées sur son statut actuel, y compris sa santé physique et mentale.
- Assurer l’accès médical : Garantir qu’elle reçoive des soins médicaux immédiats et adéquats sans restrictions.
- Appel pour une libération immédiate : Plaider en faveur de sa libération inconditionnelle, car sa détention est motivée par des considérations politiques plutôt que criminelles.
- Tenir les autorités responsables : Veiller à ce que les fonctionnaires iraniens soient tenus responsables des violations des droits de la personne commises contre Mme Senobari et d’autres prisonniers politiques.
Conclusion : Écoutez sa voix
Le cas de Massoumeh Senobari est un exemple frappant de la répression systématique des critiques et activistes en Iran. Son isolement complet, l’absence d’information et les violations des droits de la personne qu’elle subit exigent une attention et une action internationales urgentes. Ce rapport demande aux organismes de défense des droits humains, y compris les Nations Unies et les organisations non gouvernementales, d’exercer des pressions sur le gouvernement iranien pour qu’il défende ses droits et assure sa libération de ces conditions inhumaines.


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