mercredi 30 avril 2025

Des syndicats australiens soutiennent les travailleurs iraniens à l’occasion du 1er mai

 Dans un élan de solidarité mondiale, plusieurs syndicats et organisations de la société civile australiens ont publié une déclaration commune en soutien à la lutte des travailleurs iraniens pour leurs droits fondamentaux, à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs 2025.

Parmi les signataires :

Le Syndicat indépendant de l’éducation d’Australie (IEUA) – Représentant plus de 75 000 membres, l’IEUA est l’un des plus grands syndicats australiens du secteur de l’éducation, défendant les intérêts des enseignants, du personnel de soutien et des administrateurs des institutions non gouvernementales.

Le Centre Edmund Rice (ERC) – Organisation de défense des droits humains dotée du statut consultatif auprès des Nations Unies, l’ERC a pour mission de longue date de faire progresser la justice pour les communautés autochtones, les demandeurs d’asile et les populations touchées par le changement climatique.

Fondation du révérend Bill Crews – Une importante association caritative basée à Sydney, fondée en 1989, qui soutient les sans-abri et les populations défavorisées grâce à plus de 1 500 bénévoles, dont 300 à temps plein.

Réseau chrétien Crosslink (CLCN) – Un réseau chrétien mondial regroupant environ 130 églises en Australie et 20 à 30 dans d’autres pays, fondé en 1997.

Conditions désastreuses pour les travailleurs iraniens
La déclaration cite les médias d’État iraniens et des statistiques officielles pour souligner la situation critique des travailleurs en Iran :

  • 94 % des travailleurs sont employés sous des contrats à durée déterminée ou informels, ce qui les prive de toute sécurité d’emploi et de tout avantage, selon les journaux Jahan-e Sanat et Resalat.
  • 95 % des travailleurs ne reçoivent pas de copie de leur contrat de travail, ce qui permet aux employeurs de les licencier à leur guise sans indemnité.
  • Le régime ne reconnaît pas les syndicats indépendants. Il impose plutôt des entités contrôlées par l’État, comme les « Conseils islamiques du travail », qui ne représentent pas les intérêts des travailleurs.
  • Le salaire minimum iranien pour 2025 a récemment été fixé à 10 millions de tomans par mois, alors que le coût de la vie dépasse 35 millions de tomans, selon les médias d’État. Des millions de familles sont ainsi privées des produits de première nécessité.
  • Le quotidien Arman Emrooz a noté en 2023 que certains travailleurs ne pouvaient pas se permettre de manger de la viande plus de trois fois par an.
  • Selon le quotidien Kar o Kargar (Travail et Travailleur), environ 40 travailleurs meurent chaque semaine des suites d’accidents du travail, souvent dans des mines et sur des chantiers dangereux et dépourvus de contrôle réglementaire.
  • Un rapport de Farhikhtegan de 2021 a révélé que 20 % des femmes actives ont perdu leur emploi en une seule année, soulignant une grave discrimination fondée sur le sexe dans l’emploi.

Revendications internationales
La déclaration appelle l’Organisation internationale du Travail (OIT) à inscrire le régime iranien sur sa liste noire pour ses « violations systématiques et continues des droits du travail », bien que l’Iran soit signataire de conventions internationales du travail clés.

« Les travailleurs iraniens ont subi une répression à la fois monarchique et théocratique », peut-on lire dans la déclaration. « Ils sont privés du droit de s’organiser, contraints de travailler dans des conditions d’exploitation et payés des salaires de misère. Il ne s’agit pas seulement de violations du droit du travail, mais d’actes de violence structurelle. »

Les organisations australiennes appellent à une pression internationale accrue, notamment en exigeant :
La reconnaissance des syndicats indépendants
Un salaire vital indexé sur le coût de la vie
Des normes de sécurité au travail applicables

Elles appellent également les syndicats et les groupes de défense des droits du monde entier à soutenir les travailleurs iraniens, d’autant plus que ceux qui organisent des grèves ou revendiquent des droits sont souvent confrontés à des arrestations, des tortures ou des exécutions devant la justice iranienne.

Une voix du mouvement syndical
Cette campagne de solidarité intervient alors que les travailleurs iraniens deviennent une force de résistance de plus en plus visible dans le pays. Des travailleurs du pétrole aux enseignants et aux ouvriers d’usine, les manifestations ouvrières ont augmenté ces dernières années malgré une répression brutale.

Alors que la classe ouvrière iranienne subit une pression sans précédent, cette initiative menée par l’Australie envoie un message clair : le mouvement syndical mondial les observe et les soutient.

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