Une enfance qui a peint des murs noirs aux couleurs de la liberté
Dans une lettre écrite à l’intérieur de la prison d’Evine à l’occasion de la Journée internationale des femmes, Mme Forough se reflète non pas en métaphores mais en réalités vécues :
« Depuis mon enfance, je connais le mot « prison »… Avant ma naissance, mes parents passaient des années derrière les murs qui, dans mon imagination d’enfant, n’étaient que des « murs noirs ». Mon oncle et deux tantes ont été exécutés dans la trentaine. »
Non seulement elle a hérité d’un héritage de résistance, mais elle a choisi de le suivre. À mesure qu’elle grandissait, elle a ressenti les douloureuses contradictions : la discrimination entre les sexes, le manque d’opportunités éducatives et professionnelles, et le déni des libertés fondamentales. »
Arrestation, torture, résistance – un récit d’injustice
Forough Taghipour a été arrêtée pour la première fois en février 2020 avec sa mère et emmenée au quartier 209 de la prison d’Evine. Elle a enduré des mois d’interrogatoires et de pressions psychologiques avant d’être condamnée à cinq ans de prison. Son incarcération a commencé à la prison de Qarchak, puis elle a été transférée à Evine. Pendant sa peine, elle souffrait de maladies gastro-intestinales et du COVID-19, mais on lui a refusé des soins hospitaliers parce qu’elle refusait de porter des menottes ou des menottes. Après avoir purgé sa peine pendant trois ans, elle a été libérée en février 2023 — mais seulement brièvement.
En août 2023, elle a de nouveau été arrêtée. Cette fois-ci, la section 26 de la Cour révolutionnaire l’a condamnée à une autre peine de 15 ans sans procès équitable. On lui a refusé une représentation juridique indépendante et ses plaintes de torture et de traitement inhumain ont été ignorées.
Elle écrit :
« Cela fait maintenant près de cinq ans que je suis emprisonné uniquement pour mes croyances. Il semble que la répétition soit devenue une habitude chez les dictateurs. Même s’ils essaient de faire taire ma voix, elle résonne dans les mots de Maryam, résistant à l’oppression et à la discrimination. »
Les femmes : des espoirs emprisonnés, des esprits inébranlables
Même à l’intérieur de la prison, Forough Taghipour s’accroche à l’espoir. Elle puise sa force dans la douleur de son passé. Elle écrit à propos des autres prisonnières et de l’héritage de la résistance :
« J’entends les voix des femmes emprisonnées sous le Shah et le régime actuel… des femmes comme Fatemeh Amini, Marzieh Ahmadi Eskouhi et Ashraf Rajavi, qui ont crié contre la tyrannie. Leur sang est devenu pour moi un phare. »
Elle montre une nouvelle génération de femmes audacieuses, conscientes et sans peur. Elle a appris :
« Nous pouvons et devons surmonter ce qui semble impossible… Nous pouvons transformer ces « murs noirs » en mers, aussi libres que les tempêtes. »
Forough Taghipour : une représentante des femmes résistantes
Forough Taghipour se considère comme faisant partie d’un collectif qui se sacrifie les uns pour les autres et trouve l’unité dans une lutte partagée :
« Les femmes ont découvert le pouvoir du leadership, de la responsabilité et de la résistance collective. Ils ont créé un corps unifié, plus fort et plus déterminé chaque jour. »
Par sa fermeté, Forough Taghipour est non seulement un symbole de résistance, mais aussi une voix qui appelle à la fin de la répression, à la liberté de croyance et à la reconnaissance des droits humains des femmes en Iran.
Un appel urgent à l’action internationale
Le cas de Forough Taghipour est un exemple flagrant des violations systématiques des droits de la personne par la République islamique d’Iran :
- Arrestation arbitraire
- Torture psychologique et physique
- Négligence médicale délibérée
- Déni des droits à un procès équitable
Nous demandons à la communauté internationale et aux organisations de défense des droits de l’homme :
- Publier immédiatement une déclaration condamnant sa peine injuste
- Envoyer des missions d’enquête dans les prisons iraniennes
- Sanctionner et poursuivre les responsables judiciaires et de sécurité impliqués dans son cas
- Exiger la libération inconditionnelle de Forough Taghipour et de toutes les prisonnières politiques
Forough est une voix, mais elle porte l’écho de générations. Une voix qui, si elle est entendue, peut ébranler la conscience du monde.
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