lundi 7 novembre 2022

Des procès inéquitables avant l’exécution de manifestants iraniens

 – Alors que le pouvoir judiciaire iranien prononce des condamnations à mort pour des manifestants iraniens emprisonnés, des députés ont signé une déclaration appelant le pouvoir judiciaire à exécuter les manifestants iraniens de manière décisive.

Un chanteur de Kermanshahi accusé d’avoir « mené une guerre contre Dieu »

Le procès du chanteur kurde, Saman Yassin, présidé par le juge Salavati, a eu lieu devant le tribunal général et révolutionnaire de Téhéran. Lors de ce procès, le 29 octobre 2022, le régime iranien a accusé Saman Yassin de « moharebeh » pour avoir tiré 3 balles avec son pistolet. Le chanteur est également accusé de « rassemblement et collusion avec l’intention de commettre une infraction contre la sécurité nationale. »

Mais selon les images diffusées de son procès, Saman dit au juge Salavati qu’il n’avait qu’un pistolet à air comprimé. Le juge Salavati l’a accusé d’avoir 11 casiers judiciaires, ce que Saman a nié.

L’accusation de « moharebeh » est passible de la peine de mort. Les forces iraniennes ont arrêté Saman Yassin, un chanteur de 27 ans originaire de Kermanshah, le 2 octobre 2022, en relation avec les manifestations populaires à Téhéran. Il a chanté de nombreuses chansons protestant contre le statut socio-politique de sa société et a montré son soutien au récent soulèvement national.

Le procès du chanteur s’est tenu en même temps que celui de huit autres manifestants détenus. Mohammad Ghobadlou, Mohsen Rezazadeh Qaraqalou, Saeed Shirazi, Mohammad Boroghani, Abolfazl Mehri, Hossein Hajiloo, Manouchehr Mehmanvar et Soheil Khoshdel.

Depuis son arrestation, le chanteur kurde s’est vu refuser le droit d’avoir un avocat et de recevoir des visites de sa famille. M. Yassin a été soumis à de graves tortures physiques et psychologiques pour le forcer à faire des aveux.

Saman Yassin a été transféré au bureau du procureur des services du renseignement de la prison d’Evine le 2 octobre 2022, après son arrestation. Il a ensuite été transféré à la prison du Grand Téhéran (Fashafouyeh). Puis, il est retourné à Evine après deux semaines de détention.

La vie d’un père kurde menacée d’une exécution imminente

Le pouvoir judiciaire iranien a condamné à mort Tohid Darvishi, un citoyen kurde de Khoy. Tohid Darvishi a été arrêté le samedi 15 octobre 2022, lors de manifestations à Tabriz. Il a été condamné à mort sans avoir accès à un avocat ainsi qu’aux garanties minimales pour protéger les droits d’un détenu.

Tohid Darvishi, 27 ans et père de deux enfants, est un chauffeur de taxi officieux. Il a été violemment arrêté par les forces de l’État alors qu’il ramenait un gallon d’essence d’une station-service pour sa voiture.

Sa condamnation à mort lui a été communiquée verbalement sans respecter une procédure légale appropriée. Le chef du pouvoir judiciaire, en annonçant la condamnation à mort de M. Darvishi à sa famille, leur a manqué de respect, les a menacés et les a déboutés.

Tohid Darvishi est actuellement détenu à la prison centrale de Tabriz. Il subit de fortes pressions mentales et psychologiques. Il a subi des tortures depuis son arrestation et n’a pas bénéficié des droits minimums d’un défendeur dans une procédure pénale, notamment l’accès à un avocat et à des services juridiques, l’information de la famille sur son état et les soins médicaux.

227 députés en Iran demandent à la justice d’exécuter d’urgence des manifestants iraniens

L’agence de presse officielle ISNA a rapporté le 6 novembre 2022 que 227 membres du Parlement iranien avaient demandé l’exécution des manifestants iraniens. Les députés ont rédigé une lettre adressée au pouvoir judiciaire, lue lors de la séance publique de dimanche.

Ahmad Amirabadi Farahani a lu la lettre qui dit notamment : « Nous, les représentants de cette nation, appelons toutes les autorités du pays, y compris le pouvoir judiciaire, à prendre des mesures rapides concernant les personnes accusées de Moharebeh. Ils doivent recevoir une leçon, quelle que soit le syndicat auquel ils appartiennent. Exécutez le jugement divin de rétribution (Qisas) contre eux. »

Source : Iran HRM/ CSDHI

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