Appel à une action immédiate pour sauver la vie des prisonniers du soulèvement et à la formation d’une mission d’enquête internationale pour visiter les prisons
Vingt jours après l’attaque brutale à la prison d’Evine de Téhéran, les autorités du régime empêchent toujours de soigner les blessés. Par ailleurs, alors que le soulèvement national en Iran approche de son 50e jour et que chaque jour de plus en plus de jeunes sont interpelés, les manifestants arrêtés connaissent des conditions de détention très difficiles.
1. Les autorités carcérales refusent de transférer à l’hôpital Parsa Golshani, un prisonnier politique de 35 ans, blessé lors de l’attaque de la prison d’Evine du 15 octobre. Or, il souffre d’une fracture du crâne, d’une vision floue de l’œil gauche, de graves maux de tête et de vertiges dus aux coups portés par la garde spéciale. La clinique de la prison a confirmé que Parsa devait être emmené dans un hôpital pour recevoir un traitement spécialisé. En prison depuis 2019, Parsa Golshani a été condamné à cinq ans pour « association avec les Moudjahidine du peuple (OMPI/MEK) et propagande contre le régime ».
2. Le prisonnier politique Luqman Aminpour, qui avait été transféré d’Evine à la prison de Gohardacht après l’attaque du 15 octobre, a été ramené au quartier 241 d’Evine et soumis à des interrogatoires et à la torture. Huit prisonniers politiques de la prison de Gohardacht ont exprimé leur inquiétude quant à l’état grave de Luqman Aminpour dans une lettre adressée au rapporteur spécial des Nations unies pour les droits de l’homme. Ils ont demandé aux institutions des droits humains de suivre son cas. Ils ont écrit : « Dans une tentative d’intimidation et de terreur, le régime et son système judiciaire (…) ont l’intention de se venger des prisonniers politiques. Ils ont éloigné plusieurs détenus en les transférant dans d’autres prisons et en ont emmené certains, dont Luqman Aminpour, à l’isolement et sous la torture, afin d’intimider les autres et d’en faire une leçon. » Luqman Aminpour a été arrêté pour la deuxième fois en juin 2020 et transféré à Evine. En janvier 2021, il a été condamné à cinq ans de prison pour « association et collusion » et à cinq autres années pour « appartenance à l’OMPI ».
3. Le prisonnier politique Meysam Dehbanzadeh, 29 ans, gravement blessé par balles lors de l’attaque du 15 octobre à Evine, a été transféré à la prison de Gohardacht le 19 octobre sans le moindre soin. Le 31 octobre, sous prétexte de l’emmener à l’hôpital, il a été ramené au quartier 241 d’Evine pour y être interrogé. Meysam a été arrêté en novembre 2020, libéré sous caution après quelques mois, puis de nouveau arrêté en janvier 2022. Il a été condamné à dix ans de prison pour « association et collusion par communication avec l’OMPI, troubles de l’ordre public et propagande contre le régime ».
4. De nombreux manifestants arrêtés sont transférés à la 6e brigade de la prison du Grand Téhéran (Fashafouyeh). Cette brigade est composée de six sections, et chaque section est divisée en quatre salles contenant 200 lits chacune. Cela signifie que sa capacité officielle est de 4800 personnes. Cependant, dans de nombreux cas, plus de 500 prisonniers sont entassés dans chaque salle. Ces personnes sont interrogées à plusieurs reprises et gravement torturées. Sans preuves ni informations spécifiques, les interrogateurs forcent les prisonniers à avouer, en bluffant, en mentant et en les torturant. Après chaque interrogatoire, le prisonnier est emmené dans une autre salle afin qu’il ne puisse pas partager et échanger des informations avec ses anciens compagnons de cellule.
Malgré sa construction récente, la 6e brigade de la prison de Fashafouyeh est très sale. La qualité de la nourriture est exécrable. Il n’y a pas d’eau potable, de détergents ni de matériel d’hygiène, et les détenus doivent les acheter. Les malades et les blessés ne reçoivent pas de médicaments.
La Résistance iranienne appelle une fois de plus les Nations Unies et son Conseil de sécurité, l’Union européenne et ses Etats membres, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU et son Haut-Commissaire, ainsi que tous les défenseurs des droits humains à prendre des mesures immédiates pour sauver la vie des prisonniers du soulèvement. Elle leur demande de former une mission internationale pour enquêter sur la situation dans les prisons iraniennes, en les visitant avec un représentant de la Résistance iranienne et en y rencontrant les prisonniers, en particulier les prisonniers politiques.
Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 3 novembre 2022
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