mardi 4 octobre 2016

Iran : Les pasdaran obtiennent de lourdes peines contre des défenseurs des droits

 Dans un autre exemple du manque d'indépendance du pouvoir judiciaire iranien, une cour d'appel a confirmé des peines de prison disproportionnées contre quatre militants des droits civils suite aux pressions des gardiens de la révolution, les pasdaran. 
  Atena Daemi et Omid Alishenasse ont chacun été condamnés à sept ans de prison tandis qu'Aso Rostami et Ali Nouri ont été condamnés à deux ans de prison chacun.

« Notre affaire n'a pas été jugée équitablement », a déclaré Atena Daemi dans une interview à la campagne des droits de l'homme en Iran le 29 septembre. « En fait, ce sont les pasdara qui étaient la plupart du temps responsables des poursuites judiciaires contre nous. Mon avocat et moi n'avons pas eu la possibilité de présenter notre défense au cours du procès préliminaire et nous avons vu une lettre des pasdaran adressée à la Cour d'appel demandant la peine maximale contre nous ».
Alishenasse de son côté a dit : « Quand ma mère a demandé au juge pourquoi il avait décidé une condamnation aussi sévère, il lui a répondu : « Nous sommes sous la pression des pasdaran ».
« Les peines ont été prononcées sous l'influence des forces de sécurité », a déclaré Rostami. « Nous ne voyons aucun signe de procès équitable dans aucune de nos sessions judiciaires. Le premier procès a duré à peine 10 minutes. Les avocats n'ont pas été autorisés à avoir une copie des actes d'accusation et n'ont eu aucune chance de présenter une défense ».
Selon la décision délivrée à l'avocat de Daemi le 29 septembre 2016, les verdicts de culpabilité ont été confirmés contre les quatre militants pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale » et « outrage au Guide suprême ».
Sur la base de l'article 134 du nouveau code pénal islamique de l'Iran, les militants deviendraient admissibles à une libération après avoir purgé la peine de prison la plus lourde (cinq ans pour Daemi et Alishenasse et un an et demi pour Rostami et Nouri).
Les quatre sont actuellement en liberté sous caution.
« Ces juges ont tous une chose en commun : la haine pour les jeunes, bons et humanistes », a écrit la mère d'Alishenasse, Simine Eyvazzadeh, sur sa page Facebook. « S'ils étaient des voleurs et qu'ils avaient volé des milliards, auraient-ils eu la même peine ? J'aurais préféré que mon fils soit un voleur pour qu'on fasse preuve d'indulgence. J'aurai beaucoup à dire quand le moment sera venu ».
Alishenasse, Daemi, Rostami et Nouri ont été arrêtés en août et septembre 2014 par les renseignements des gardiens de la révolution pour leurs protestations pacifiques, y compris leur engagement dans des campagnes contre la peine de mort, la condamnation des exécutions massives de prisonniers politiques dans les années 1980, les rencontres des familles de prisonniers politiques, et leur critique de la corruption officielle.
Leur procès préliminaire conjoint, qui a duré moins d'une demi-heure, a eu lieu le 5 mars 2015. Daemi a d'abord été condamnée à 14 ans de prison, Alishenas à 10 ans de prison, et Rostami et Nouri ont chacun été condamné à sept ans.
Source : Campagne internationale pour les droits de l'homme en Iran

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