vendredi 3 novembre 2017

La chaîne d’opposition Iran NTV (Simay Azadi) appelle à des souscriptions populaires

 Il est illégal de posséder un équipement de récepteur satellite en Iran, où le gouvernement exerce un contrôle considérable sur le flux d'informations. Néanmoins, tout comme d'innombrables iraniens utilisent des VPN pour échapper aux restrictions imposées au gouvernement et aux médias sociaux, des millions de foyers iraniens utilisent également des équipements satellitaires pour se brancher sur les réseaux interdits de télévision.

Beaucoup vont même jusqu'à racheter l'équipement nécessaire après qu'il a été confisqué par les autorités du régime via des mesures de répression à grande échelle. La théocratie des mollahs est bien connue pour avoir attaqué non seulement les destinataires d'informations indépendantes et étrangères, mais aussi les radiodiffuseurs eux-mêmes. En fait, il a été largement rapporté que la répression iranienne contre les journalistes libres s'est intensifiée ces dernières années, avec une répression plus large contre les activistes et les groupes minoritaires.
Ces conditions rendent le travail des médias dissidents plus important que jamais, car ils contrecarrent la tentative de l'Iran des mollahs de contrôler les médias et permettent de relater aussi bien les manifestations populaires que les activités répressives qui, autrement, ne seraient pas signalées.
Le media le plus en vue, connu en persan sous le nom de Simay Azadi et en anglais comme Iran National Television (Iran NTV), commencera sa 22ème campagne de souscription publique le vendredi 3 novembre afin de lever des fonds pour ses opérations. Simay Azadi, qui signifie l’image de la liberté, est regardée par bon nombre des ménages iraniens qui ont défié l'interdiction du régime en s’équipant de télévision par satellite, en principe interdite.
Simay Azadi est une voix unique pour la population iranienne et fait fonction de ce que fut Radio Londres pour les français pendant l’occupation nazie. Bien au-delà du harcèlement et des interrogatoires, les contributeurs de Simay Azadi ont été torturés et même exécutés pour leurs activités journalistiques, ont été parfois exécutés seulement pour avoir soutenus le principal groupe d'opposition, l'Organisation des Moudjahidine du Peuple d'Iran (OMPI/MEK).
La violence contre les journalistes de l'Iran NTV va de pair avec la violence contre les militants de l'OMPI, car l'un des défis les plus saisissants de la chaîne à l’endroit du régime des mollahs est sa couverture des manifestations populaires. Au fil des ans, le réseau a également contribué à l’exposition les conditions des prisons iraniennes et particulièrement de leurs quartiers politiques, et la chaîne est devenue un média de choix pour les prisonniers politiques iraniens pour exprimer leur opposition continue au régime théocratique.
De tels projets ont contribué à la popularité croissante de Simay Azadi dans les rangs des Iraniens avec un œil tourné vers un avenir démocratique pour leur pays. La campagne de mobilisation précédente du réseau s'est déroulée pendant 40 heures consécutives à la mi-janvier et des milliers de personnes en Iran et dans le monde ont été contactées et ont contribué à ses initiatives. Comme lors des précédentes initiatives de collecte de fonds, les contributions individuelles allaient de quelques euros à plusieurs milliers, soulignant la diversité socio-économique de l'audience du réseau.
Leurs contributions et le nombre croissant de téléspectateurs du réseau ont mis en évidence le mépris permanent des interdictions sur les médias dissidents et étrangers. Et la campagne de mobilisation elle-même a également contribué à mettre en évidence la poursuite du conflit entre la population et le régime concernant d'autres tentatives visant à restreindre l'accès à l'information et à la communication nationale. Les téléspectateurs et les sympathisants ont maintenu le dialogue au sujet de la mission de cette chaîne exceptionnelle sur plusieurs médias sociaux, dont Facebook, Twitter et Telegram, et ont également contacté le réseau directement via 84 lignes téléphoniques.
Malgré les danger de poursuite, les appelants ont encensé la chaîne comme étant « la voix des sans-voix » et ont cité un certain nombre de sujets spécifiques de reportage comme raisons de leur soutien en tant que principale alternative aux médias publics et à la propagande officielle. Ceux-ci incluaient l'intensification flagrante des violations des droits de l'homme à travers le pays, ainsi que le silence public imposé sur les crimes passés du régime théocratique. Simay Azadi a joué un rôle majeur dans la campagne de dénonciation publique des détails de l'exécution de 30 000 prisonniers politiques au cours de l'été 1988, avec laquelle le régime a cherché à détruire l'OMPI et toute résistance organisée contre la théocratie naissante.
La chaîne a contribué à faire circuler les demandes croissantes de justice pour les victimes et à exposer les fosses communes des victimes tout en faisant état des protestations qui en ont découlé et de la réaction du régime. Mostafa Pourmohammadi, qui était ministre de la Justice durant le premier mandat d’Hassan Rohani en tant que président, a déclaré qu'il était « fier » d'avoir aidé à « exécuter le commandement de Dieu pour la tuer».
Iran NTV doit jouer un rôle important dans les mois et les années à venir car elle montre les profondeurs de l'antipathie du peuple envers le régime tout en exposant les diverses raisons pour lesquelles cette antipathie est justifiée.
C'est un rôle que les contributeurs de l’Image de la Liberté et son personnel bénévole sont prêts à jouer malgré les risques graves qui accompagnent leur travail. Toutes les voix indépendantes dans les médias font face à de véritables risques du fait de simplement faire leur travail. Mais en ce qui concerne l'Iran, cela est vrai aussi pour ceux qui transmettent avec courage des informations à la chaine sur la croissance et les progrès de la Résistance. La répression du gouvernement continuera à s'intensifier, mais l'expérience récente a montré qu’on ne peut s'attendre à ce que cela réduise au silence la dissidence de la population iranienne, encore moins lorsqu'il existe encore un média qui faire entendre la dissidence contre le régime théocratique, et montre à chacun les fruits de son effort en tant que militants et dissidents.
Avec son audience croissante et sa 22ème campagne de Téléton qui est sur le point de commencer, Iran NTV espère être bientôt en mesure de garantir sa position en tant qu’un média unique en son genre pour une autre année de plus, grace à l’aide de chacun.

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