mardi 7 novembre 2017

L'Iran ordonne aux médias officiels de ne pas diffuser les voix des manifestants

 Un membre du parlement du régime iranien a déclaré que le Conseil suprême de sécurité nationale avait publié une résolution appelant l'organisation de la radio et de la télévision du régime (IRIB) à ne pas diffuser les voix des manifestants dont les fonds sont pillés par des institutions financières affiliées aux Pasdarans.

Ali Vafghchi, dans une interview à l'agence de presse ILNA, mercredi 1er novembre, a déclaré que l'IRIB n'avait pas diffusé ces deux derniers jours deux de ses interviews télévisées avec les déposants dont les actifs sont pillés par les institutions financières affiliées aux Pasdarans, et quand il a discuté de ce problème, il a été dit que « le Conseil suprême de la sécurité nationale a publié une directive permettant à l'IRIB d'arrêter de diffuser les voix des déposants protestataires ».
 Il a ajouté : « Environ 10 % des Iraniens ont été impliqués d'une manière ou d'une autre dans les problèmes des institutions financières et de crédit, et c'est un des défis majeurs du pays, et notre question est de savoir si ces gens méritent que leur voix soit réduite au silence par la télévision et la radio ».
 Les protestations des déposants pillés se poursuivent depuis des mois à Téhéran et dans d'autres villes du pays.
 Pendant cette période, les forces de sécurité du régime iranien ont essayé de réprimer ces rassemblements et d’empêcher qu’ils aient lieu.
 Le 23 octobre, plus de deux mille personnes, dont les biens ont été pillés par des institutions affiliées aux Pasdarans, à la justice et à d'autres agences et institutions publiques, ont organisé un rassemblement au cours duquel les femmes ont joué un rôle très actif devant le parlement. La police répressive a agressé les manifestants à l'aide de matraques et les a battus brutalement et a tenté de disperser les manifestants, mais elle a dû faire face à la résistance du peuple.
 Les protestataires scandaient : « Honte ! Honte à la police ! », « Cannon, mitrailleuse, et les chars ne sont plus valables », et « Mort au dictateur ». « Lorsque la police a arrêté certaines personnes, en particulier les femmes, et voulait les enlever par la force, les gens ont scandé « Vois l’ISIS, vous l’ISIS, mort à l’ISIS, laissez-les partir », « La police, honte à vous, laissez partir nos concitoyens ».
 Certains des slogans étaient : « Mort à Saif (le directeur de la Banque centrale) », « Honte à Rohani », « Larijani est apparemment le juge mais un complice du voleur », « Le vol est institutionnalisé, les cœurs sont pleins de haine », « Pour voyager dans d'autres pays, ils ont pris notre argent », « Ils avaient un déficit budgétaire, mais ils l'ont pris de notre argent », « L'institut Caspian a volé, le gouvernement l'a soutenu », « Saif trahit, le gouvernement approuve », « Je ne renoncerai pas à moins que j’obtienne mes droits », « Assez d’injustice »…
 Près de deux mille personnes dans la ville d'Ahvaz, dans le sud-ouest du pays, qui ont été pillées par des institutions financières affiliées aux Pasdarans et à d'autres institutions oppressives, dont la coopérative Arman Vahdat, ont poursuivi leurs protestations ces dernières semaines, du mercredi au jeudi 18 octobre. Ils ont scandé aux dirigeants criminels du régime : « Laissez tomber la Syrie, prenez soin de nous », « Si vous réduisez un peu vos malversations, nos problèmes seront résolus », « Mort à Saif (Directeur de la Banque centrale du régime) », les habitants du Khousistan meurent, mais ils n'accepteront jamais l'ignominie », et « je me bats, je meurs, je vais récupérer mon argent ».
 Pendant ce temps, les personnes pillées par l'institution gouvernementale Afzal ont toutes organisé un autre rassemblement de protestation devant le bureau des Nations Unies à Téhéran, mercredi 18 octobre. Un certain nombre d'autres personnes pillées se sont rassemblées à Mashhad, mais elles ont été brutalement attaquées et placées en détention par les forces répressives. Les manifestations se sont poursuivies jeudi à Téhéran.
 Dans son message du 16 octobre, Mme Maryam Radjavi a appelé toutes les personnes, en particulier la jeunesse courageuse, des différentes villes du pays, à exprimer leur solidarité et leur soutien envers les personnes pillées. Elle a ajouté : « La richesse du peuple iranien est entièrement au service de la consolidation de la domination du fascisme religieux et de la guerre et de l'exportation du terrorisme, et elle est pillée par les dirigeants de ce régime. Elle a dit que l'économie de l'Iran est principalement entre les mains des Pasdarans ; par conséquent, les relations économiques avec ce régime n'ont aucune légitimité et vont totalement à l’encontre du peuple et des intérêts nationaux de l'Iran et doivent être arrêtées.
 Source : Les droits de l’homme en Iran

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