CSDHI - Le mois dernier, le Guide suprême des mollahs, Ali Khamenei, a nommé le fougueux général Hossein Salami au poste de nouveau commandant des Gardiens de la révolution (les pasdarans).
Auparavant, il avait nommé Ebrahim Raisi, impliqué dans le massacre de 30 000 prisonniers politiques en 1988, responsable du pouvoir judiciaire.
Les responsables du régime s'inquiètent du mécontentement généralisé de la population, qui se transforme en manifestations de rue, alors que l'économie iranienne est en ruine : l'inflation a atteint près de 50 %, sa devise s'est presque effondrée, les grèves des travailleurs et des agents publics sont monnaie courante et le régime est confronté à un mouvement croissant des droits des femmes.
De plus, les récentes inondations à l'échelle nationale ont également laissé les terres agricoles de 26 provinces en ruine et diverses maladies menacent des millions de personnes dans les zones rurales.
Le remaniement de la justice et des forces armées dans le pays par le régime indique que celui-ci est s’apprête à faire pression sur le peuple pour empêcher toute contestation du pouvoir des mollahs.
Les autorités ont ensuite diffusé une annonce sur Instagram et arrêté environ 30 personnes lors d'un cours de yoga privé à Gorgan, dans le nord de l'Iran. Un responsable du département de la justice local a déclaré que les personnes arrêtées portaient des « tenues inappropriées » et s'étaient « mal comportées ».
Les arrestations interviennent juste un jour après la saisie par les autorités des comptes sociaux de trois célèbres musiciens de rue iraniens pour publication de « contenu délictueux ». Les trois artistes, qui comptaient environ 174 000 fans avant que leurs comptes ne soient fermés, ont posté des vidéos de leurs performances sur les réseaux sociaux.
Parallèlement, la chanteuse Negar Moazzam a fait actuellement l’objet d’une enquête après avoir joué pour un groupe de touristes dans la province d’Ispahan. L’incident s’est transformé en sujet brûlant sur le net, certains utilisateurs de Twitter s’interrogeant sur les politiques du régime.
Un utilisateur a comparé la rapidité avec laquelle les autorités ont ouvert l’enquête sur Mme Moazzam avec leur gestion des attaques physiques contre les femmes. « Lorsque quelqu’un jette de l’acide au visage d’une femme, personne ne le poursuit, et finalement c’est la femme qui est déclarée coupable ».
Un autre était plus controversé : « L’Iran n’est plus un pays depuis 40 ans, c’est une prison pour 80 millions de personnes ».
« Un établissement qui trouve que même le yoga est néfaste n'a pas besoin du navire de guerre US Abraham Lincoln pour mettre fin à son existence », a écrit un utilisateur de Twitter.
Peine de mort
Les exécutions en Iran ne se sont même pas arrêtées pendant le mois sacré du ramadan. L’Islam recommande aucune exécution pendant le mois sacré du ramadan, mais les autorités iraniennes ont pendu publiquement un prisonnier au cours du mois de jeûne.
Un prisonnier politique a été condamné à mort pour « guerre contre Dieu », « rassemblement et collusion » et « appartenance à l'OMPI ». Le verdict a été rendu par la 28ème chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, présidé par le célèbre juge Mohammad Moghiseh.
Abdullah Ghasempour, 34 ans, a été arrêté le 21 mai 2018 pour avoir mis le feu à une base Basij des pasdarans (IRGC), pour avoir filmé l'événement et l'avoir envoyé aux médias du MEK.
Mohammad Hossein Ghasempour (frère d'Abdullah), 32 ans, Alireza Habibian, 30 ans, et Akbar Dalir, 34 ans, ont été condamnés à cinq ans et demi d'emprisonnement pour « rassemblement et collusion ». Ils sont actuellement détenus dans le quartier 4 de la prison d'Evine à Téhéran. Ils ont été arrêtés avec Ghasempour et sont également affiliés à l’opposition - le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), la coalition qui comprend le MEK.
Le régime iranien utilise depuis longtemps la peine de mort comme un moyen d'étouffer le mécontentement populaire.
Torture et autres mauvais traitements
Les représentants légaux et de sécurité de la prison Sepidar d'Ahwaz se sont opposés au transfert à l’hôpital de la prisonnière politique Ameneh Zaheri Sari.
Ameneh Zaheri Sari, une prisonnière politique de 20 ans diplômée en comptabilité, est incarcérée à la prison de Sepidar d'Ahwaz.
Elle souffre d'œdèmes aigus de diverses parties de son corps. Le médecin du dispensaire de la prison n’a pas été en mesure de diagnostiquer la raison de ces œdèmes et la maladie dont souffre Ameneh Zaheri Sari. Elle doit être envoyée à l’hôpital le plus tôt possible pour le diagnostic et le traitement.
La famille de Madame : « Son état de santé se détériore chaque jour et elle doit recevoir des soins d'urgence et un traitement médical à l'hôpital ».
Peines cruelles, inhumaines ou dégradantes
Vingt-trois prisonniers reconnus coupables de vol croupissent dans la prison de Fashafoyeh, dans la grande prison de Téhéran, attendant une amputation de la main.
La main d'un des prisonniers doit être amputée dans les prochains jours. Le prisonnier a été identifié, il s’appelle Alireza Khan Baluchi et des informations indiquent que sa peine a été envoyée au département de l'exécution de la peine. M. Baluchi a été reconnu coupable de vol, il y a sept ans.
Sa main doit être amputée alors qu'il a remboursé le bien volé. Les enquêtes montrent que les prisonniers sont condamnés à l'amputation pour des délits mineurs. La plupart d’entre eux ont volé des biens représentant entre 5 et 10 millions de tomans (environ 267 à 534 €).
Source : Les droits de l’homme en Iran
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