mercredi 5 juin 2019

La lettre du représentant du CNRI au ministre norvégien de la Justice

La lettre du représentant du CNRI au ministre norvégien de la Justice
Oslo, le 27 mai 2019
Honorable Jøran Kallmyr, ministre de la Justice du Royaume de Norvège
Monsieur le ministre
J'ai l'honneur de vous transmettre ci-joint une copie de la lettre du 1er avril 2019 du conseiller juridique de l'OMPI en Albanie qui vous a fait part de ses préoccupations concernant le comportement de M. Eskil Engdal, journaliste de Dagens Næringsliv en compagnie de Gjergji Thanasi, un agent du ministère iranien du Renseignement (VEVAK), à la résidence du groupe de l'OMPI et des réfugiés en Albanie qui est protégée par les autorités locales des complots de Téhéran.

On ignore encore comment cet agent a pu entraîner M. Engdal dans cette visite inopinée dans ce camp très menacé par les mollahs. De tels comportements ne répondent pas du tout aux normes du journalisme professionnel. Je vous prie de vouloir bien lire le contenu de cette lettre.
Ces comportements, bien entendu, ne se limitaient pas à son arrivée en Albanie et à des communications et des contacts douteux avec des agents du VEVAK, mais après ce voyage, ces comportements et contacts se sont poursuivis.
L'Organisation des Moudjahidine du Peuple d'Iran (OMPI) et le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) ont toujours été les principales cibles du terrorisme et de l'espionnage de la théocratique au pouvoir en Iran. Le Département allemand pour la protection de la Constitution, le service de Renseignement néerlandais, ainsi que de nombreuses autres agences de pays européens, y compris le PST de la Norvège, ont régulièrement souligné ces dernières années que l'une des principales missions des services de Renseignement du régime iranien à l'étranger est d’espionner et de comploter contre l’OMPI et le Conseil national de Résistance de l'Iran.
Mais ici, je veux partager avec vous deux questions qui nous préoccupent au sujet du comportement de ce journaliste.
Premièrement - La couverture journalistique a toujours été utilisée par le régime pour mener à bien ses intrigues. Le 9 juillet 2017, Ali Fallahian, ancien ministre iranien du Renseignement, qui a dirigé l'assassinat du Dr Kazem Radjavi, représentant du Conseil national de la Résistance à Genève en avril 1990, l'assassinat de dirigeants kurdes iraniens à Berlin en septembre 1992, celui de Mohammad Hossein Naqadi, représentant du CNRI en Italie, en 1993 et de nombreux autres attentats, a déclaré dans une interview : « Le ministère a besoin d'une couverture pour ses travaux de collecte d'informations à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Il est évident que nous n'envoyons pas d'agent en Allemagne ou en Amérique pour qu’ils disent par exemple : ‘ok, je suis un agent du ministère du Renseignement et je suis ici pour recueillir des informations, donnez-les-moi, je vous prie.’ Évidemment, ils travaillent sous le couvert d'affaires ou d'autres emplois, notamment celui de journaliste. Vous savez, beaucoup de nos journalistes sont en fait des agents du ministère. »
En mars 2018, un attentat à la bombe visant la célébration du Nouvel An iranien par l'OMPI à Tirana, a été déjoué et deux des agents du ministère du Renseignement, envoyés en Albanie en tant que journalistes, ont été arrêtés et expulsés. En lien à cet incident, quelques mois plus tard, l'ambassadeur du régime en Albanie et le chef de son bureau de renseignement ont été expulsés du pays. Le Président Trump a félicité le Premier Ministre albanais dans une lettre, jointe en annexe.
Cette année, le 16 février, un journaliste de l'hebdomadaire allemand Der Speigel, qui a travaillé pendant deux ans en Iran, a été leurré et probablement soudoyé par le VEVAK, a publié une série d'allégations sans fondement et biaisées pour diaboliser et ternir l’image du groupe d'opposition le plus organisé et le plus important en Iran et à l’étranger. Suite à une plainte déposée par le CNRI, un verdict a été rendu par le tribunal de Hambourg contre Der Spiegel. Le 26 mars dernier, l'Associated Press a écrit : « Un tribunal allemand a ordonné à l'hebdomadaire Der Spiegel de retirer le passage d'un article qui stipule qu'un groupe d'opposition iranien en exil s'était livré à des actes de « torture » et au « psycho-terrorisme », affirmant que cet article n’apportait aucune preuve aux allégations. Le tribunal de Hambourg a déclaré dans sa décision qu'il infligerait une amende de 250.000 euros au magazine, si le passage du camp de l’OMPI en Albanie n'était pas supprimé ».
Deuxièmement : Le rôle de l'ambassade du régime à Oslo vous est bien connu pour l'organisation de ces complots. L'ambassade du régime iranien a joué un rôle important dans ces activités dangereuses. Vous connaissez les relations de l'ambassade et de l'ambassadeur du régime en Norvège, notamment leurs liens étroits avec le terroriste arrêté au Danemark, Mohammad Davoodzadeh Louloui. Il a été arrêté pour avoir participé à un complot terroriste contre des dissidents iraniens au Danemark.
Le communiqué de la Commission de la sécurité du CNRI est joint en annexe.
Il est largement admis que le rôle des autres ambassades du régime dans les crimes, les complots terroristes et l'espionnage contre l'opposition au cours de l'année écoulée s'est intensifié de façon inédite. En juillet dernier, Assadollah Assadi, un soi-disant diplomate iranien en autriche a été arrêté en Allemagne et extradé vers la Belgique, alors qu'il livrait une bombe meurtrière à deux autres terroristes au Luxembourg pour commettre un attentat lors du Grand rassemblement du CNRI le 30 juin à Paris. Depuis cette date, lui et les deux autres attendent d'être jugés en Belgique. En outre, j'attire votre attention sur l'expulsion d'un diplomate de l'ambassade iranien en France et de deux autres diplomates des Pays-Bas dans la même période.
Alors que moi-même, en tant que citoyen irano-norvégien, j'apprécie la démocratie norvégienne, qui est parmi les meilleures au monde, il est inutile de nous rappeler à tous que la démocratie est très vulnérable aux infiltrations, aux abus et aux complots des régimes totalitaires cruels.
Monsieur le Ministre
Compte tenu des faits susmentionnés, afin d'éviter la récidive d'expériences telles que le complot du terroriste arrêté, Mohammad Davoudzadeh, actuellement détenu au Danemark, je vous demande de vouloir bien rester informé de cette affaire et de prendre toutes les mesures juridiques nécessaires pour que la société norvégienne soit en sécurité pour tous ceux qui vivent ici et aiment la liberté.
Perviz S Khazai, ancien ambassadeur iranien en Suède et en Norvège
Représentant du Conseil national de la Résistance iranienne dans les pays nordiques- Oslo
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La lettre, en date du 1er avril 2019, du conseiller juridique de l'OMPI au rédacteur en chef du journal norvégien DN

M. Amund Djuve, Rédacteur en chef de Dagens Næringsliv
Cher Monsieur Djuve
En tant que conseiller juridique de l'Organisation des Moudjahidine du Peuple d'Iran (OMPI) en Albanie, je vous écris pour attirer votre attention sur une question préoccupante.
Le 27 mars 2019, un sinistre agent du ministère iranien du Renseignement (VEVAK) et de l'ambassade du régime iranien en Albanie, Gjergji Thanasi, ainsi qu'un journaliste dont nous avons appris ultérieurement qu'il s'appelait Eskil Engdal du journal Dagens Naeringsliv, ont arrivés devant le complexe résidentiel des réfugiés iraniens, membres de l’OMPI à Manez dans la province de Durres en Albanie.
Les deux hommes sont arrivés à l'improviste à la porte d'entrée et ont commencé à prendre des photos de l'enceinte au mépris des panneaux indiquant qu'il était interdit de prendre des photos et de filmer. Lorsque les gardes de sécurité albanais leur ont demandé de ne pas prendre de photos, ils ont fait preuve d’agressivité et ont continué à prendre des photos.
Les membres de l'OMPI, en tant qu'opposition démocratique au régime des mollahs, sont constamment confrontés à des menaces terroristes de Téhéran. En effet, il y a tout juste un an, en mars 2018, le complot du régime visant à commettre un attentat contre les membres de l'OMPI rassemblés pour célébrer le Nouvel An iranien (Norouz) dans leur propre enceinte a été déjoué et deux terroristes en mission pour Téhéran ont été chassés d'Albanie. La poursuite des enquêtes a conduit à l'expulsion de l'ambassadeur iranien et d'un agent de renseignement de haut rang du régime présent en albanie en tant que diplomate. (Washington Times, 20 décembre 2018)
Gjergji Thanasi est impliqué dans des activités d'espionnage et malsaines contre des membres de l'OMPI en Albanie. En janvier 2019, le ministère iranien du Renseignement (VEVAK) l'a emmené en Iran en tant que journaliste pour de nouvelles informations et instructions. Dans le passé, se faisant passer pour un chauffeur ou un interprète, il s'est approché du complexe de l'OMPI pour faire de l'espionnage, filmer et recueillir des informations sur les systèmes de sécurité du complexe qui doivent protéger les membres des attaques des terroristes de Téhéran.
Après les soulèvements populaires en Iran en janvier 2018 et la fin de la politique de complaisance des États-Unis avec ce régime, Téhéran a eu recours à d'intenses campagnes de terrorisme et de diffamation contre l'OMPI et la Résistance iranienne. Il a recours à toutes formes de conspirations abjectes. Outre la tentative d'attentat à la bombe dans la salle de célébration du Norouz en Albanie l'année dernière, je me réfère à un autre attentat à la bombe déjoué le 30 juin 2018 contre un rassemblement de l'OMPI à Paris et à une tentative d'espionnage et d'assassinat contre la Résistance iranienne aux États-Unis et à l'arrestation le 20 août 2018 de deux agents du VEVAK à cet égard. (Pièce jointe 1)
Alors qu'il ne fait aucun doute que Téhéran tente de répéter ses complots déjoués de mars 2018 en Albanie et que les gardes de sécurité étaient en pleine alerte, le comportement suspect de votre journaliste aux côtés d'un agent du régime des mollahs est une question préoccupante.
En outre, nous avons été informés que M. Engdal a rencontré des agents du VEVAK, notamment Hassan Heyrani, qui se disent anciens membres de l'OMPI et font partie du personnel de l'ambassade de Téhéran en Albanie.
Je voudrais vous informer que depuis le début de l'année 2018, les membres de l'OMPI se sont installés dans leurs locaux actuels, des dizaines de journalistes albanais et internationaux et des personnalités américaines et européennes, y compris des ministres albanais, ont librement visité le complexe. En outre, des citoyens albanais, en petits et grands groupes, viennent rendre visite à leurs amis dans l'enceinte. (Pièce jointe 2)
Pour information, le magazine Der Spiegel, dans un article tendancieux d'un journaliste corrompu par le régime des mollahs, a repris les mensonges de certains agents de Téhéran. Le magazine a ensuite été condamnée en mars 2019 par le tribunal de Hambourg à retirer de ses publication les allégations contre l'OMPI ou à verser « une amende pouvant aller jusqu'à 250 000 euros, et au cas où celle-ci ne pourrait être recouvrée », avec une peine de prison pouvant atteindre six mois. (Pièce jointe 3)
Nous vous demandons respectueusement de ne pas permettre à votre journal et à votre journaliste de devenir involontairement des outils du régime des mollahs pour renforcer ses objectifs et préparer le terrain pour les assassinats des réfugiés iraniens en Albanie.
Respectueusement
Behzad Saffari
Conseiller juridique de l'OMPI en Albanie

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