Par Sedighe Shahrokhi
Un soulèvement à l'échelle nationale a éclaté en Irak depuis début octobre et s'est poursuivi. Ces protestations sont dirigées contre des politiciens corrompus qui ont conduit l'une des nations les plus riches du Moyen-Orient à la dévastation absolue.
L'objectif principal des manifestations est de libérer leur pays et de mettre fin à l'ingérence meurtrière du régime iranien en Irak. Pendant des années, le régime iranien a décrit l'Irak, la Syrie et le Liban comme sa « profondeur stratégique ». Maintenant, après l'élimination de Qassem Soleimani, le commandant de la Force Qods des Gardiens de la Révolution (CGRI), et les protestations incessantes en Irak, en particulier dans les provinces du sud de l'Irak où vit la population à majorité chiite, la profondeur stratégique du régime est sur le point de s'effondrer.
Ces manifestations se poursuivent en Irak en même temps que les manifestations à l’échelle nationale en Iran qui ont ébranlé les piliers de l’existence du régime.
L'AFP a rapporté le 22 janvier : "Les routes ont été coupées et les institutions gouvernementales ont également fermé dans le sud à majorité chiite, y compris dans la ville sainte de Najaf et dans les villes d'Al-Hillah et Diwaniyah".
Depuis sa fondation en 1979, le régime iranien repose sur deux piliers : l'oppression intérieure et l'exportation du terrorisme et du chaos à l'étranger. Un pays comme l’Iraq, avec une population à majorité chiite, a été la première cible du régime dans sa campagne pour imposer son hégémonie sur les pays voisins. Pour cette raison, Rouhollah Khomeiny, le fondateur du régime, a poursuivi la guerre Iran-Irak pendant huit longues années.
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L'invasion américaine de l'Irak a ouvert la voie au régime iranien pour occuper discrètement l'Irak. L’ambassadeur du régime iranien en Irak, Iraj Masjedi, a agi en tant que gouverneur secret de l’Iraq. Soleimani et Masjedi ont joué un rôle clé dans la répression du soulèvement du peuple irakien et le meurtre de civils innocents en utilisant les groupes mercenaires du régime tels que les Brigades Badr, Kataib Hezbollah et les Forces de mobilisation populaire (PMF).
Pour cette raison, le peuple irakien, en particulier dans les provinces du sud du pays, met le feu aux affiches de Qassem Soleimani et Abu Mahdi al-Muhandis, le chef du PMF, tué aux côtés du chef de la force Qods. Les manifestants ont également attaqué à plusieurs reprises les consulats du régime dans les villes du sud de Bassora et de Najaf.
Alors que les manifestations s'intensifiaient en Irak, le régime iranien a essayé différentes tactiques pour contrôler la situation.
Premièrement, il voulait détourner les protestations vers les États-Unis et provoquer des désaccords entre les manifestants.
Deuxièmement, le régime voulait épuiser et intimider les manifestants en faisant des promesses creuses et en perdant du temps d'une part et en attaquant et en tuant les manifestants de l'autre. Pourtant, les manifestants irakiens ont répondu par les slogans: «Résistance et patience» et «[L'ennemi] se fatiguera, mais nous pas nous.»
Après 17 ans de tentatives d'occupation de l'Irak par des mesures brutales et l'exportation du terrorisme, le régime iranien a perdu sa profondeur stratégique. La prise de conscience accrue du peuple irakien et les soulèvements parallèles au Liban et en Iran sont parmi les principales causes du déclin du pouvoir du régime dans ce pays. D’un autre côté, l’élimination de Qassem Soleimani a effrayé les groupes mandataires du régime en Irak.
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