Par Shahriar Kia
Les élections parlementaires du régime iranien auront lieu le 21 février 2020. En l'absence de liberté et d’une véritable opposition, les élections parlementaires en Iran sont une autre scène des luttes intestines du régime pour le contrôle et le pillage des richesses du peuple iranien.
Ayant le contrôle de l'organisation vitale du régime, la faction proche du Guide Suprême des mollahs, Ali Khamenei, a utilisé le mécanisme de disqualification ; et elle s'appuie sur la classe inférieure de la société et l'ingénierie systématique des élections. La faction rivale, ou la faction dite « réformiste », avec à sa tête l'actuel président du régime, Hassan Rohani, malgré son rôle actif dans la répression intérieure et l'exportation du terrorisme, tente pourtant, sous prétexte de modération, d'attirer le vote de la classe moyenne, pour s'octroyer une plus grande part du pouvoir.
Avec les manifestations nationales en Iran en 2017-18 et en novembre 2019, la faction de Khamenei a perdu le soutien de sa classe sociale traditionnelle, les pauvres, en particulier ceux qui vivent dans les banlieues. La faction de Rohani, en raison de son rôle actif dans tous les crimes du régime, a été totalement rejetée par le peuple iranien.
Le slogan du peuple, « Réformateurs, conservateurs, le jeu maintenant terminé » a démontré cette vérité. Par conséquent, les deux factions estiment que la participation aux élections parlementaires de cette année est beaucoup plus faible que les années précédentes, et c’est cela leur plus grande préoccupation. Ils craignent vraiment un boycott général des élections, et ils doivent augmenter la fraude électorale et les votes fictifs.
Les candidats ont été enregistrés dans un délai de six jours entre le 1er et le 7 décembre 2019. Selon les lois du régime, les candidats seront qualifiés en deux étapes. La première phase a été lancée par les comités exécutifs du ministère de l'Intérieur le 7 décembre et s'est terminée le 17 décembre. La deuxième phase d'examen de l'éligibilité par le Conseil des gardiens a commencé le 23 décembre et devait être annoncée aux candidats le 21 janvier.
Quelque 16 033 candidats se présentent aux élections. Environ 88 % des candidats inscrits sont des hommes et 12 % des femmes. Sur le nombre total de candidats, 4101 ont participé à la guerre Iran-Irak, 90 sont des militaires et 680 des religieux.
Quelque 633 candidats sont d'anciens membres du Parlement, dont 248 sont membres du Parlement actuel.
Lors du premier tour de qualification par le Conseil exécutif, 1326 candidats ont été disqualifiés. En outre, 1447 candidats ont annoncé leur retrait. Au total, 46 % des candidats ont été disqualifiés (5346). Selon les médias, le sort des 3048 candidats n'est pas clair avant le 21 janvier.
Les critères les plus importants pour la disqualification sont « le non-respect de l'Islam », « le non-respect de la constitution » et « le non-respect de la règle absolue du clergé (Guide Suprême) ». Selon ces règles, le candidat ne doit avoir aucun antécédent de condamnation pour des raisons de sécurité, ne doit pas être membre d'un groupe d'opposition ou de dissidents du régime.
Jusqu'à présent, la plupart des candidats disqualifiés sont issus de la faction dite « réformiste » ; mais il y a plusieurs candidats conservateurs parmi eux, dont 90 membres du Parlement actuel qui avaient été approuvés par le même Conseil des gardiens il y a quatre ans. Parmi ces 90, une soixantaine étaient des réformistes et 23 étaient membres de la faction affiliée à Larijani, quelques-uns ayant été disqualifiés pour cause de corruption.
Le Conseil des gardiens peut, à sa discrétion, qualifier ou disqualifier des candidats jusqu'au jour des élections. Le Conseil n'expose pas publiquement les raisons de la disqualification, mais informe lui-même la personne disqualifiée.
« Les statistiques indiquent que nous avons une disqualification sans précédent dans l'histoire de la République islamique », a écrit le journal officiel Etemad le 13 janvier.
Ce niveau de disqualification reflète la profondeur des crises émergentes du régime. Alors que le régime réclame désespérément et pourtant a besoin d'une unité absolue, il n'a aucune réponse à ces crises. En bref, l'incapacité du régime à résoudre les problèmes économiques, politiques et sociaux a intensifié ses luttes intestines.
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