CNRI Femmes – Le taux d’abandon scolaire des filles dans la province du Sistan-Baloutchistan est élevé, la plupart d’entre elles quittant l’école avant le CM2.
Mohammad-Reza Vaez-Mahdavi, conseiller du ministre de l’éducation, souligne les besoins critiques dans le secteur de l’éducation dans cette province déshéritée du sud-est de l’Iran. Selon lui, « 14 % des enfants ne vont pas à l’école. Le taux d’abandon scolaire est deux fois plus élevé chez les filles que chez les garçons. 53 % des filles abandonnent avant l’école secondaire ».
« La principale raison du taux élevé d’abandon scolaire n’est pas que les familles ne veulent pas que leurs filles soient éduquées, mais plutôt que les enfants ont un accès limité aux établissements. Les longues distances qui séparent les écoles, en particulier dans les banlieues du Sistan-Baloutchistan comme Zahedan, Zabol, Chabahar, Iranchahr et Konarak, sont un facteur qui contribue au taux d’abandon scolaire », a souligné Vaez-Mahdavi. (Site Etemad Online – 9 décembre 2019)
Pouran Esmaili, directrice de l’Institut Yaran, souligne que « l’une des principales raisons du taux élevé d’abandon scolaire chez les enfants baloutches c’est qu’ils ne parlent pas bien le persan. Ils passent le CE1 et le CE2 avec de grandes difficultés, mais ils commencent à abandonner l’école au CM1 et CM2. »
Le taux d’abandon scolaire, en particulier chez les filles, a entraîné une prédominance des mariages d’enfants. Les filles sont souvent contraintes de se marier à l’âge de 12 ou 13 ans parce qu’elles n’ont aucune perspective de développement professionnel et d’emploi.
Même le ministère de l’Education reconnaît que 2 % des 14 millions d’élèves iraniens, dont la plupart sont des filles, ont abandonné l’école en raison de la pauvreté et de problèmes familiaux.
Le chef du conseil du village de Remdan dans le canton de Dashtiari près de la grande ville de Chabahar, a déclaré : « Les villages de Chabahar sont pleines d’enfants intelligents, mais les filles ici vont à l’école jusqu’au CM2, puis abandonnent et restent à la maison parce qu’il n’y a pas d’école secondaire. »
Il a ajouté qu’une école secondaire pour filles a été créée cette année dans le village de Remdan Delmorad, mais que les installations adéquates n’ont pas été construites. Les élèves sont obligées d’étudier dans la poussière des champs parce que les infrastructures telles que les toilettes, les fontaines d’eau, les ventilateurs et l’électricité sont inexistantes.
« Certaines familles empêchent leurs filles d’étudier au-delà de la cinquième année parce qu’il n’y a pas d’écoles locales, et les déplacements vers les villages environnants ne sont pas une option », a-t-il déclaré.
Il est urgent de reconstruire et de consolider les écoles
S’exprimant sur la situation des écoles dans les zones touchées par les inondations, le recteur de l’académie du Sistan-Baloutchistan a déclaré : « Selon une précédente étude de terrain, il faut reconstruire 56 écoles dans ces zones. A présent, il faut accélérer les travaux. »
Selon les évaluations fournies par la Direction générale de la rénovation, du développement et de l’équipement des écoles, le Sistan-Baloutchistan comptent au total 18 954 salles de classe. Sur ce nombre, 10 528 nécessitent une démolition, une reconstruction et une consolidation.
Au Sistan-Baloutchistan, les enfants doivent étudier dans des cabanes. Face au manque d’établissements scolaires et d’équipements éducatifs, ils abandonnent l’école. Quant à ceux qui continuent leurs études, leurs établissements ne présentent aucune défense contre les catastrophes naturelles.
Au XXIe siècle, les enfants iraniens du Sistan-Baloutchistan, du Kurdistan, de l’Azerbaïdjan et du Guilan sont privés de possibilités d’éducation. Ils finiront par abandonner l’école. Paradoxalement, le 22 janvier 2020, le ministre iranien de l’éducation a annoncé que le régime iranien est prêt à commencer à reconstruire les écoles syriennes.
Le taux d’abandon scolaire double en raison des inondations
Un directeur d’école a dit : « Les écoles sont fermées depuis une semaine. Les écoles sont inondées et les enseignants n’ont aucun moyen de venir au village. Nous parlons de la mauvaise qualité des routes depuis des années ; nous nous plaignons que nos villages soient au bord de la rivière et qu’il n’y a pas d’infrastructure en place pour se protéger des inondations. Mais personne n’écoute. »
« Les jardins d’enfants de Vanan sont inondés, les jouets des enfants ont été emportés et les murs ont été démolis », déplore-t-il. « Je ne sais pas quand nous reviendront à la normale. » (Campagne des militants baloutches – 18 janvier 2020).
Des écoles en pisé et en boue ont été emportées par les inondations et les enfants ont été privés des murs et des moyens de poursuivre leurs leçons déjà réduites au minimum.
Le régime clérical a abandonné les villes et les villages d’Iran, les laissant sans défense contre les catastrophes naturelles tout en déversant les richesses et les ressources du pays pour la répression intérieure et l’exportation de la guerre dans la région. La destruction de l’environnement sous les mollahs a aggravé l’ampleur des dommages causés par les catastrophes naturelles. De son côté, le gouvernement ne fournit aucune aide efficace. Le système national de secours, spécifiquement destiné aux crises naturelles et qui est une exigence dans tous les pays, n’a pas de place dans l’Iran gouverné par les mollahs.
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