CSDHI - Les manifestations à l'échelle nationale de novembre 2019 sont l'un des événements les plus importants de l’année 2019.
Au cours de ces manifestations qui ont duré plus de 10 jours simultanément dans 719 régions du pays. Au moins 7133 personnes ont été arrêtées, des centaines sont mortes dans les rues dont des mineurs et de nombreux manifestants ont été blessés par balle. HRANA a déjà publié des informations sur les condamnations de certains des détenus (des condamnations à mort ont déjà été prononcées) des manifestations de fin novembre. Ce qui suit est une mise à jour des condamnations et des conditions de détention de plusieurs personnes arrêtées lors de ces manifestations :
1. Amir Hossein Moradi, Saeed Tamjidi, Mohammad Rajabi et Mojgan Eskandari : la section 15 du tribunal révolutionnaire de Téhéran présidé par le juge Salavati le 19 février 2020, a condamné à mort Amir Hossein Moradi pour « coopération à des actes de vandalisme et d'incendie criminel avec l'intention d'agir contre la République islamique d'Iran », à 15 ans de prison et 74 coups de fouet pour « coopération à un vol à main armée aggravé de nuit » et à un an de prison pour « franchissement illégal de la frontière. »
Saeed Tamjidi et Mohammad Rajabi : ils ont chacun été condamnés à mort pour « avoir coopéré à des actes de vandalisme et d'incendie criminel avec l'intention d'agir contre la République islamique d'Iran », 10 ans de prison et 74 coups de fouet pour « coopération à un vol à main armée aggravé de nuit" et à un an de prison pour "franchissement illégal de la frontière ».
La raison de la condamnation à mort de M. Moradi a été mentionnée comme étant l'instruction donnée aux manifestants, la direction des manifestations et le combat armé contre les agents. Il a été accusé d'avoir ordonné aux manifestants de Telegram de saisir la caméra pendant que les agents de sécurité filmaient les manifestants pour protéger leur identité.
2. Ali Nanvaei a été condamné à six mois de prison et 74 coups de fouet, avec deux ans de sursis. Il est également condamné à copier à la main trois livres. Il a d'abord été accusé de "rassemblement et collusion", mais son accusation a ensuite été modifiée en "trouble à l'ordre public". Il a été arrêté alors qu'il quittait l'université de Téhéran le 18 novembre 2019. Il est étudiant à l'université de Téhéran.
3. Le 16 février 2020, Mohammad Eghbali Golhin a été condamné à 11 ans d'emprisonnement, 74 coups de fouet et un an d'exil à Rask par la chambre 10 du tribunal correctionnel de Shahriar. Il a été condamné à dix ans pour vandalisme et un an pour « perturbation de l'ordre public », 74 coups de fouet et un an d'exil pour « s’être battu avec la milice Bassidj ». Sur la base de l'article 134 du code pénal islamique iranien, c'est le chef d'inculpation le plus lourd qui sera retenu, ce qui signifie qu'il devra purger dix ans de prison. Il a été arrêté le 19 novembre 2019 à Karaj.
4. Gita Hor, 30 ans, a été condamnée à six ans de prison par la branche 24 du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Elle a été condamnée à cinq ans de prison pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale » et à un an de prison pour « propagande contre l'État ». Sur la base de l'article 134 du code pénal islamique iranien, l'accusation la plus grave sera prise en compte, ce qui signifie qu'elle devrait passer cinq ans en prison. Elle a été arrêtée le 21 novembre 2019. Elle se trouve actuellement à la prison de Qarchak. Son procès a été présidé par le juge Mohammad Reza Amouzadeh.
5. Mohammad Hejazifar a été condamné à 18 mois de prison pour « rassemblement et collusion » et « insulte du président » par la branche 10 du tribunal pénal de Malard et le tribunal révolutionnaire de Shahriar. Il a été arrêté le 23 novembre 2019 par les forces de sécurité d'Islamshahr et il a été transféré dans un centre de détention qui appartient à une organisation de sécurité. Après un certain temps, il a été à nouveau transféré au pénitencier central du Grand Téhéran. M. Hejazifar, 35 ans, étudie le commerce à l'université d'Islamshahr et travaille dans un magasin d'édition. Son frère de 33 ans, Omid Hejazifar, est toujours au pénitencier central du Grand Téhéran et son statut est inconnu.
6. Mojgan Eskandari, une prisonnière politique de la prison de Qarchak, a été condamnée à trois ans de prison pour « rassemblement et collusion » par la branche 15 du tribunal révolutionnaire de Téhéran, présidé par le juge Salavati, le 19 février 2020. Elle a été arrêtée le 10 décembre 2019. Elle est dans la même affaire qu'Amir Hossein Moradi, Saeed Tamjidi, Mohammad Rajabi qui ont été condamnés à mort, à des peines de prison et à des coups de fouet. Mme Eskandari a 51 ans et se trouve actuellement dans le pavillon 1 (pavillon des mères) de la prison de Qarchak à Varamin. Mme Eskandari a déclaré qu'elle avait rencontré Saeed Tamjidi et Mohammad Rajabi pendant les manifestations, et qu'ils avaient été arrêtés après cela. Finalement, Mojgan Eskandari ainsi qu'Amir Hossein Moradi, Saeed Tamjidi, Mohammad Rajabi et Shima (nom de famille inconnu) ont été jugés pour la même affaire. Shima (nom de famille inconnu) a été libéré sous caution. Ils ont été jugés les 25 et 26 janvier 2020 sous la présidence du juge Abolghasem Salavati.
7. Samira Hadian, prisonnière politique, a été condamnée à huit ans de prison par la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran, présidé par le juge Iman Afshari. Certaines de ses accusations sont : « rassemblement et collusion », « insulte des agents », et « désobéissance aux ordres des agents du gouvernement ». Sur la base de l'article 134 du code pénal islamique iranien, l'accusation la plus grave sera prise en compte, ce qui signifie qu'elle devra purger une peine de cinq ans de prison. Elle a été arrêtée le 21 novembre 2019 et transférée d'un centre de détention appartenant à une organisation de sécurité à la prison de Qarchak, le 1er décembre 2019. Elle se trouve actuellement dans le pavillon 1 (pavillon des mères) de la prison de Qarchak.
8. Le 26 février 2020, Melika Gharagozlou, étudiante en journalisme à l'Université Allameh Tabatabaei, a été condamnée à une peine de six mois de prison pour « réunion et collusion contre la sécurité nationale » par la branche 29 du tribunal révolutionnaire de Téhéran, présidée par le juge Mazloum. Elle a été arrêtée le 17 novembre 2019 et elle a été libérée sous caution de 60 millions de tomans (12 850 €), le 1er décembre 2019.
9. Maryam Alishahi et son fils, Mahyar Mansouri, ont été arrêtés le 16 novembre 2019. La section 36 du tribunal révolutionnaire de Téhéran, présidée par le juge Mohammadreza Amozadeh, a condamné Mme Alishahi à neuf ans de prison et M. Mansouri à six ans de prison. Sur la base de l'article 134 du code pénal islamique iranien, l'accusation la plus lourde sera prise en compte, ce qui signifie que chacun d'eux devra purger cinq ans de prison. Le 25 février 2020, ils ont fait appel et leur affaire a été transférée à la section 36 de la cour d'appel de Téhéran, présidée par le juge Seyed Ahmad Zargar. Voici le détail de leurs condamnations :
Maryam Alishahi a été condamnée à cinq ans de prison pour « rassemblement et collusion », deux ans de prison pour « insulte du Guide suprême », un an de prison pour « propagande contre l'État » et un an de prison pour « trouble à l'ordre public. » Mahyar Mansouri a été condamné à cinq ans de prison pour « rassemblement et collusion », et à un an de prison pour « propagande contre l'État. »
Il est à noter que Mahyar Mansouri a été libéré moyennant une caution de 300 millions de tomans (64 260 €). Maryam Alishahi a été transférée d'un centre de détention appartenant à une organisation de sécurité à la prison de Qarchak, le 1er décembre 2019. Elle est maintenant dans le pavillon 1 (pavillon des mères) de la prison de Qarchak.
Il est à noter que Mahyar Mansouri a été libéré moyennant une caution de 300 millions de tomans (64 260 €). Maryam Alishahi a été transférée d'un centre de détention appartenant à une organisation de sécurité à la prison de Qarchak, le 1er décembre 2019. Elle est maintenant dans le pavillon 1 (pavillon des mères) de la prison de Qarchak.
10. La section 101 du tribunal pénal d'Oroumieh, dirigée par le juge Hamid Golinejad, a condamné Ali Azizi, Amin Zare, Salar Taher Afshar, Ilyar Hosseinzadeh et Yasin Hasanpour, à payer une amende d'un million et demi de tomans (320 €) au lieu de huit mois de prison et 20 coups de fouet. Cette peine est suspendue pour trois ans pour Keyvan Pachaei, Amin Zare, et Salar Taher Afshar. Ils ont été accusés de « troubles à l'ordre public en assistant à des manifestations. »
11. Milad Arsanjani, 32 ans, a été condamné à sept ans de prison par le tribunal révolutionnaire de Téhéran. Il a été condamné à deux ans de prison pour « insulte du Guide suprême » et à cinq ans de prison pour « rassemblement et collusion ». L'une de ses accusations est d'avoir hébergé une personne blessée lors des manifestations de novembre 2019 et d'être resté avec elle pendant son traitement. Il a été arrêté à Shahriar et il a été transféré au pénitencier central du Grand Téhéran après des interrogatoires.
12. Ali Bikas, 32 ans, a été condamné à 16 ans d'emprisonnement et à trois mois de service dans la milice Bassidj (comme peine complémentaire) par le tribunal révolutionnaire de Téhéran le 16 mars 2020. M. Bikas a été inculpé de « réunion et collusion », « trouble à l'ordre public » et « cris ». Il est dans le pénitencier central du Grand Téhéran et il a entamé une grève de la faim après avoir pris connaissance de sa peine et il a déclaré : « Je ne faisais que protester et je n'ai commis aucun crime ».
13. Le 1er mars 2020, Fatemeh Kohanzadeh a été condamné à 18 mois d'emprisonnement et 50 coups de fouet (tous deux avec sursis de deux ans) et à deux ans de service public dans un hôpital (comme peine complémentaire) par la branche 1 du tribunal révolutionnaire de Karaj. Elle a été condamnée à un an de prison pour « propagande contre l'État pour des groupes ennemis » et à six mois de prison et 50 coups de fouet pour « trouble à l'ordre public. » Mme Kohanzadeh a été arrêtée le 26 décembre 2019, lors de la cérémonie de commémoration organisée 40 jours après le meurtre de Pouya Bakhtiari, l'une des victimes des manifestations de novembre dernier. Elle a été arrêtée au cimetière de Behesht Sakineh et elle a été transférée à la prison Kachoui à Karaj. Elle est mariée et a deux enfants.
14. Le 16 mars 2020, la Cour pénale de grâce a condamné Sajad Salarvand à un an de prison et à baigner les corps des personnes décédées pendant un mois (comme peine complémentaire). Il a été accusé d' « avoir créé une communauté dans l'intention d'agir contre la sécurité nationale » et de « trouble à l'ordre public. » Il a été arrêté le 16 novembre 2020 à Bumehen et transféré au pénitencier central du Grand Téhéran après des interrogatoires à la prison d'Evine. Il aurait battu lors des interrogatoires.
15. Le tribunal révolutionnaire de Kermanshah a condamné Amin Kaseb à deux ans de prison pour « promotion d'un parti kurde d'opposition ». Il a été arrêté lors des manifestations de novembre 2019 à Javanrud et il a été libéré sous caution de 200 millions de tomans (42 800 €), le 22 décembre 2019.
16. Le 3 mars 2020, la branche 24 du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné Mehdi Vahidi, 28 ans, à cinq ans de prison pour « rassemblement et collusion ». Cette peine a été réduite à quatre ans et quatre mois après qu'il l'ait acceptée et n'ait pas demandé à faire appel. Il a été identifié par la télévision en circuit fermé et a été arrêté le 23 novembre 2019 par les forces de l'IRGC au domicile de ses parents à Andisheh New Town. Il a été transféré au pénitencier central du Grand Téhéran après 34 jours d'interrogatoires.
17. Abolfazl Nejadfath a été condamné à six ans de prison. M.Nejatfath a été condamné à cinq ans d'emprisonnement pour « réunion et collusion » et à un an de prison pour « propagande contre l'État ». Selon l'article 134, il devrait passer cinq ans en prison. Il est étudiant en anthropologie à l'Université de Téhéran et il a été arrêté lors de manifestations à l'échelle nationale en novembre 2019 et il a été libéré sous caution de 200 millions de tomans (42 800€) le 18 décembre 2020. Le procès de M. Nejadfath a eu lieu le 2 février 2020, devant la branche 29 du tribunal révolutionnaire de Téhéran.
18. Le 15 mars 2020, la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné Hamid Khosropoor à un an de prison et trois mois de service public dans les zones défavorisées (comme peine complémentaire) pour l'accusation de « rassemblement et collusion ». Il a été arrêté le 2 décembre 2019 à Téhéran et il a été transféré au pénitencier central du Grand Téhéran après avoir été interrogé à la prison d'Evine. Il aurait été sévèrement battu et torturé pendant les interrogatoires par les pasdarans, ce qui lui a causé des troubles de l'élocution (bégaiements) et des tremblements de mains. Il est né en 1973, est marié et a deux enfants. Il travaille à la banque Refah depuis 20 ans.
19. Le 3 mars 2020, Maliheh Jafari a été condamnée à six mois d'emprisonnement et à copier à la main des livres religieux et effectuer des travaux de services publics (en tant que peine définitive) pour « réunion et collusion dans le but d'agir contre la sécurité nationale ». Sa peine d’emprisonnement est un service public de deux mois sous la supervision du comité socio-culturel des femmes, 90 pages de recherches manuscrites sur le voile islamique et ses effets, et la copie à la main de trois livres religieux. Mme Jafari a été arrêtée le 18 novembre 2019 et libérée sous caution le 1er décembre 2019.
20. Le 22 janvier 2020, Mehdi Bagheri, 20 ans, a été condamné à cinq ans de prison pour « réunion et collusion » par la branche 24 du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Il a fait appel mais son audience d’appel n'est pas encore programmée. Son procès a eu lieu le 2 janvier 2020. Selon une source informée, au cours de son procès, le juge Mohammadreza Amoozadeh l'a interrogé sur ses informations personnelles, puis l'a renvoyé du tribunal et lorsque M.Bagheri a voulu se défendre, on lui a répondu : « Tous, vous devriez être exécutés ». Il a été identifié par CCTV et arrêté par les pasdarans au domicile de ses parents à Téhéran. Il a été transféré au pénitencier central du Grand Téhéran après des interrogatoires.
21. La section 101 du tribunal révolutionnaire de Chiraz condamne six mineurs manifestants détenus à 468 coups de fouet, combinés, et services publics (à titre de peine complémentaire). Leurs noms et sentences sont les suivants :
Mohammad Reza Heydari a été condamné à 400 heures de service public dans la municipalité de Shiraz. Un quart de cette peine sera réduit car il a accepté sa peine et n'a pas demandé de recours.
Jabar Fioji et Ali Akbarnejad ont été condamnés à trois mois d'emprisonnement et 74 coups de fouet chacun pour « trouble à l'ordre public » et 80 coups de fouet pour avoir consommé des boissons alcoolisées. Leurs peines sont suspendues pour deux ans.
Reza Akbarnejad et Salar Fioji ont été condamnés à payer 500 000 tomans d'amende (107 €) pour « trouble à l'ordre public » et 80 coups de fouet pour avoir consommé des boissons alcoolisées chacun.
Leur procès s'est déroulé en l'absence de leurs avocats.
Source : HRANA
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