CSDHI - La pandémie du coronavirus avec le confinement inédit de la planète a lancé un mouvement de visioconférences qui permet à l’humanité de se retrouver pour réfléchir au moyen de bloquer de cette contagiosité galopante. Le bel élan de lutte planétaire est stoppé net quand on arrive en Iran où le régime donne plutôt l’impression de vouloir tirer parti du coronavirus qui tue davantage qu’il ne le fait lui-même.
Le sujet a été abordé dans une visioconférence le 22 avril, réunissant des personnalités du monde politique, de la recherche, des droits humains et des arts, ainsi que des amis du peuple iranien, venus en nombre et heureux de se retrouver sur les écrans.
En cette période où les chiffres quotidiens servent de boussoles aux stratèges sanitaires, plusieurs intervenants ont signalé que ces chiffres en Iran étaient délibérément faussés par les autorités pour dissimuler leur gestion catastrophique de la crise. Au 22 avril, ils dépassaient les 33.000 morts.
Désinformation
Jean-François Legaret, ancien maire de Paris 1er et coprésident du Comité des maires de France pour un Iran démocratique, a estimé dans cette visioconférence que le régime iranien « a voulu avant toute chose pratiquer la désinformation, le déni, expliquer que finalement la pandémie était l’invention d’un complot international. Il a refusé de donner les vrais chiffres et a donc retardé la venue de toutes les précautions qui auraient permis d’épargner des milliers de vies humaines ».
Aujourd’hui encore, le président des mollahs, Hassan Rohani, a décrété à lui tout seul 127 villes indemnes de tout virus en Iran pour justifier le retour à la normal, alors que l’épidémie fait rage et que la deuxième vague de l’épidémie balaye le pays.
Sylvie Fassier, ancien maire du Pin, a dénoncé le fait « qu’il y a une vraie volonté de cacher les choses en Iran. Pourquoi ? Parce que Rohani veut maintenir son régime en place, c’est tout ce qui l’intéresse. Ce n’est pas la santé de la population qui l’intéresse. C’est de garder son système afin qu’il ne s’effondre pas. Alors il n’est absolument pas intéressé par le confinement : il laisse les gens dans la rue, il les laisse mourir. »
Personnel soignant
Le député Yannick Favennec a considéré quant à lui que « le régime iranien nous manipule par le biais de chiffres tronqués sur la réalité du bilan de l’épidémie en Iran ». Le vice-président du Comité parlementaire pour un Iran démocratique (CPID) n’a pas caché son inquiétude « pour le personnel soignant en Iran (…) car ils souffrent d’un manque criant de ventilateurs en réanimation, pas assez de médicaments de bases. Le résultat de cette situation, ce sont des patients atteint du coronavirus qui meurent et une mortalité chez les soignants qui explose. »
La visioconférence a rendu un hommage appuyé aux « anges de l’Iran », membres du corps médical, dont plus d’une centaine sont décédés.
Yannick Favennec a plaidé en faveur des prisonniers en Iran en cette période d’épidémie. « 30, 40 prisonniers, peut-être plus sont décédés sous les balles ou les coups des forces de sécurité Leur seule faute a été de se rebeller contre les conditions sanitaires déplorables qui règne dans des prisons surpeuplées qui se sont rebellés contre l’absence de mesures d’hygiène ». Il a annoncé que le CPID avait envoyé une lettre au Secrétaire général de l’ONU pour l’alerter sur cette situation.
Double discours
Gérard Lauton, maitre de conférence et représentant du Syndicat national de l’Enseignement supérieur (SNESUP-FSU) a dénoncé dans cette visioconférence le fait que « le régime des mollahs pratique un double discours : sur la scène internationale, il prétend ne pouvoir lutter contre le Coronavirus du fait des sanctions américaines. Sur la scène intérieure, il minimise la gravité de l’épidémie en appelant à vivre comme avant. En fait, il redoute une crise sociale pouvant conduire à sa chute. En toile de fond, ce régime engloutit l’argent du pays dans ses guerres et son programme de missiles balistiques. S’il mettait les gens en quarantaine chez eux comme dans d’autres pays, il devrait leur offrir une aide financière. Mais il refuse de toucher au budget des Gardiens de la révolution ou du Guide suprême, à leurs centaines de milliards de dollars. Alors, comment empêcher les gens frustrés et affamés de se soulever ? En proclamant le retour à une situation normale, au risque de lourdes pertes. »
Gouvernement incompétent
Nader Nouri, ancien diplomate et secrétaire de la Fondation d’études pour le Moyen-Orient, la FEMO, s’est interrogé sur la cause principal de l’ampleur de la catastrophe. « Cela vient du fait que notre pays est gouverné depuis 40 ans par des gens dont l’incompétence, l’incurie, la corruption et la nature violente ne sont plus à démontrer. » Il a pointé sur « les politiques dévastatrices de ce régime, son souci permanent de survie coute que coute et sa vision moyenâgeuse, obscurantiste sur les maux de la société, comme la santé publique ». Il a enfin rappelé que « le guide suprême Ali Khamenei a dit que l’épidémie meurtrière en Iran était une opportunité, voire une aubaine, comme il y a plus trente ans, son prédécesseur Khomeiny avait décrit que la guerre meurtrière de huit ans Iran- Irak comme une aubaine tombée du ciel. »
Un budget colossal de soutien à la guerre
Gérard Vespierre, directeur de recherche à la FEMO, s’est attaché à mettre en valeur le budget colossal consacré aux gardiens de la révolution et aux guerres au Moyen-Orient pour démontrer que les sanctions n’ont pas d’incidence sur la capacité de ce régime à combattre l’épidémie. « Il y a trois lignes budgétaires extraordinairement budgétivores depuis des dizaines d’années au sein du régime iranien qui s’appellent les gardiens de la révolution, le programme nucléaire et de missiles et la création et le support de l’arc chiite », a-t-il expliqué.
« Environ 20 à 25 millions de dollars par jour sont dépensés en Iran dans les systèmes et les forces de sécurité ». Il a ensuite dénoncé les milliards de dollars annuels engouffrés dans le financement du Hezbollah libanais – depuis 40 ans -, la guerre en Syrie, les milices des gardiens de la révolution qui soutiennent Bachar al-Assad, la milice des Houthis au Yémen et les milices cruelles en Irak. « On voit que ce ne sont pas du tout les sanctions américaines récentes mais plutôt la dispersion des dépenses militaires, nucléaires et de soutien de l’arc chiite qui ont ruiné le pays »
Et de rappeler que « le guide actuel a eu cette phrase odieuse lors des événements de novembre : " entre les besoins de la population et la stratégie du régime, je choisirai toujours la stratégie du régime. " Là on est au comble de l’idéologie du régime qui finit par supprimer le peuple pour avoir raison au-delà du peuple. »
Soutenir les Iraniens
L’ensemble des intervenants de cette visioconférence, y compris Pierre Bercis, président des Nouveaux droits de l’homme, ont tenu à saluer le peuple iranien et à compatir à l’avalanche de désastre qui s’abat sur lui. Tous ont appelé la communauté internationale à lui venir en aide, mais directement, en évitant soigneusement le régime iranien qui détournera cette aide à son propre profit sans jamais laisser cette aide parvenir à la population.
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